Avant chaque Coupe du monde, un “groupe de la mort” cristallise les débats. Alors que le tirage du Mondial 2026 approche, retour sur les cinq poules les plus terrifiantes de l’histoire — celles qui ont fait trembler les favoris et révélé des légendes.

Les plus gros groupes de la mort de la Coupe du Monde

1958 — Brésil, Angleterre, Autriche, URSS : la naissance d’un mythe

Pelé et l’équipe de Brésil lors de la Coupe du Monde 1958. Source : Icon Sport

En 1958, avant même que la Coupe du monde ne s’ouvre à 24 puis 32 pays, la marge d’erreur était inexistante. Et le groupe IV, partagé entre BrésilURSSAngleterre et Autriche, en est l’exemple le plus brutal.

La Seleção d’un Pelé encore adolescent tombe sur les champions olympiques soviétiques, sur des Autrichiens troisièmes en 1954 et sur l’Angleterre de Bobby Charlton.

Dans un contexte où chaque match pouvait renvoyer les Brésiliens à la maison, le Brésil termine en tête, invaincu, avant de filer vers son premier titre mondial. Un groupe d’une densité rarement revue.

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2. 1970 — Brésil, Angleterre, Tchécoslovaquie, Roumanie : le vrai “grupo de la muerte”

Pelé célèbre avec ses coéquipiers lors de la finale de la Coupe du monde de football 1970 entre le Brésil et l’Italie (4-1) au Mexique, le 21 juin 1970. Source : Icon Sport

Douze ans plus tard, le Mexique baptise officiellement le terme “grupo de la muerte” pour décrire un ensemble totalement irrationnel : BrésilAngleterreTchécoslovaquie et Roumanie.

Les deux derniers champions du monde, l’Angleterre (1966) et le Brésil (1958, 1962), s’affrontent dès les poules. Les Tchécoslaves sortent d’une finale mondiale en 1962, tandis que la Roumanie retrouve enfin la scène internationale.

Le choc Brésil–Angleterre, remporté par Pelé, reste l’un des sommets de l’édition. Les deux nations sortiront du groupe, mais jamais une phase initiale n’avait affiché autant de pedigree.

3. 1986 — RFA, Uruguay, Danemark, Écosse : dynamite à tous les étages

L’équipe écossaise s’aligne lors du match de la Coupe du monde de football entre l’Écosse et l’Uruguay, à l’Estadio Neza 86, Nezahualcoyotl, Mexique, le 13 juin 1986. Source : Icon Sport

Direction le Mexique et la Coupe du Monde 1986. La RFA de Franz Beckenbauer tombe dans un groupe très relevé avec l’Uruguay, l’Écosse et surtout un Danemark en pleine révolution. Les “Danish Dynamites”, menés par Michael Laudrup, proposent l’un des footballs les plus excitants de la décennie.

Face à une Uruguay championne d’Amérique du Sud et une Écosse dirigée par Alex Ferguson, la bataille est rude. Le Danemark écrase tout sur son passage avec trois victoires, la RFA survit et parvient à se qualifier tant bien que mal pour la suite de la compétition.

4. 2002 — Argentine, Nigeria, Angleterre, Suède : un carré de titans

David BECKHAM, joueur anglais, lors du match de la Coupe du monde de football 2002 opposant l’Angleterre à l’Argentine. Source : Icon Sport

La Coupe du Monde 2022 en Corée du Sud et au Japon a offert l’un des groupes les plus relevés de l’histoire de la Coupe du monde. L’Argentine, encore traumatisé par le Mondial 1998, retrouve l’Angleterre. Deux sélections devenues rival depuis la Coupe du monde 1986 et la Main de Dieu de Diego Maradona. La Suède et le Nigéria, champion d’Afrique, complètent le groupe.

Si Beckham offre la victoire sur penalty face aux Argentins, c’est finalement la Suède qui termine en tête, devant l’Angleterre. L’Argentine, considérée comme l’un des grands favoris du tournoi, quitte la Coupe du monde dès les poules.

5. 2014 — Uruguay, Costa Rica, Angleterre, Italie : le séisme de Fortaleza

Keylor Navas lors de la Coupe du Monde 2014. Source : Icon Sport

En 2014 au Brésil, le tirage réunit trois champions du monde dans le même groupe : ItalieAngleterre et Uruguay. Sur le papier, le Costa Rica est voué à servir de punching-ball. Sur le terrain, c’est tout l’inverse. Keylor Navas et ses coéquipiers battent l’Italie, surprennent l’Uruguay et terminent même premiers du groupe.

Derrière, l’Uruguay d’un Luis Suárez mordant élimine l’Italie dans une rencontre devenue comme l’une des plus emblématiques de l’histoire de la Coupe du Monde. L’Angleterre, elle aussi victime du scénario, finit dernière.

Et les autres groupes de la mort ?

On n’oubliera pas non plus le Mondial 2006 avec le baptême du feu de la Côte d’Ivoire de Didier Drogba placée dans un groupe avait l’Argentine, les Pays-Bas et la Serbie-et-Monténégro.

Quatre ans plus tard, les Ivoiriens se retrouvent à nouveau dans un groupe ultra-relevé avec le Brésil, le Portugal et la Corée du Nord.

Avec l’arrivée du format à 48 équipes et des chapeaux extrêmement denses, le Mondial 2026 pourrait bien offrir l’un des groupes de la mort les plus effrayants de tous les temps. Et si un nouveau chapitre venait s’ajouter à cette liste dès vendredi soir ?