Les Bleus à l’Euro 2020, du Voulzy dans le texte…
« Mon premier c'est désir, mon deuxième du plaisir, mon troisième c'est souffrir… Ohoh et mon tout fait des souvenirs ! »
Quoi de mieux que ce sublime refrain pour mettre des mots sur les deux premières prestations des Bleus dans cet Euro 2020 ? Quoi de mieux aussi que cette belle charade pour illustrer le bilan de la dernière édition de cette compétition européenne ? Malheureux finalistes en 2016, les hommes de Didier Deschamps ont bien l’intention d’aller au bout cette année ! Mais voilà que, dès les premières marches de cette longue échelle, les problèmes s’accumulent…
1-0 contre l’Allemagne. 1-1 face à la Hongrie. 1ers de leur poule. 3 faits qui nous laissent un peu le cœur grenadine.
Pas gâtés par le tirage au sort, les Bleus se devaient de défendre leur nouveau statut de champions du monde et d’assurer une bonne entrée en lice. Mission accomplie. Le 15 juin dernier à l’Allianz Arena, l’équipe de France a offert une leçon collective et défensive à des Allemands peu inspirés. Sur le papier, cette victoire 1-0 n'annonce que du bon. Mais le seul but de la rencontre est signé Mats Hummels. De retour en sélection après avoir été écarté par Joachim Löw suite au désastre de la Coupe du monde 2018, le défenseur du Borussia Dortmund n’a pas pu faire mieux que de détourner le centre-tir de Lucas Hernandez dans ses propres filets. Danke Mats.
C’est avec le plaisir immense d’avoir réussi le début de sa campagne que l’équipe de France a pris la direction de Budapest plus tôt dans la semaine. Et bien que les Bleus avaient tout en main pour assurer leur qualification, le football en a décidé le contraire. En vérité, ce sont les Hongrois qui ont déjoué tous les pronostics. Par le football du coup. Enfin pas que. Il aura fallu que Karim Benzema loupe deux occasions franches, que Kylian Mbappé croque beaucoup trop mais aussi que Benjamin Pavard succombe à la lourde température de la Puskás Arena, pour que la Hongrie arrache un point aux champions du monde. Miraculeux ? Mérité ? Je dirais miraculeusement mérité. Le cruel manque de lucidité des attaquants en tunique blanche ce jour-là a coûté deux points à la France. Le résultat est pénible. Les Bleus occupent bien la première place du groupe F avant le coup d’envoi du dernier volet des phases de poule mais ils pourraient tout perdre 90 minutes plus tard. Si l'Allemagne venait à gagner, les joueurs de Didier Deschamps termineraient deuxièmes en cas de match nul, et troisièmes en cas de défaite. Tout reste donc à jouer dans ce groupe de la mort.
Alors, si on a tous dans le cœur une petite fille oubliée, impossible de ne pas avouer que les cauchemars enfouis à cause d’Éder remontent à la surface. Et ce truc qui nous colle encore au cœur et au corps commence sérieusement à nous agacer. Jouer le Portugal à ce stade de la compétition avec un enjeu aussi important, c’est aussi l’occasion de faire table rase du passé et prendre une revanche. Même si avec humilité et sang-froid ils ne le diront pas, certains Français du groupe auront en tête la 109e minute d’un 10 juillet 2016.
Il faudra montrer un nouveau visage mercredi 23 juin à 21h face à la sélection de Cristiano Ronaldo. Et pour se transcender, on espère voir des Bleus unis plus tranchants devant le but. Pas besoin d’offrir des roses pour changer les choses… Tant qu’on arrive à faire tomber les barrières, les murs et les vieux parapets d'Arthur, on sera content.
C’est qui Arthur ? Demandez à Laurent Voulzy…
Crédit photo : L'Équipe