Battu par l'AJ Auxerre 2-1, ce samedi après-midi, Troyes n'arrive toujours pas à décoller dans cette Ligue 2 2023/2024. L'ESTAC compte 1 petit point d'avance sur la zone rouge. Nommé en novembre dernier, Patrick Kisnorbo est-il toujours l'homme qui peut aider Troyes à remonter ?
2 victoires depuis novembre 2022 et la nomination de Patrick Kisnorbo à la tête de l'ESTAC. Le bilan est lourd, à cela ajouté une descente en Ligue 2 et un début de saison dans l'antichambre de la Ligue 1 moribonde. Depuis le rachat par le City Group, Troyes continue sa longue descente en enfer et l'entraineur australien ne semble toujours pas menacer. Pourtant, les supporters demandent sa démission.
Patrick Kisnorbo, une arrivée qui pose question
Après une nouvelle défaite dans le derby ce samedi face à Auxerre (2-1) dans les ultimes minutes de la rencontre, l'ESTAC sombre et son coach avec. Dans l'Aube, le technicien australien ne semble absolument pas menacé. L'explication donnée par les décideurs troyens semble floue. Les propriétaires du City Group ne veulent pas prendre en compte l'an passé. Seul le début de saison fera office de juge de paix. Mais la tendance du club de l'Aube ne paraît pas s'inverser depuis la saison passée et Troyes souffre des mêmes maux.
“J’étais jeune, cela m’est arrivé aussi. La chose la plus intéressante, c'est qu’au fur et à mesure des matchs, ils progressent et leur constance s’améliore également. Ils vont faire des erreurs, ça arrive tout le temps et je ne vais pas prétendre qu’elles n’existent pas. Mais le plus, ils joueront, le plus ils gagneront en l’expérience et en la régularité,” déclaré Patrick Kisnorbo avant la rencontre de samedi en conférence de presse. Malheureusement, la régularité, Troyes ne l'a trouvé que dans la défaite depuis la nomination de l'Australien. 18 défaites pour deux petites victoires depuis sa nomination. Et malgré les 23 arrivées au mercato estival, la tendance reste la même.
Patrick Kisnorbo : une adaptation compliquée
Avant sa nomination, c’est Bruno Irles qui tenait la barre du navire aubois. 13ᵉ de Ligue 1 avec 12 points pris en 14 journées, la direction du club décide pourtant de se séparer de l’entraîneur qui lui avait permis de se maintenir dans l’élite l’année passée, une première depuis la saison 2005-2006. Mais dès son arrivée, l'Australien montre ses limites. Arrivée de Melbourne City (autre club du City Group), Patrick Kisnorbo vient de disputer une finale du championnat australien. L'année précédente, le technicien remporte ce même championnat avec le club de Melbourne. Mais voilà différence. La A-League (1ʳᵉ division australienne) est très différente de la Ligue 1. C'est une ligue fermée sans montée ni descente. Le niveau y est très différent et le style de jeu également. La culture du maintien n'est pas présente chez l'entraineur australien et son adaptation au football français semble encore aujourd'hui compliquée.
À son arrivée, Prime Vidéo décide de réaliser un reportage sur le nouvel entraineur troyen. Ce dernier explique ses principes de jeu en insistant sur la verticalité dans le jeu, sur le fait de casser des lignes par la passe. Sur le papier, le principe paraît séduisant, mais Troyes ne semble pas avoir les éléments pour le faire. Depuis le début de saison, l'ESTAC a tenté 41 passes clés dans le jeu en Ligue 2 BKT, soit le 3ᵉ pire total du championnat derrière Angers et Valenciennes. L'équipe de Patrick Kisnorbo est loin derrière les 88 passes clés tentés par les joueurs de l'AJ Auxerre, leader dans ce classement et récent adversaire des Troyens. Patrick Kisnorbo veut s'inspirer du jeu de Pep Guardiola mais le technicien australien a-t-il les armes pour le faire ? L'an passé, Troyes était l'équipe avec le plus faible taux de possession moyen en Ligue 1 avec 42,25% de possession en moyenne par rencontre.
En Ligue 2 sur les 6 premières journées de championnat, Troyes et la 5ᵉ équipe qui perd le plus de duels par match. Une fois passé sa partie de terrain, l'ESTAC n'arrive pas à se procurer des occasions franches, cependant le club de l'Aube sait être efficace. Seulement 52 tirs tentés cette saison (le 17ᵉ pire bilan) pour 10 buts marqués (4ᵉ meilleure attaque). Mais les problèmes défensifs de l'an passé (81 buts encaissés, pire défense de L1 avec Angers) ne sont pas réglés cette saison. Troyes est la pire défense du championnat (égalité avec Pau) avec 10 buts encaissés.
Patrick Kisnorbo : le management d'une équipe jeune
23,21 ans de moyenne d'âge, soit le deuxième plus jeune effectif de Ligue 2 derrière Bordeaux (22,9 ans) et loin derrière les 27,8 ans du surprenant leader lavallois. Patrick Kisnorbo doit tenter de remonter en Ligue 1 avec un effectif très peu expérimenté. C'est l'ADN du City Group et le management des jeunes joueurs et peut-être plus important que les résultats pour le bord troyen. C'est l'une des raisons qui ont poussé les dirigeants troyens à écarter Bruno Irles en novembre 2022. Deux griefs lui étaient reprochés : sa philosophie de jeu jugée frileuse par les supporters et son management considéré comme trop autoritaire auprès de son groupe. Mais ce groupe, malgré quelques cadres expérimentés (De Preville, Chavalerin, Ripart…) a-t-il les épaules pour jouer la remontée ?
Premier entraîneur australien à s’asseoir sur le banc d’une équipe de l’un des 5 grands championnats, Patrick Kisnorbo est confronté à ses propres limites. Malgré ses talents de meneur d’hommes, le technicien âgé de 41 ans peine à insuffler une nouvelle mentalité aux Bleu et Blanc. Et depuis sa prise de fonction en novembre 2022, Troyes n'a jamais été aussi bas et une saison à 4 descentes en Ligue 2 devrait trembler le club de l'Aube.