Ce mercredi soir, le Paris Saint-Germain a fait le job en Ligue des champions lors du match aller face à la Real Sociedad (2-0). Le club parisien prend une option avant le match retour début mars. Retour sur une victoire sous l'influence de Luis Enrique, le technicien parisien.

Malgré une première période bien terne, le Paris Saint-Germain a remporté le premier set dans cette confrontation aller-retour face à la Real Sociedad. Un huitième de finale de Ligue des champions dans un Parc des Princes en feu, mais où Paris s'est fait peur. Fidèles à ses principes, les Basques ont fait ce qui les caractérise le plus en 2024, presser haut sans marquer. Le club de la capitale a finalement trouvé la faille sur coup de pied arrêté grâce à Kylian Mbappé (58′), Bradley Barcola fera le break sur un rush solitaire à la 70′. Paris prend une option avant le retour du côté d'Anoeta mais le PSG devra tirer les leçons de la rencontre.

La Real Sociedad fidèle à elle-même

L'équipe d'Imanol Alguacil s'est déplacé au Parc des Princes sans réelles certitudes. Privé de Mikel Oyarzabal, élément moteur du système basque, Alguacil n'a pas pour autant renié ses principes. La Real a mis en place un système de pressing haut, agressif sur le porteur, mettant en porte-à-faux les relances parisiennes. Sur les phases de relance courte du PSG, les Basques étaient collés aux joueurs d'Enrique avec un marquage individuel notamment au milieu de terrain. Alguacil a calqué son système défensif sur celui du PSG.

La Real Sociedad a mis en place un marquage en 1 contre 1 très haut pour empêcher Paris de relancer. Sur cette image, seul Kubo n'a pas de joueur, car il couvre l'axe et la transition sur Beraldo.

La Real Sociedad a maitrisé le rythme du premier acte. Accélérant quand elle le voulait et coupant le jeu dès qu'elle était acculée ou sur le bord de se faire déborder. Fidèle à elle-même, l'équipe espagnole est l'équipe faisant le plus de faute en Ligue des champions cette saison, mais également celle qui réalise le plus de faute tactique en Liga. Sur la rencontre de ce mercredi, l'équipe basque a réalisé 15 fautes contre 6 parisiennes. En empêchant cette première relance parisienne soit avec un pressing, soit en faisant faute dès que le premier rideau a cédé, la Real Sociedad a évité pendant une bonne partie de la rencontre la menace numéro 1 côté PSG, Kylian Mbappé. Le numéro 7 parisien n'a touché que 11 ballons lors de la première demi-heure de la rencontre pour une seule frappe tentée.

Pour casser le rythme, Imanol Alguacil a pu compter sur son gardien de but, Álex Remiro. Le portier de 28 ans n'a pas hésité à prendre tout son temps sur les relances. Les six-mètres et son jeu long ont contribué à installer la rencontre dans un faux rythme.

En mettant en place ce bloc haut, la Real Sociedad laisse beaucoup d'espaces dans son dos. Si le PSG sort de pressing, c'est un boulevard derrière pour les flèches, Mbappé, Dembélé et Barcola. Ces derniers sont très excentrés pour étirer le bloc basque.

Techniquement pas au rendez-vous

S'il y a un jour où il ne faut pas être en retard à un rendez-vous, c'est le jour de la Saint-Valentin. Manque de chance, la qualité technique parisienne a eu 45 minutes d'atermoiement. Pendant la première période, le PSG a été embêté par le pressing espagnol, mais également par la faiblesse technique. Contrôles ratés, passes mal dosées, tous ces petits détails qui ont fait perdre le temps d'avance parisien lors des rares décalages. La mauvaise orientation du porteur au moment de recevoir le ballon est par ailleurs une des causes de la difficulté parisienne lors de la première période. En 45 minutes, Paris n'a réussi aucune passe, cassant la première ligne de pression espagnole.

Sur cette action, Vitinha reçoit le ballon en étant orienté vers la touche. Si le Portugais avait fait sa prise de balle vers le sens du but, il aurait pu servir Kylian Mbappé seul au centre.

Côté Real Sociedad, le manque d'efficacité offensive est également à souligner. Sur la totalité de la rencontre, les Basques n'ont pas cadré un seul tir face à Gianluigi Donnarumma. Un mal qui ronge les joueurs d'Imanol Alguacil depuis 5 rencontres. La Real Sociedad n'a pas réussi à marquer lors de cinq matchs consécutifs toutes compétitions confondues pour la deuxième fois de son histoire, la première fois depuis février-mars 1973 (cinq également). Avec seulement 38 % de la possession totale du ballon sur l'intégralité de la rencontre, les Espagnols ont su se montrer dangereux, mais très peu efficace.

La victoire de Luis Enrique

À la mi-temps, Luis Enrique a fait comprendre à ses joueurs que le contenu du premier acte n'était pas à son goût. Gianluigi Donnarumma a fait part de la réaction de son entraineur à la fin de la rencontre dans des propos rapportés par l'Équipe.

“Sur quoi le coach a insisté ? Sur la possession du ballon. On devait prendre plus de risques, sortir avec moi et les défenseurs plus de fois […] C'est normal de s'énerver un peu. Il donne tout pour l'équipe et on doit tout donner pour lui. Nous sommes une équipe très unie, l'équipe l'a bien pris (ses mots) parce qu'on a vu qu'en première mi-temps, on avait beaucoup de difficultés. En deuxième, on est mieux sortis avec le ballon et on marque ces deux buts fantastiques” déclare le portier italien.

Le plus gros changement du technicien espagnol, c'est le placement de Vitinha. Dans un milieu à trois, Enrique avait placé Fabian Ruiz en pointe basse lors de la première période. Mais en voyant le faible rendement de l'Espagnol, l'ancien tacticien du Barça a interverti la position de Ruiz et du Portugais. Jouant plus bas, Vitinha a permis au PSG de ressortir plus rapidement les ballons et surtout de gagner en qualité technique lors des premières relances. Les Parisiens, plus appliqués en seconde période, ont pu créer des décalages fatals aux Basques. Les ailiers Bradley Barcola et Ousmane Dembélé ont également leur part de responsabilité dans le succès parisien, amenant danger et percussion sur leur côté.

Les coups de pieds arrêtés

Quand certaines équipes ont des difficultés dans le jeu, elles s'en remettent aux coups de pied arrêtés. Le PSG a su faire la différence sur les phases arrêtées. Sur la seule situation ou Hamari Traore n'est pas présent, Kylian Mbappé marque. L'ancien rennais avait pour mission de garder le marquage sur l'international Français, blessé sur le corner amenant le but, le latéral malien est soigné sur le bord du terrain lorsque Mbappé inscrit l'ouverture du score.

Hamari Traore blessé, n'a pas participé au corner. Kubo a dû se charger du marquage sur Mbappé.