Alors que Londres envoie trois clubs en finale de Coupe d’Europe et que la concurrence fait rage au sein d’un même ville en Europe (Barcelone, Manchester, Milan, Rome, Munich ou encore Lisbonne), la France manque d’un vrai derby et non d’une rivalité régionale. La troisième ville la plus peuplée de France, Lyon pourrait-elle connaitre, au haut niveau, un Derby des Gones ?

En Europe, il y a les derbies de la Mersey, du Nord de Londres, de Manchester, les Münchner Stadtderby, les derbies de la Ruhr, l’Old Firm, les derbies madrilènes et barcelonais, les derbies de Rome, de la Madone, de la Mole, ou encore les bouillantes joutes d’Istanbul. En France, les confrontations de rivalités urbaines ne sont que régionales. Les débats font rage entre niçois et monégasques, messins et nancéens, nîmois et montpelliérains, lillois et lensois, rennais, guingampais et nantais, strasbourgeois et messins, bordelais et toulousains mais également entre lyonnais et stéphanois. Cependant, au haut niveau aucune ville français ne peut se targuer d’avoir deux clubs concurrents.

La capitale parisienne pourrait bientôt voir arriver le Paris FC parmi l’élite et Marseille voit un fossé énorme chez les phocéen entre l’Olympique et l’Atlético. Et si cette rivalité, cette notion de derby était apportée par la troisième ville français la plus peuplée, Lyon ? Notre-Dame de Fourvière voit l’Olympique Lyonnais dominer le ballon rond dans sa propre ville depuis presque toujours. Mais depuis quelques années, un autre club lyonnais pointe le bout de son nez : Lyon Duchère AS.

Le club qui joue actuellement dans le neuvième arrondissement lyonnais occupe une honorable place dans le top 5 de troisième division. Les duchérois vont disputer leur quatrième saison en National 1 et peuvent espérer voir plus haut pour l’avenir. Pour cela, le club qui a vu dans ses rangs des joueurs comme Eric Abidal, Sabri Lamouchi ou encore Jordan Ayew a des projets plein la tête. Ce vendredi 10 mai, le club a annoncé sur son Twitter qu’il souhaite changer de nom afin de créer une société sportive mais surtout pour « devenir le club populaire de Lyon par lequel chaque lyonnais pourra se sentir représenté ».

Changement de nom et d'identité ?

Au diable la dénomination « Duchère », le club de Mohamed Tria veut s’imposer comme un club de la Métropole lyonnais et non un club « local ». Pour rappel ou information, La Duchère est un quartier du neuvième arrondissement et est étroitement liée à l’histoire du club Sang et Or car fondé dans les années 1960 par les rapatriés d’Algérie. Sans toutefois renier ses origines, Lyon Duchère AS souhaite retirer l’appartenance au quartier dans son nom pour agrandir son scope au sein de la Métropole lyonnaise. Le Libero Lyonnais annonçait même que le club pensait à quitter son Stade Balmont pour s’installer dans l’ancien stade du club lyonnais de rugby, le LOU, à Vénissieux.

Dans quelques semaines, Lyon Duchère AS ne s’appellera plus ainsi mais Lyon Métropole Football (LMF) ou Sporting Club de Lyon (SCL) ou Racing Club de Lyon Métropole (RCLM). Un vote est actuellement ouvert sur le site officiel du club. Cette nouvelle dimension montre toutes les ambitions du club afin de titiller la concurrence et, pourquoi pas, offrir de belles joutes face au « rival » de l’Olympique Lyonnais dans un futur proche. Surtout que le climat entre les deux clubs n’est pas hostile mais plutôt inexistant, l’OL ne se préoccupant pas de son voisin.

Vos régions ont du talent

La Métropole lyonnais regorge de talents et offrir la place à un deuxième club de dimension nationale n’est pas divaguant. Lyon regorge de talents. L’Olympique Lyonnais a un centre de formation qui fait partie des plus performants d’Europe sortant régulièrement des pépites. De plus, le football est très populaire chez les Gones. Une autre équipe de jeune fait sensation dans la Capitale des Gaules. Le FC Lyon, club du huitième arrondissement, a créé un véritable exploit avec sa section jeune.

Les U17 du FCL vont disputer ce dimanche 19 mai un quart de finale de championnat de France après avoir terminé premier de sa poule se classant devant des centre de formation professionnels comme l’Olympique Lyonnais, l’AS Saint Etienne, l’AJ Auxerre, Dijon FCO. Ainsi, le FC Lyon rentre dans le club très fermé des clubs amateurs participants aux phases finales nationales de cette catégorie. Avant eux, un seul club avait fait l’exploit : Epinal en 2016.

Cette année, le FC Lyon emmené par son talentueux coach Jordan Gonzalez n’est pas seul à casser les codes puisque les franciliens de Montrouge ont réalisé la même performance. Les deux équipes vont s’affronter en quart de finale et le vainqueur aura l’honneur d’être le premier club amateur à atteindre le dernier carré d’un championnat national U17. Le football lyonnais a de l’avenir.

Un centre de formation performant pouvant laisser de très bons jeunes sur le carreau, des clubs voisins enchainant les performances, Lyon peut devenir une grande ville de football en plaçant deux clubs au haut niveau. Avant d’avoir des Paris SG – Paris FC ou des Olympique de Marseille – Atletico de Marseille, va-t-on avoir The Game Of Gones ?

(Source photo : Olympique et Lyonnais)