Dernière compétition de l’année, ce Master de Qingdao, en Chine, était l’occasion d’aller chercher des points précieux pour la ranking list afin de débuter sereinement l’année olympique.

Paradoxalement, et comme bien souvent, ce sont les athlètes d’ores et déjà classés et quasi assurés de leur sélection qui parviennent à engranger le plus de points, pendant que les judokas que l’on essaye de départager se neutralisent…

 

Bonne année Mesdames, et merci.

Le judo français rayonne à l’international, c’est un fait. Historiquement dans les premières nations, et sportivement toujours bien placée, voilà les secrets de cette longévité.

Et pour cela, il faut remercier certes Teddy Riner, mais surtout toute l’équipe féminine qui grappille chaque fois plus de place sur les podiums internationaux.

 

Chez les légères, Mélanie Clément (-48kg) prend la 3ième place en Chine après avoir buté sur la mongole Ganbaatar en quart de finale. Septième aux derniers Championnats d’Europe, cinquième au tournoi de Paris 2018 et aux derniers Championnats du Monde, ce fut l’occasion pour elle de remonter sur le podium d’une compétition de haut niveau et de rappeler à la concurrence qu’il faudra compter sur elle aux Jeux Olympiques.

Dans la même catégorie, Mélodie Vaugarny eu moins de chance en s’inclinant au second tour contre la kazakh Galbadrakh.

Dans la catégorie supérieure, en -52kg, les deux françaises engagées parviennent à monter sur « la boite ». En bronze, on retrouve Astride Gneto, discrète ces derniers temps et pas souvent engagée sur les grosses sorties internationales.

Ce weekend, elle parvient à sortir la médaillée mondiale roumaine Chitu et l’italienne Giuffrida vice-championne olympique pour s’offrir cette 3ième place.

Une marche au-dessus, on retrouve la n°1 de la catégorie Amandine Buchard, que vous commencez à connaitre.

Auteure d’une compétition (presque) sans faute, elle ne cède qu’en finale devant la japonaise Shishime au terme d’un combat long de 10 minutes.

Également sur la seconde marche du podium, et c’est une surprise, on trouve la quadruple championne du Monde Clarisse Agbegnegnou (-63kg) qui restait sur une invincibilité longue de deux ans ! Battue par le jeune japonaise Nabekura, championne du Monde juniors 2015, la française prend cette défaite avec philosophie et n’est pas inquiète de « reculer pour mieux sauter ».

 

En -70kg, belle opération des françaises Marie-Eve Gahié, championne du monde en titre, et Margaux Pinot, troisième des derniers « Mondes ».

La première prend la place de troisième au détriment de sa compatriote, confirmant sa domination actuelle, mais concède la défaite face à sa rivale japonaise Arai.

Et si les françaises font une bonne opération, les néerlandaises en font une très bonne avec le doublé de Polling et Van Dijke, symbole d’une catégorie où les potentielles championnes olympiques sont multiples.

 

La très bonne opération des françaises se fera en -78kg, autre catégorie au leadership imprévisible, puisque Fanny-Estelle Posvite prend le meilleur en finale sur l’autre française Audrey Tcheuméo alors que la championne du monde en titre Madeleine Malonga s’arrêtait au second tour. Une jolie prise de tête en perspective pour les sélectionneurs, et il est certain que les prochaines sorties seront cruciales pour ces filles.

Seule française engagée dans sa catégorie, Sarah-Léonie Cysique (-57kg) parvient tout de même a accroché une 7ième place, battue en quart de finale par la future vainqueur coréenne Kim puis en repêchage par l’expérimentée canadienne Klimkait.

Enfin chez les plus lourdes, ni Anne Fatoumata MBairo ni Julia Tolofua (+78kg) n’arrivèrent à se classer, battues respectivement par la vice-championne et la championne de la journée.

(c) Di Feliciantonio Emanuele

Bonne année Messieurs, et à janvier avec de bonnes résolutions.

Sur le papier, l’équipe masculine alignée a tout pour plaire et se compose de ceux qui devraient être présents sur les tapis de Tokyo à l’été prochain.

Mais il faudra espérer une étincelle dans ce groupe, où même les habitués dans grandes rencontres n’ont pas réussi à aller accrocher les points.

 

Pour Luka Mkheidze, Walide Khyar (-60kg) et Kylian Le Blouch (-66kg), même schéma avec des sorties prématurées au premier ou second tour, la faute à trop de pénalités concédées, face à des adversaires pourtant accessibles.

Pas plus de réussite pour Guillaume Chaine (-73kg) qui s’incline au premier tour face à l’ouzbek Turaev, dans une catégorie remportée presque facilement par le japonais Hashimoto, déjà vainqueur fin novembre à Osaka.

Même motif et même punition pour le -81kg Alpha Oumar Djalo, battu au second tour par l’expérimenté Ungvari, là encore au jeu des pénalités.

La finale de la catégorie aura pris la forme d’une revanche entre les deux finalistes des derniers Championnats du Monde, avec cette fois ci la victoire du jeune belge Matthias Casse, tout juste 22 ans, sur l’israélien Sagi Muki.

 

Chez les -90kg, Axel Clerget se heurte dès le deuxième tour à l’espagnol Sherazadishvili, champion du Monde 2018 et futur finaliste, et subit un waza ari dans les tous derniers moments du combat, stoppant ainsi prématurément sa compétition.

Derniers engagés français, Alexandre Iddir et Cyrille Maret (-100kg) s’inclinent respectivement face au géorgien Liparteliani et au russe Ilyasov, tous deux futurs troisièmes et habitués des podiums mondiaux.

Pour finir le tour des catégories, malgré l’absence des français, on notera chez les lourds de +100kg la victoire du japonais Harasawa devant le tchèque Krpalek, deux adversaires redoutables pour Teddy Riner dans sa quête de l’or olympique.

 

 

Réservé aux 32 meilleurs judokas de leur catégorie, ce Master avait de quoi relevé du très haut niveau. Cependant, on pourrait attendre mieux de l’équipe de France masculine, que l’on espère revoir en force en 2020 et notamment à domicile lors du Grand Slam de Paris, les 8 et 9 février prochain.

Après un repos mérité pour tous les athlètes, la prochaine échéance marquera le début de l’année olympique et la course à la sélection pour cet évènement planétaire où il faudra être performant à chaque sortie mais surtout éviter les blessures de dernière minute.

Photo Une : (c) Di Feliciantonio Emanuele