Au départ de cette course en ligne masculine à Imola, 177 coureurs peuvent succéder à Mads Pedersen (Danemark), titré l’an passé. 258 kilomètres plus loin, le Français Julian Alaphilippe passe la ligne en tête et décroche le sacre mondial. Wout Van Aert (Belgique) et Marc Hirschi (Suisse) complètent le podium. Retour sur une course historique.

 

Echappée matinale

Dès les premiers kilomètres, Eduard Grosu (Roumanie), Daniil Fominykh (Kazakhstan), Jonas Koch (Allemagne), Yukiya Arashiro (Japon), Torstein Traeen (Norvège), Ulises Castillo (Mexique) et Marco Friedrich (Autriche) sortent du peloton. Dans ce même peloton, Danois, Suisses et Belges sont aux avant-postes. Pourtant, ils ne semblent pas se préoccuper des hommes de tête, avec un écart qui atteint les sept minutes à 140 kilomètres de l’arrivée.

Face aux difficultés du circuit, les échappés du jour lâchent prise un par un. Le duo Koch-Traaen résiste à l’avant. De même qu’Arashiro, longtemps intercalé entre ces deux hommes et le peloton. A 70 kilomètres de l’arrivée, l’équipe de France durcit le rythme, avec Quentin Pacher et Nans Peters aux commandes. Les derniers échappés sont repris suite à cette accélération. Quelques coureurs se font distancer, tandis que les principaux favoris du jour se replacent dans un peloton qui reste très fourni.

 

Tentative de Pogacar

L’équipe Belge se place ensuite à l’avant du peloton, pendant que les Français reculent. Et c’est Tadej Pogacar, tout juste vainqueur du Tour de France, qui passe à l’offensive à 42 kilomètres de l’arrivée. Le Slovène lance les hostilités, sans que l’on assiste à une franche réaction dans le peloton. Seuls les Belges roulent pour maintenir un écart raisonnable avec Pogacar. Alors que l’on rentre dans le dernier tour de circuit, Tadej Pogacar est toujours en tête et compte 25 secondes d’avance sur le peloton, amaigri et toujours emmené par l’équipe de Belgique.

A 22 kilomètres de l’arrivée, c’est au tour de Tom Dumoulin de placer une attaque. Le Néerlandais rejoint Pogacar, mais le duo est rapidement repris par le peloton, emmené par le Français Guillaume Martin. Damiano Caruso (Italie) relance, avec Richard Carapaz (Equateur) et Wout Van Aert dans sa roue, mais aucun ne parvient réellement à faire la différence. Dans la dernière ascension du jour, Greg Van Avermaet impose son rythme, et c’est finalement Marc Hirschi qui passe à l’offensive. Dans sa roue, on retrouve notamment Van Aert, Alaphilippe, Roglic (Slovénie) et Kwiatkowski (Pologne).

 

Alaphilippe historique

C’est à 17 kilomètres de l’arrivée que Julian Alaphilippe place son attaque. Une attaque sèche, tranchante, dans l'ultime difficulté du circuit. Personne ne peut suivre, le français s’envole. Derrière, Roglic, Fuglsang, Van Aert, Hirschi et Kwiatkowski sont à sa poursuite mais perdent mètre après mètre, seconde après seconde. Julian Alaphilippe n’a plus le choix. Il doit maintenant rouler, tête baissée, sans compter ses efforts jusqu’à la ligne d’arrivée. Le groupe à sa poursuite ne parvient pas à s’entendre, et c’est un trio qui se détache finalement. Van Aert, Fuglsang et Kwiatkowski ne lâchent rien, mais ne parviennent toujours pas à reprendre le moindre centimètre au Français.

A 10 kilomètres de l’arrivée, Julian Alaphilippe compte treize secondes d’avance. Derrière, Hirschi et Roglic sont revenus sur le trio de poursuivants. Van Aert se met à rouler, pendant que Julian se retourne. Les derniers kilomètres paraissent interminables. Mais après plusieurs longues minutes, Julian Alaphilippe se présente seul à quelques mètres de la ligne d’arrivée. Il peut célébrer, lever les bras, pleurer, crier : il est Champion du monde.

 

Après 17 derniers kilomètres insoutenables, Julian Alaphilippe résiste et s’impose, en solitaire, pour décrocher ce maillot arc-en-ciel tant attendu. Pour lui, pour tous ces supporters, pour tout un pays, ce titre de champion du monde est une délivrance. 23 ans après, Laurent Brochard a enfin trouvé son successeur. De son côté, Julian Alaphilippe enrichit un palmarès déjà impressionnant et rentre un peu plus dans l’Histoire du sport français.

 

Crédit photo : La Dépêche