Arrivé en 2016 après près de 189 rencontres dirigées avec le Borussia M’gladbach, Lucien Favre fut le coach de Nice de juillet 2016 à juin 2018 et l’arrivée de Patrick Vieira. En choisissant de se séparer de son coach il y a désormais plus d’un an, après deux saisons bien différentes, pour jeter son dévolu sur Christophe Galtier, l’encadrement de l’OGC Nice avait choisi une rupture dans le projet niçois pour tenter de le faire passer dans une nouvelle dimension grâce à de nouvelles ambitions.

Il en résulte que le départ du technicien français au Paris Saint-Germain a réouvert un créneau pour la place de coach de l’OGC Nice, un fauteuil que Lucien Favre n’a pas tardé à récupérer. De retour sur la côte d’Azur, le nouvel entraîneur des Aiglons a plusieurs raisons pour bénéficier d’une seconde chance dans un club qui ne l’a pas oublié.

Un échec inaugural à relativiser

Les plus fidèles suiveurs de l’OGC Nice s’en souviennent encore, Lucien Favre effectue un début de saison fantastique avec les Aiglons en 2016. 12 victoires en 16 rencontres pour démarrer avec notamment une attaque de feu et des joueurs en pleine éclosion comme Alassane Pléa en attaque ou Jean Michaël Seri au milieu de terrain.

Si son 4-3-3 connaît beaucoup de succès en Ligue 1, la qualification au terme de la phase de poules de l’Europa League lui échappe avec seulement deux victoires en six matchs et son parcours en coupes nationales est vraiment décevant avec deux éliminations au premier tour disputé face à Bordeaux et Lorient.

Rappelons alors que la première saison de Lucien Favre en Ligue 1 se conclut avec une troisième place au classement, 78 points engrangés et 22 victoires pour seulement 4 défaites.

Pourtant, l’opinion se souvient surtout de la saison suivante, une période compliquée en partie en raison d’une préparation tronquée (tour préliminaire de Ligue des Champions et un effectif n’ayant pas réellement été amélioré malgré la place sur le podium). Parmi les principaux départs, le club niçois enregistre les pertes de deux joueurs majeurs : Dalbert transféré à l’Inter Milan et Eysseric à la Fiorentina. Seuls Nampalys Mendy en prêt de Leicester, Christophe Jallet dans le couloir gauche et Allan Saint-Maximin viendront renforcer un effectif sous une pression plus importante après la belle saison précédente

Sa seconde campagne européenne avec les Aiglons démarre par un échec loin d’être ridicule face à Naples après un tour passé face à l’Ajax Amsterdam, équipe également redoutable quand il s’agit de se disputer une place dans la plus belle des coupes d’Europe.

Au contraire de sa première saison, Lucien Favre débute très bien sur la scène européenne mais moins bien en championnat. Les blessures longue durée de Jallet, Lusamba ou encore Cyprien n’aident pas le technicien suisse à garder de la continuité et la défense niçoise est très souvent mise à défaut. Au prix d’une fin de saison correcte, les Aiglons termineront l’exercice 2017/18 à une décevante huitième place, malgré des moyens limités.

La première expérience du coach suisse à Nice ne fut donc pas une déception comme tend à suggérer sa dernière saison mais un résultat final en partie dû à un essoufflement du collectif dans un contexte d’investissements très limités (25 millions d’euros de balance positive des transferts lors de l’intersaison 2017).

 

Une expérience à Dortmund à valoriser

En charge de sa première équipe de renommée internationale, Lucien Favre est recruté par le Borussia Dortmund à la suite de son aventure avec l’OGC Nice.

Cette expérience sera l’opportunité pour Lucien Favre de se confronter à une équipe aux ambitions très élevées et au management de joueurs de très haut niveau. Ayant alors une belle expérience en Ligue des Champions grâce à une belle campagne en poules (quatre victoires pour une seule défaite), Dortmund ne fait pas le poids en huitièmes de finale face à Tottenham. En championnat, la saison est réussie malgré une deuxième place à deux petits points du Bayern Munich.

Très bon éducateur et formateur, il est notamment à l’origine de l’éclosion au plus haut niveau de beaucoup de joueurs de son passage à Dortmund. Parmi eux, son compatriote Manuel Akanji, l’Américain Christian Pulisic ou bien Jadon Sancho, désormais considéré comme l’un des plus grands espoirs du football mondial.

Sa seconde saison sera du même niveau, quoique un peu moindre, avec une nouvelle élimination en huitièmes de finale de Ligue des Champions malgré une qualification dans un groupe relevé (contenant notamment le FC Barcelone et l’Inter Milan) ainsi qu’une deuxième place plus décevante en championnat, n’ayant jamais rivalisé avec le rival munichois.

Ayant eu notamment sous ses ordres pendant une année calendaire le Norvégien Erling Braut Haaland, ayant littéralement explosé sous ses ordres, il a toujours su trouver l’équilibre entre jeunesse et expérience (Sancho, Haaland, Zagadou et Can, Hummels, Piszczek), une qualité qui pourrait bien lui être précieuse sur le banc niçois tant l’effectif présente une nouvelle génération de très grande qualité.

 

Un nouveau contexte et un soutien du peuple niçois qui pourraient contribuer à son succès

Débarqué sans aucun réel rationnel de contre-performance du banc de Dortmund, Lucien Favre arrive à Nice avec de nouvelles dispositions. Avec un effectif niçois extrêmement jeune pour certains éléments (Gouiri, Guessand, Boudaoui, Thuram ou encore Bard), le technicien suisse aura besoin de mettre ses qualirés acquises sur le banc de la Ruhr pour faire rugir le public de l’Allianz Riviera.

S’il retrouvera un unique élément de son premier passage niçois en la personne du Brésilien Dante dont il devrait faire son capitaine, Lucien Favre a beaucoup à tenter avec une équipe qui disputera une Coupe d’Europe (Ligue Europa Conférence) avec un effectif riche qui pourrait lui permettre d’insuffler un bon esprit dans ce groupe de qualité.

A en suivre ses préceptes de jeu, il est intéressant d’imaginer Lucien Favre concevoir son onze type. En prenant l’hypothèse de l’utilisation de son 4-3-3 avec des latéraux toujours très mobiles, Marcin Bulka devrait être dans les buts même si le mercato n’est pas fermé à ce poste. En défense, le Suisse devrait faire du duo Todibo – Dante sa charnière favorite en imaginant l’Autrichien Daniliuc dans la rotation. Pour ce qui en est des latéraux, le paie Atal – Bard pourrait faire l’affaire bien que son compatriote Lotomba pourrait également être une alternative.

Au milieu, l’effectif niçois est large mais son choix de numéro 6 devrait logiquement se tourner vers le jeune Képhren Thuram en concurrence avec Schneiderlin, lui laissant la possibilité d’aligner deux milieux de terrain qui devraient le séduire avec l’Algérien Boudaoui et le Néerlandais Stengs.

Devant, l’OGC Nice devrait s’offrir une nouvelle arme offensive pour remplacer le retour de prêt de Kluivert, mais le duo de numéros 9, Andy Delort et Kasper Dolberg devraient former la base d’une attaque où Amine Gouiri pourrait avoir un rôle assez libre, proche de celui lui ayant permis de réaliser une saison 2021/22 exceptionnelle.

Lucien Favre pourrait être l’homme de la situation à Nice et possède toutes les qualités pour faire progresser l’effectif niçois et permettre au club de retrouver les sommets de la Ligue 1 et d’avoir de l’ambition en Europe. Grâce à son expérience, son jeu qui a toujours su charmer les supporters niçois et sa connaissance du club, une adaptation rapide pourrait lui permettre de propulser Nice dans une bonne dynamique dès le début de saison. Premières réponses à suivre dans quelques semaines avec des premiers rendez-vous qui vont très vite arriver pour l’OGC Nice et notamment un déplacement à Toulouse lors de la première journée de Ligue 1.