OM – OL : Retour sur la terrible soirée et l’annulation du match

Ce devait être le choc de la dixième journée de Ligue 1. L'Olympique Lyonnais, lanterne rouge, zéro victoire au compteur, était en mission commande du côté de l'Olympique de Marseille pour un Olympico très attendu. Hélas, pour connaître le dénouement de cette rencontre, il faudra patienter. La faute à quelques inconscients qui ont tout gâché. Et qui auraient pu être à l'origine d'un véritable drame. Retour sur cette soirée qui fera date en marge d'un OM – OL qui n'a finalement jamais commencé. 

OM – OL, Olympico à haut risque, à tous les niveaux

Battu à domicile par l'ex-lanterne rouge Clermont il y a une dizaine de jours (1-2), l'Olympique Lyonnais a touché le fond. Désormais bon dernier de Ligue 1, l'OL est désespérément bloqué à zéro victoire et débarquait à Marseille hier dimanche le couteau entre les dents. Entre les mauvais résultats sportifs et l'affaire de la taupe dans le vestiaire, les Gones ne savaient pas trop sur quel pied danser au moment d'aborder cet Olympico bouillant. Alexandre Lacazette et ses coéquipiers allaient-ils faire preuve d'une force de caractère en allant lancer leur saison chez un rival déclaré ? À l'inverse, allaient-ils sombrer encore un peu plus en étant dévoré par un OM victorieux quelques jours plus tôt en Ligue Europa ? Hélas, on le saura pas. Du moins, pas dans l'immédiat.

Les bus des joueurs et des supporters caillassés, Fabio Grosso durement touché

Cette folle soirée a bousculé aux alentours de 19 heures. Le bus des joueurs de l'Olympique Lyonnais, en route pour le stade Vélodrome, est pris à partie. On parle de pavés, de fumigènes, de fusées artisanales, de bouteilles. Une violence rare émanant d'une centaine d'hommes cagoulés. Si les caillassages de bus ne sont hélas pas étrangers à de tels matches, les images qui ne tardent pas à abonder sur les réseaux sociaux interpellent. À son arrivée du stade, le bus des joueurs est plus qu'endommagé, une bonne partie des vitres ayant été brisées. Pire, deux membres de l'OL sont sérieusement touchés. La scène la plus glaçante reste probablement celle de l'entraîneur lyonnais, Fabio Grosso, main ensanglantée sur le visage, titubant pour se faire soigner, soutenu par plusieurs personnes pour arriver à bon port.

Au final, le champion du monde italien a hérité de pas moins de douze points de suture, lui qui a été blessée par une bouteille en verre juste au-dessus de la paupière. Son adjoint, Raffaele Longo, a pour sa part été touché par des débris dans l'oeil. Entre trois et cinq bus de supporters lyonnais ayant fait le déplacement ont, eux aussi, été pris pour cibles, avec, là encore, des vitres soufflées et plusieurs blessés à déclarer. Par chance, le coach de l'Olympique Lyonnais et son adjoint ont pu être pris en charge sur place. Dès lors, la question était sur toutes les lèvres. Fallait-il jouer cet Olympico OM – OL malgré la gravité des faits constatés ?

Le ton monte, une cellule de crise rapidement mise en place

Moins d'une heure avant le coup d'envoi, lorsque les supporters de l'OL ont pris possession de leur parcage, la tension est montée d'un cran. Défiance, saluts nazis, cris de singe, il a fallu l'intervention de la sécurité pour calmer tout le monde, tant bien que mal. Sur la pelouse, le staff des deux équipes a préparé l'échauffement, presque comme de rien n'était. Sauf qu'à quelques mètres de là, une réunion de crise a été organisée pour décider de la tenue ou non de ce match classé à haut risque. Les premières rumeurs indiquent que plusieurs cadres de l'OL, Anthony Lopes et Alexandre Lacazette en tête, ont fait part de leur volonté de disputer cette rencontre, malgré les faits de violence constatés quelques minutes plus tôt.

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Hélas, ce qui semblait être la solution la plus logique est actée : le choc de la dixième journée de Ligue 1 entre l'Olympique de Marseille et l'Olympique Lyonnais n'aura pas lieu. Du moins, pas ce dimanche soir. Désormais, c'est aux autorités compétentes de trancher. La Ligue de Football Professionnel va établir un rapport, tandis que l'OM et l'OL ont rapidement indiqué leur volonté commune de porter plainte. Les très graves incidents ayant eu lieu en dehors de l'enceinte du Stade Vélodrome, que risque réellement le club phocéen ? Peut-on s'attendre à une nouvelle date pour un choc disputé à huis clos ? Ou les Marseillais seront-ils durement sanctionnés, malgré tout ? Pour l'heure, le suspense reste entier. Une chose est certaine, il faudra un peu de temps à Lyon pour récupérer, physiquement pour certains, psychologiquement pour beaucoup, et pratiquer à nouveau son métier de footballeur dans le calme. Une turbulence de plus pour un OL qui n'avait clairement pas besoin de cela. Surtout pas en ce moment.