Trois matchs, trois victoires. Le PSG a commencé la saison sur les chapeaux de roue. Ajoutons à cela une démonstration lors du trophée des champions à Tel-Aviv face à Nantes, vainqueur de la coupe de France, et le début d'année 2022-2023 n'est pas loin d'être parfait. La preuve ? Avec 21 buts marqués sur ces quatre rencontres et seulement 3 encaissés, le rouleau compresseur semble lancé à pleine vitesse. Mais pourra-t-il, enfin, tout écraser sur son passage?
Tous les ans, la même rengaine. Chaque début de saison, l'enflammade est de mise du coté de la capitale. Souvent, à juste titre. Mais toujours, un petit grain de sable vient enrayer cette belle mécanique. Le PSG a de nouveau commencé sa saison de la meilleure des manières en écrasant la concurrence. Déjà facilement en tête de la Ligue 1, les Parisiens savent pertinemment que ce n'est pas maintenant que se gagne la saison. Le juge de paix interviendra au printemps. Ou peut-être avant, en fonction de ce qu'il se passera au Qatar cet hiver. Mais Paris semble en tout cas bien lancé.
Une facilité déconcertante
La preuve avec ce début de saison affolant. Rarement, une équipe avait dominé de la tête et des épaules un début de championnat comme c'est le cas aujourd'hui. Après avoir roulés sur Clermont et surclassés Montpellier, les Parisiens ont humilié Lille, champion de France il y a tout juste deux saisons, au stade Pierre Mauroy. Et ce, après une semaine mouvementée par l'histoire du “penaltygate”. On pensait Neymar et Mbappé en froid? Leur relation technique n'a en aucun cas été affectée, et bien que cela ne doit pas être l'amour fou, les deux ont semblé très complices. L'international Français semble avoir réglé ses soucis personnels et sa joie sur l'ouverture du score après seulement huit secondes montre qu'il a semble-t-il mis son égo de coté.
Ce duo a été complété par un Leo Messi toujours aussi facile depuis la reprise. L'Argentin n'a plus la nécessité de porter le ballon et partir dans des rushs comme à son époque Barcelonnaise, et cela lui correspond aussi bien. Le septuple ballon d'or n'a plus ses cannes de 20 ans, et l'a bien compris. Sa faculté à jouer juste en limitant les touches de balle démontre tout de sa maturité. Et quel régal de le voir jouer simple, de le sentir épanoui.
Sur ce début de saison, le PSG semble tout simplement intouchable. Malgré les trois buts encaissés, les Parisiens n'ont jamais semblé en difficulté, et pour l'heure, Galtier semble avoir trouvé la bonne formule, en adéquation avec les qualités de son effectif.
Les transitions, avantages.. et inconvénients
Car l'ancien coach de Nice a réalisé une petite révolution cet été en posant ses valises du coté de Saint Germain en Laye. Exit le 4-3-3 classique en vigueur depuis des années, et place au 3-4-3 qui sied beaucoup mieux aux qualités des joueurs présents. Tout d'abord Segio Ramos, qui a pu être intégré au 11 de départ, sans pour autant que la paire Marquinhos- Kimpembe, présente depuis des années, en pâtisse. Cela libère également les deux pistons, Hakimi et Nuno Mendes, résolument offensifs, qui peuvent se donner sans compter. Vitinha, belle surprise de ce début de saison, apporte énormément de stabilité aux cotés de Verratti, et libère les 3 de devants : avec un Messi retrouvé en position de meneur de jeu et un duo Mbappé-Neymar totalement libre.
Surtout, dans ce système, Paris exploite au mieux les atouts de chacun de ses joueurs. Et ce, notamment en transition. Cette équipe est taillée pour se projeter rapidement vers l'avant, avec des pistons qui dépensent sans compter, un Messi plus gestionnaire et un Kylian Mbappé avaleur d'espaces. Paris risque de faire mal aux équipes qui lui laisseront de l'espace, comme Lille, sans doute un peu trop joueur, l'a fait ce dimanche.
Mais à l'inverse, ce 11, résolument tourné vers l'offensif, risque aussi de subir fortement à la perte du ballon. Verratti n'a jamais été un joueur capable de gérer les espaces en équilibrant un bloc défensif. Avec un trio offensif qui, bien qu'il fasse de plus en plus d'efforts, n'est pas un modèle de repli défensif, c'est toute une structure qui peut rapidement devenir bancale. D'autant que Nuno Mendes et Hakimi ne sont pas les meilleurs défenseurs du monde. Capables de se projeter, le repli défensif n'est parfois pas du même acabit.
La preuve face à ces mêmes Lillois. Souvent, en première mi-temps, le LOSC a eu d'énormes situations de 3 contre 3, et les joueurs de Paulo Fonseca ont eu quelques belles situations. Ils ont d'ailleurs frappé autant de fois au but (16) que Paris, cadrant même une fois de plus (10 frappes cadrées). Dans un grand soir comme ce dimanche, et face à une équipe tout de même plus faible, le PSG n'a pas trop a s'inquiéter. Mais qu'en sera-t-il en Ligue des Champions, face au Bayern, à Manchester City ou au Real? Paris doit trouver des solutions pour éviter de se mettre trop facilement en péril.
Des recrues nécessaires?
Pour cela, Galtier avait annoncé lors de la signature de Renato Sanches il y a maintenant plus de deux semaines, vouloir encore trois recrues. Une par ligne, et notamment devant, pour apporter de la concurrence mais surtout de la rotation, tout en se prémunissant d'une éventuelle blessure. Paris est allé aux renseignements pour Bernardo Silva mais City n'a pas l'air enclin à vouloir laisser filer le Portugais. Il faudra une grosse offre pour convaincre le champion d'Angleterre. Idem au milieu, ou Fabian Ruiz, longtemps évoqué, semble s'éloigner de jour en jour. Un échange avec Keylor Navas est toujours d'actualité mais le deal est long à se décanter. Derrière, le board Parisien a annoncé à Ramos vouloir le mettre en concurrence, alors que Milan Skriniar est toujours espéré. Mais comme Ruiz, l'affaire n'avance plus.
Surtout, Paris a déjà besoin de dégraisser avant de recruter. Et certaines opérations sont plus longues que prévues. Mauro Icardi ne semble plus vraiment intéressé par le foot et son salaire colossal dans le capitale lui convient amplement. Idem pour Julian Draxler, qui semblait enfin vouloir retaper dans un ballon (notamment en vue de la Coupe du Monde) mais qui n'a pas l'air de vraiment s'activer à trouver une porte de sortie. L'éventuelle arrivée de Fabian Ruiz dépend également des départs de Gueye et Paredes au milieu : tous proches de signer à Everton et la Juventus, les deux joueurs négocient, mais prennent leur temps. Enfin, petit miracle, mais Kurzawa est peut-être en passe de signer dans un nouveau club, puisque Fulham semble très intéressé.
Le PSG a, sur le papier, une équipe taillée pour tout rafler. Mais il manque sans doute un peu d'équilibre et de concurrence à certains postes. Ce à quoi Christophe Galtier tente de remédier. Il lui reste une petite dizaine de jours pour cela.
Comme chaque début de saison, tous les rêves sont permis pour le Paris Saint Germain. Un effectif XXL qui semble en osmose, un début de saison tonitruant. Tous les feux semblent au vert. Mais une fois encore, le vrai révélateur interviendra après la trêve, là où les matchs comptent. Paris semble armé, reste à le prouver sur le terrain.
Crédit photo: DailyMercato