Ligue 1

Payet, la solution?

L'Olympique de Marseille n'y arrive plus. L'OM a concédé ce mercredi à Francfort sa 4ème défaite sur les cinq derniers matchs. Si l'embellie en Ligue des Champions après les deux succès contre le Sporting semble bien loin, les joueurs d'Igor Tudor doivent se reprendre, et vite. Car d'ici la Coupe du Monde, des échéances plus qu'importantes les attendent. Outre la réception capitale de Tottenham la semaine prochaine en Ligue des Champions, il faudra aussi se coltiner un déplacement à Strasbourg, ce week-end, alors que les têtes seront d'avantage à la coupe aux grandes oreilles. Puis l'enchaînement OL-ASM pourrait également avoir un impact non négligeable sur la deuxième partie de saison Phocéenne. 

Le coach Croate a pris l'habitude de garder son 11 de départ ces derniers temps. Dans la victoire comme dans l'échec. Mais au vu des dernières prestations, a-t-il raison de s'entêter? Si finalement, la plupart des remplaçants n'apportent pas satisfaction (Kaboré, Suarez, Gerson), Tudor serait bien inspiré de tenter d'en relancer certains. Un en particulier : Dimitri Payet. Celui qui est toujours le capitaine du groupe n'a le droit qu'à de vulgaires bouts de matchs. Il en est le premier responsable, puisqu'il n'a pas été très performant ces derniers temps, notamment à l'aller contre Francfort lorsqu'il a eu l'occasion de débuter. Mais il faut également reconnaître que jouer 10 minutes par-ci par-là n'aide pas à retrouver du rythme. Tudor aurait tout intérêt à lui faire confiance samedi avant le match le plus important du début de saison mardi, dans un Vélodrome que l'on annonce incandescent.

Un comportement exemplaire 

La relation était pourtant partie sur des bases… instables. Arrivé avec ses méthodes drastiques, Tudor n'avait que très peu goûté au comportement assez laxiste de Dimitri Payet en préparation. La tension était plus que palpable, et une réunion de crise a même dû être organisée. Le capitaine, intouchable sous Sampaoli, voyait son statut remis en question. Les méthodes d'entraînement, les codes de vie de groupe, tout était chamboulé. Et ça, l'international Français ne s'y attendait pas.. Et puis, quand Tudor a trouvé son rythme de croisière, il a décidé de se passer de Payet. Ce que le Réunionnais a eu du mal à accepter.. au début, en grand compétiteur qu'il est. “Accepter ma situation ? C'était difficile. Si je jouais jusqu'à 42 ans, j'aimerais être titulaire. Mais il faut respecter les choix du coach et les performances des coéquipiers. Il faut accepter le fait qu'un joueur joue, car il est bon. C'est sûr que la situation dans laquelle je suis aurait pu me pousser à amener de mauvaises ondes dans le vestiaire, à tirer la gueule. Mais l'expérience m'a appris que ce n'est pas bon. À 35 ans, il faut accepter d'être un super-sub. Je qualifie le club pour la Ligue des Champions et je ne la joue pas, c'est horrible. C'est horrible ! Mais voilà, il faut l'accepter.Il me reste quelques années, je profite des moments qui me restent. Maintenant, l'envie de soulever un trophée me trotte dans la tête.”

Forcément, le plus ancien du groupe n'a pas tout à fait compris ce qui lui tombait sur la tête. Mais, en leader, il a finalement accepté la sentence, pour le bien du groupe. Et contrairement à d'autres, parfois encore moins bons que lui (Gerson en l'occurrence), il ne fait pas de vagues et tente, tant bien que mal, d'apporter sa pierre à l'édifice malgré son maigre temps de jeu. Il n'est pas entré en jeu mercredi en Allemagne mais continue de garder le sourire, en surface. Surtout, il semble presque déconnecté du groupe désormais, Tudor ayant créé un gouffre trop important entre ses titulaires et les remplaçants… Attention à ne pas perdre des éléments en cours de route, car la saison est longue!

Un manque de créativité 

D'autant que si l'adage veut que l'on ne change pas une équipe qui gagne, l'OM vient d'enchaîner quatre défaites sur les cinq derniers matchs. De quoi effectuer un peu de turnover pour relancer certains joueurs, ou en mettre d'autres sous pression. Si le match contre Lens était de bonne facture et qu'il a surtout manqué (beaucoup) de réussite aux Marseillais, d'autres rencontres ont montré un manque criant de spontanéité offensivement. Il ne s'est pas passé grand-chose cette semaine au Deutsche Bank Park, et le match contre Ajaccio avait été bien insipide. Le seul joueur capable de créer, Amine Harit, ne peut pas tout faire tout seul. Mattéo Guendouzi, dans un rôle qui n'est pas vraiment le sien, est obligé de dézoner pour se retrouver face au jeu et être dans une position préférentielle. Les pistons, vraie arme au début de saison, n'apportent plus rien. Nuno Tavares montre de jour en jour qu'il est finalement limité tactiquement et techniquement et que, lorsqu'il n'est pas au top physiquement, il redevient un joueur lambda. Jonathan Clauss ne met plus un pied devant l'autre et son apport offensif est devenu pratiquement nul. Il manque véritablement un métronome à cette équipe. Tout le monde connaît son nom.

Peu de liant offensivement 

Surtout, avec ce manque de créativité, l'OM est obligé ces derniers temps de procéder en contre, pour tenter de surprendre l'adversaire. Avec la qualité athlétique des pistons et un Alexis Sanchez qui ne ménage pas ses efforts sur le front de l'attaque, Marseille n'a pas d'autre choix. Car sur attaque placée, il y a un vrai manque dans le système de Tudor. Rongier et Veretout sont rentrés dans le rang et n'apportent rien ballon au pied. Guendouzi est obligé de jouer proche de Sanchez et ce n'est pas son poste de prédilection. Le club Phocéen doit être ambitieux, avoir le ballon et ne pas procéder en contre. Pour cela, Payet pourrait être le joueur idéal, s'il retrouve un semblant de forme. Il n'y a qu'à se rappeler sa complicité avec Under, Guendouzi, pas plus tard qu'il y a six mois, qui faisait vibrer le Vélodrome. Un temps qui semble désormais révolu.

Une fin dès cet hiver? 

Pourtant, si sportivement, Payet pourrait être un énorme plus s'il revenait en forme, on n'est pas vraiment de cet avis du coté de Longoria et son board. En effet, pour des raisons financières, l'OM souhaiterait se séparer de trois joueurs en particulier dès le prochain mercato. Gerson, qui a déjà signifié ses envies de départs, Pape Gueye, de moins en moins utilisé… et Dimitri Payet. Lui qui avait pourtant signé un contrat “long terme” avec reconversion à la clé. Sera-t-il définitivement écarté ? Nous n'en sommes pas encore là, mais il est vrai que cette possibilité existe. Néanmoins, il reste quatre matchs à l'OM avant la coupure internationale cet hiver et connaissant le joueur, nul doute que Payet voudra tout faire pour donner un dernier coup de collier, histoire de faire taire les critiques.

L'OM est dans le dur en ce moment, c'est un doux euphémisme. Si Tudor s'entête à poursuivre avec ses idées et son équipe, il serait inspiré de tenter quelque chose, dès ce week-end à Strasbourg. Relancer Payet, dans le sprint final avant le mondial, pourrait être une bonne chose. Dim' est un compétiteur dans l'âme, aime son club, et fera tout pour tenter de redresser la barre. En bon capitaine. 

Crédit photo : Le Phocéen

Le cœur meurtri par la fin de carrière de Rodgeur, je m'en remets au stepback de The Beard. Rien de tel qu'un Vélodrome incandescent pour me faire chavirer de bonheur

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