We Sport vous fait patienter avant la reprise de la saison cycliste et, surtout, pour vous rendre incollable jusqu'aux premiers coups de pédales de la saison qui s'annonce. Aujourd'hui ? On s'attaque à la formation AG2R Citroën Team de Greg Van Avermaet.
Retour sur 2021 : un bilan mitigé
L'équipe regardera l'année 2021 avec des sentiments mitigés. D'une part, la victoire d'étape et la quatrième place de Ben O'Connor au Tour de France ont été un énorme succès, tandis qu'Andrea Vendrame et Clément Champoussin ont réalisé de bons résultats sur les Grands Tours avec des victoires d'étape au Giro d'Italia et à la Vuelta a España, respectivement. Benoît Cosnefroy a également remporté sa première victoire en WorldTour lors de la Classique de Bretagne et l'équipe a enregistré 12 victoires au total sur la saison.
Tout cela aurait été parfaitement satisfaisant dans n'importe quelle saison normale de l'histoire récente de l'équipe mais 2021 devait marquer le début d'une nouvelle ère. Grâce à l'arrivée du sponsoring de la part de Citroën, l'équipe est passée des rangs inférieurs de l'échelle budgétaire du WorldTour au milieu du tableau et les signatures de haut niveau comme Greg Van Avermaet et Bob Jungels témoignent de nouvelles intentions. Cependant, la campagne de Jungels s'est soldée par un échec en raison de problèmes de santé, tandis que Van Avermaet a également eu du mal à produire sa meilleure forme et a été l'ombre de lui-même dans la deuxième partie de l'année en raison des effets indésirables du vaccin contre la Covid.
Le duo était censé faire partie d'une nouvelle approche orientée vers les classiques suite aux départs de Romain Bardet et Pierre Latour mais le printemps a été plutôt plat. Van Avermaet et Oliver Naesen ont tous deux fait partie du groupe final à E3 mais n'ont pas réussi à empêcher Kasper Asgreen de s'échapper, ce qui a donné lieu à des critiques dans le bus de l'équipe et de la part des fans sur les médias sociaux. Van Avermaet est tout de même monté sur le podium du Tour des Flandres. Dans les Ardennes, pendant ce temps, Jungels et Cosnefroy n'ont pas pu avoir l'impact dont ils sont capables en raison de blessures.
Dans un sens, O'Connor, recruté à la fin de l'année dernière pour un an, a sauvé la saison de l'équipe en juillet. En tout cas, c'est lui qui a été le point culminant de la saison.
Le marché de l'hiver : un hiver très calme
L'hiver a été calme chez AG2R en tout cas dans le sens des arrivées. Elle a recruté les jeunes espoirs Antoine Rangel, Valentin Paret-Peintre et Paul Lapeira qui découvriront le monde professionnel cette année. Felix Gall est également venu renforcer l'équipe en provenance du Team DSM.
L'équipe a enregistré 6 départs. Mathias Frank, Ben Gastauer et Julian Duval sont partis à la retraite. Vincent Lavenu a fait le choix de se séparer de François Bidard, Alexis Gougeard et Tony Gallopin. Les deux derniers étaient en manque de résultats depuis le début de la pandémie et occupait une place importante dans la masse salariale de l'équipe pour un rendement plutôt faible.
Qu'attendre D'AG2R en 2022 ?
Bien qu'ils n'ont pas fait mouche cette année, AG2R dispose toujours d'un groupe de Classiques solide, couvrant les pavés et les Ardennes. Au top de leur forme, Van Avermaet et Naesen peuvent encore faire de grandes choses, même s'ils devront jouer le jeu du nombre pour penser à prendre le dessus sur des coureurs comme Wout Van Aert, Mathieu van der Poel et Kasper Asgreen. Stan Dewulf pourrait également avoir un impact plus important après une bonne fin d'année. Dans les Ardennes, pendant ce temps, Cosnefroy et Jungels sont tous deux des inclusions justifiées dans la catégorie des favoris.
O'Connor donnera à l'équipe un point de mire et une chance d'obtenir plus de succès au Tour de France, et ensuite il s'agira juste de combler les lacunes au-delà de cette structure clé de la saison. Il y a un certain nombre de coureurs talentueux, tels que Nans Peter, Dorion Godon, Andrea Vendrame, qui sont capables de contribuer, ainsi qu'un certain nombre de coureurs prometteurs qui pourraient arriver à maturité, Aurélien Paret-Peintre étant parmi eux mais Champoussin étant pour le moment le plus intere
AG2R manque d'un sprinter de haut niveau. Vendrame et Clément Venturini sont des sprinteurs polyvalents, tandis que Marc Sarreau a montré son potentiel dans le passé, mais aucun n'est une source fiable de victoires. L'équipe est également un peu légère sur le terrain dans le département GC. Champoussin pourrait monter en puissance, mais il est encore en développement, tandis que O'Connor a maintenant beaucoup de responsabilités, mais on ne peut pas s'attendre à ce qu'il vive avec des gens comme Tadej Pogačar sur la base d'un bon Tour.
AG2R a les ingrédients pour faire plus en 2022 que lors de sa première campagne sous le parrainage de Citroën. O'Connor est devenu un leader clé pour le Tour de France et l'équipe reste bien armée pour les pavés, mais c'est le retour de Jungels, les progrès de Champoussin et la montée en puissance de Cosnefroy qui susciteront le plus d'enthousiasme avant la nouvelle campagne.
Le coureur à suivre : Ben O'Connor
L'Australien a été l'une des meilleures histoires de la saison 2021. Après avoir pensé à arrêter le sport à la fin de 2019 et s'être retrouvé à court d'options à la fin de 2020, il a relancé sa carrière chez AG2R. Signé pour un an et confronté à la tâche difficile de s'intégrer dans une équipe majoritairement française, il se retrouve aujourd'hui avec trois années supplémentaires de contrat et comme l'une des figures centrales de l'équipe.
Le Tour de France magique où il a remporté l'étape de montagne de Tignes et a terminé quatrième au classement général ne raconte qu'une partie de l'histoire. O'Connor avait en fait signé son nouveau contrat à long terme en juin, preuve de la rapidité avec laquelle la relation s'est développée. O'Connor sera le leader de l'équipe sur le Tour de France et l'objectif sera de confirmer ce qu'il a fait cette année, tout en maintenant le sentiment de cohérence et de progression qui lui a fait défaut au début de sa carrière. Il sera difficile de reproduire les circonstances de son Tour 2021, notamment en se glissant dans des échappées comme celle de Tignes, mais on sent qu'O'Connor a encore beaucoup de potentiel à exploiter.
On aura également un oeil sur Clément Champoussin. Le Français est considéré comme un espoir majeur et a poursuivi son développement cette année, d'abord avec une quatrième place agressive dans un Trofeo Laigueglia rempli de stars, puis avec une explosion en fin de saison sous la forme d'une première victoire d'étape spectaculaire sur un Grand Tour lors de la Vuelta a España. Il a dû abandonner le Giro en début de saison à cause de la fatigue, donc la régularité dans les courses par étapes sera essentielle en 2022, alors que nous attendons de voir s'il peut devenir l'héritier à long terme de Bardet.
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