We Sport vous fait patienter avant la reprise de la saison cycliste et, surtout, pour vous rendre incollable jusqu'aux premiers coups de pédales de la saison qui s'annonce. Aujourd'hui ? On s'attaque aux allemands de la Bora Hansgrohe. Une page s'est tournée chez la Bora avec le départ de Peter Sagan pour TotalEnergies et l'arrivée du russe Aleksandr Vlasov. 

Le coup d'oeil en arrière : La relève est assurée

Le nombre de victoires de l'équipe Bora-Hansgrohe a été solide en 2021, bien que la plupart de ses succès aient été obtenus en dehors du calendrier du WorldTour. Leurs huit victoires majeures comprennent les victoires d'étape du Tour de France de Nils Politt et Patrick Konrad, une étape du Critérium du Dauphiné de Lukas Pöstlberger, les étapes du Giro d'Italia et du Tour de Romandie de Sagan, ainsi que deux étapes de la Volta a Catalunya avec Sagan et Lennard Kämna, et la nouvelle victoire de Michael Schachmann à Paris-Nice.

L'équipe a également été présente dans les grands tours avec Kelderman qui a pris la cinquième place du Tour de France. Felix Großschartner a pris la dixième place de la Vuelta a España et Sagan a remporté le classement par points du Giro d'Italia.

Avec Sagan qui s'est concentré sur le Giro, Bora-Hansgrohe a souffert de son absence dans les Classiques. Le triple champion du monde a obtenu son meilleur résultat avec une quatrième place à Milan-San Remo. L'équipe s'est classée dans le top 10 avec Politt dans l'Omloop Het Nieuwsblad et avec Schachmann dans l'Il Lombardi, mais n'a pas été à la hauteur dans les courses d'un jour.

Ce qui manquait à l'équipe en termes de qualité, elle l'a compensé en termes de quantité, en remportant le Deutschland Tour avec Politt, le Gran Piemonte avec Matthew Walls et des étapes dans des courses 2.Pro : le Tour des Alpes avec Großschartner, l'Arctic Race of Norway avec Martin Laas, le Tour de Norvège avec Walls, le Deutschland Tour avec Pascal Ackermann et Politt. Ils ont comblé le reste en remportant une multitude de courses 2.1 et 1.1.

Le marché de l'hiver : un hiver mouvementé

La formation de Ralph Denk a été particulièrement active lors de l'intersaison avec pas moins de 10 départs et 11 arrivées. La Bora s'est notamment séparée de Peter Sagan et de Pascal Ackermann. Daniel Oss, Maciej Bodnar et Juraj Sagan ont suivis l'ancien champion du monde chez TotaEnergies. Les allemands se sont également séparés Michael Schwarzmann, Andreas Schillinger, Erik Baska, Rudiger Selig et Marcus Burghardt.

Le recrutement a été plutôt très ambitieux. Pour pallier au départ de Pascal Ackermann, les allemands ont rapatrié Sam Bennett deux ans après son départ. Maillot vert du Tour de France en 2020, l'irlandais est l'un des meilleurs sprinteurs du monde malgré une saison sans grand tour suite à un conflit avec son équipe. Pour l'épauler la direction de la Bora a signé Danny Van Poppel, Ryan Mullen, Jonas Koch et son poisson pilote Shane Archbold. Marco Haller a également rejoint la Bora. L'autrichien aura pour mission d'épauler Nils Politt sur les classiques flandriennes.

Les allemands ont réalisé un recrutement très intéressant en vue de jouer le podium sur les Grands Tours avec l'arrivée du russe Aleksandr Vlasov. Quatrième du dernier Giro, Vlasov a le niveau pour jouer un podium sur un Grand Tour. La Bora a également attiré Jai Hidley. Le deuxième du Giro 2020 devra se rassurer après une saison 2021 compliqué. Sergio Higuita a rejoint aussi la formation allemande pour 2022. Enfin la Bora n'a pas oublié l'avenir avec la signature des jeunes Luis-Joe Lührs (18 ans) et surtout du belge Cian Uijtdebroeks (18 ans).

Qu'attendre en 2022 : des victoires à foison ?

La Bora-Hansgrohe devrait être une des équipes les plus victorieuses en 2022. Les allemands ambitionnent de briller sur les classiques. Maximilian Schachmann devrait être le leader de son équipes sur les classiques ardennaises et italiennes. Le champion d'Allemagne en titre tentera également de remporter un nouveau Paris-Nice où il est le double tenant du titre de l'épreuve.

La formation allemande entend pouvoir jouer le classement général sur les Grands Tours. Pour cela elle devra se confronter aux armadas de la Ineos, Jumbo et UAE. Cependant les allemands apparaissent comme la quatrième roue du carrosse. Aleksandr Vlasov est capable de jouer le podium sur un Grand Tour. Jai Hidley est déjà monté sur le podium du Giro (2020). Wilco Kerderman est capable de montrer de belles choses.

La Bora-Hansgrohe devrait par ailleurs beaucoup gagner cette année. Sam Bennett va à coup sûr rapporter de nombreuses victoires à sa formation pour son retour. La Bora dispose par la suite une multitude de coureurs pleins de panache et habitués à gagner. Le record de victoires de la formation est posé à 49, c'était en 2019. En 2022, on peut espérer que les hommes de Ralph Denk égale à minimum de record. Ne pas franchir ce cap serait une déception au vue des talents de l'équipe.

Le coureur à suivre : Cian Uijtdebroeks

Le belge de 18 ans sera l'une des attractions de la saison à venir. Considéré comme l'un des plus grands espoirs de la planète vélo, le belge tout juste âgé de 18 ans a choisi de rejoindre la Bora Hansgrohe pour passer professionnel. Dans une interview fin novembre, le belge dévoilait déjà son programme : “L'équipe a prévu que je sois au départ de la première course de la saison, soit au Tour de San Juan, soit au Challenge de Majorque. J'ai envie de commencer vite car ce sont des courses où il y a beaucoup moins de pression. […] Un de mes objectifs de la saison sera le Tour de l'Avenir, le Tour de France des Espoirs. Il est important pour moi de garder des rendez-vous où je pourrai jouer la gagne car ce ne sera pas le cas chez les pros.

Il entend bien continuer sa progression au sein de la Bora : “L'idée est de faire de moi un coureur de Grands Tours, même si c'est exclu d'en faire un en 2022, tout comme probablement en 2023. Cependant, il est important de rouler pas mal de courses par étapes. Normalement, je devrais me profiler comme un grimpeur, mais je n'exclus pas de devenir un Maximilian Schachmann. Si je gagne en masse musculaire et en explosivité, ça pourrait aller dans ce sens, mais je n'y crois pas trop. Pour moi, les plus grosses courses de la saison seront donc les épreuves par étapes du World Tour. Par contre, le Tour des Alpes sera sans doute au programme au détriment de la Flèche.

Conscient de suscité beaucoup d'attentes après ses très bon résultats en catégorie espoir, le belge sait qu'il doit encore progresser pour devenir un grand : “Je suis réaliste, je m'attends à connaitre des creux. Je ne me mets aucune pression et l'équipe non plus. Durant les trois prochaines années, je n'ai aucune obligation de résultat. Sachant cela, ça t'enlève de la pression. Le plus important pour moi est de regarder ma progression. Si ça passe en gagnant des courses, tant mieux, sinon, tant pis“.

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