On a tendance à l'oublier un peu trop souvent, mais le rugby professionnel ne se limite pas qu'à l'élite et son fameux Top 14. La Pro D2, l'antichambre de cette fameuse élite, regorge de jeunes talents ou de vieux grognards qui terminent “tranquillement” leurs carrières, pour un niveau global homogène et par moments spectaculaire. Coup de projecteur sur cette Pro D2, avec un petit bilan à mi-parcours de ce championnat version 2020/2021.

 

La surprise du chef : Vannes déjoue tous les pronostics !

Crédits photo : Ouest France

C'est une progression constante depuis leur accession au deuxième échelon du rugby français en 2017 : le RC Vannes fait un début de championnat incroyable, surprenant tous les observateurs et tenant la dragée haute aux “gros” de la division ! Très soudée, l'équipe bretonne peut compter sur un groupe qui ne bouge pas beaucoup, et un staff qui connaît parfaitement ses joueurs, ce qui leur permet de développer un jeu aéré et agréable à regarder. Pourtant privés de leur chaud public, les Vannetais ne connaissent pas la crise, et peuvent compter sur des individualités qui se révèlent de match en match, à l'image d'un Popelin à l'ouverture qui mène parfaitement le jeu de son équipe.

Et l'ancienne formation d'un certain Anthony Bouthier ne semble pas baisser le pied même pendant la période hivernale, elle qui n'a plus connu la défaite depuis le 19 novembre face à Perpignan, au cours d'un match de très haut niveau. Espérons que les Bretons réussiront à garder cette fraîcheur qui fait tant de bien au rugby, et que l'on pourra les retrouver dans les phases finales pour mesurer définitivement leurs progrès à ce niveau…

 

Les gros sont bien présents malgré tout

A la mi-championnat (ou presque), on retrouve malgré la situation sanitaire les grosses équipes qui composent cette Pro D2. Si Perpignan truste les premières places, et ce depuis quasiment le début de l'exercice, on peut voir qu'Oyonnax, Biarritz ou encore Nevers mènent également bon train, dans un championnat où tout le monde peut battre tout le monde, faut-il le rappeler.

  • Perpignan en leader attendu

Crédits photo : Rugbyrama

Chez les Catalans, tout va pour le mieux ou presque : premiers, les hommes de Patrick Arlettaz ont déjà 12 victoires au compteur, proposent un jeu solide et efficace et peuvent compter sur l'éclosion d'un Melvyn Jaminet ultra-précis au pied, ainsi que sur un certain Damien Chouly qui est revenu au bercail pour partager toute son expérience avec ses coéquipiers.

  • Biarritz joue aux montagnes russes

Crédits photo : Sud Ouest

Pour les Biarrots, c'est un peu les montagnes russes depuis le début de saison : parfois géniaux, souvent accrocheurs, les Basques manquent d'un peu de réussite ou de maîtrise dans les moments chauds, ce qui ne les empêche pas de mener le petit groupe de 4 poursuivants, en compagnie d'Oyonnax, Colomiers et Nevers.
A voir si les Rouge et Blanc vont réussir à tenir le rythme, eux qui restent sur 2 défaites et un match nul sur les 5 dernières rencontres.

  • Oyonnax très (trop) inconstant

Crédits photo : Bocquet

Du côté d'Oyonnax, on a décidé de tenter des paris en termes de recrutement, à l'image de Benjamin Fall, qui a rejoint l'Ain cet été. Plus aussi dominatrice qu'avant, l'équipe de Manny Edmonds et de Jo El-Abd semble marquer le pas après un début de championnat plutôt réussi. Autre souci pour les techniciens oyomen, c'est que leurs protégés n'ont pas été capables de s'imposer face aux autres gros pour le moment, avec trois défaites face à Vannes, Biarritz ou à Perpignan…

  • Nevers nourrit encore des ambitions

Crédits photo : Made in Rugby

Nevers s'accroche également à la dernière place qualificative, qui reflète bien son manque de constance dans ce championnat. En effet, les hommes de Xavier Pemeja n'ont pas réussi à enchaîner trois succès consécutifs, ce qui les gêne un peu dans leur progression. Moins impressionnants qu'à l'accoutumée, les Nivernais ont également des coups de folie, à l'image de Josaia Raisuqe, qui a pris un carton rouge (et certainement une lourde suspension) plutôt incroyable avec une célébration aussi inattendue qu'idiote.

 

Colomiers joue les trouble-fêtes, Provence Rugby est en embuscade

Crédits photo : L'Équipe

C'est une demi-surprise également de cette Pro D2, à savoir la présence de Colomiers dans les hauteurs du classement. Bien accrochés à leur 5ème place, les Columérins sont intraitables à domicile, et ont su enchaîner suite à leur défaite inaugurale sur la pelouse de Valence-Romans pour ne pas être largués trop rapidement. Les Haut-Garonnais continuent sur leur lancée de la saison dernière, et sont toujours compliqués à manœuvrer, que ce soit à domicile ou à l'extérieur. Attention cependant à leur calendrier, qui leur a réservé du lourd dans ce mois de janvier, avec le déplacement à Perpignan et une double confrontation face à Biarritz !

Crédits photo : Site internet Provence Rugby

Provence Rugby n'est pas si loin des 6 de ce championnat ! L'une des plus jeunes équipes de cette Pro D2 (ils y sont remontés en 2015) est à un tournant de son existence dans cette division, et nourrit de grosses ambitions. Actuellement septièmes, les hommes de Fabien Cibray ne sont qu'à 4 petits points de la dernière place qualificative pour les phases finales, détenue par Nevers. Mais du très lourd attend les Provençaux entre janvier et février, car ces derniers iront à Nevers, Vannes, Grenoble et Biarritz, et recevront Oyonnax, tout ça entre le 15 janvier et le 19 février !

 

Le ventre mou avec les habituels plus un invité inattendu

Crédits photo : Le Dauphiné Libéré

C'est une habitude dans cette Pro D2, avec chaque année un ventre mou qui se forme de la 8ème à la 12è-13ème place, où les équipes qui s'y retrouvent ne sont pas réellement en danger, mais n'arrivent pas à passer le cap pour recoller aux formations de tête.

Si cette année on y retrouve des habitués à l'image de Béziers (quoique à égalité de points avec Provence Rugby), Montauban, Aurillac ou même Carcassonne, il y a une formation qui ne nous avait pas habitués à se retrouver en si mauvaise posture, Grenoble.

Le FCG ne semble pas avoir encore tout à fait digéré sa descente de Top 14 il y a deux saisons, et a carrément raté son début de championnat version 2020/2021, entre Covid et 8 défaites déjà au compteur, donc 4 sur les 5 dernières journées ! Et si les Isérois se sont un peu rassurés avec une belle victoire à Oyonnax, leur calendrier sera surtout axé sur le maintien, avec des rencontres face à des équipes en danger comme Soyaux-Angoulême (dernier) ou Rouen (13ème), qui pourraient être décisives dans un sens ou dans l'autre…

 

La bataille pour la descente fait rage 

C'est l'équation qui se pose chaque saison, et dans n'importe quel classement de n'importe quel sport : il faut finir au-dessus de ses concurrents pour se maintenir ! Et cette saison, nous avons 4, voire 5 formations (si on compte Carcassonne) qui vont se disputer pour rester en Pro D2 l'année prochaine.

  • Rouen semble avoir appris la leçon

Crédits photo : Actu Rugby

Et pour sa deuxième saison dans la division, Rouen semble avoir tiré les leçons de son premier exercice compliqué ! Les Rouennais, qui ont effectué un recrutement à la hauteur de l'échelon (avec Carl Fearns en tête d'affiche notamment), ont apparemment trouvé leurs marques et ne viennent plus sur les terrains du championnat en victimes expiatoires. Ils seront à n'en pas douter parmi les concurrents les plus difficiles à aller chercher pour le maintien, tant ils prouvent à chaque sortie qu'ils savent être solides dans les moments importants, notamment à domicile où ils n'ont plus perdu depuis la mi-octobre face à Vannes.

  • Mont-de-Marsan revient de très loin !

Crédits photo : Sud Ouest

Catastrophiques en début de saison avec 7 défaites sur les 8 premiers matchs, les Landais ne décollaient pas du fond du classement, et n'étaient pas aidés du fait de la situation sanitaire, avec trois rencontres en retard. Mais le déclic est certainement arrivé après la victoire acquise au forceps face à Rouen le 4 décembre dernier. Depuis ce succès 15-3, les Montois en sont à 3 victoires, un nul et une seule petite défaite, et ont enfin quitté cette vilaine 15ème place qui ne leur est absolument pas habituelle.

  • Valence-Romans relève un peu la tête

Si Valence-Romans a connu un gros creux entre le 25 septembre et le 18 décembre avec 8 défaites et un match nul, cela semble aller un peu mieux pour les Drômois, qui ont réussi à acquérir 2 succès de suite, dont un sur la pelouse de Biarritz après un match un peu fou. Un véritable soulagement pour les hommes de Yohann Authier, qui ont par la même recollé à leurs concurrents, tout en laissant Soyaux-Angoulême dans la position de la lanterne rouge.

  • C'est dur pour Soyaux-Angoulême

Crédits photo : Le Dauphiné Libéré

Pour Soyaux-Angoulême, c'est un peu la même trajectoire ! 7 défaites consécutives entre le 18 septembre et le 20 novembre, et voici que les Angoumoisins se sont retrouvés bons derniers pour leur 3ème saison en Pro D2. Les Charentais ont cependant un peu relevé la tête en se remettant à l'endroit à domicile et face à des concurrents directs pour le maintien (victoires face à Valence-Romans, Grenoble ou Aurillac), mais ont toujours autant de mal à exister à l'extérieur…

 

Le classement de Pro D2 :