RCL – LOSC : et si ?
48h après le derby du Nord, il reste un goût amer dans la bouche des supporters malgré la victoire 1 but à 0. Au-delà des précautions prises par le club artésien, les débordements n’ont pas pu être évités. Aujourd’hui, après l’annonce de la LFP des deux matchs à huis clos à titre conservatoire, une question subsiste dans la tête des locaux : que se serait-il passé sans l’intervention des supporters ?
Un derby gâché !
Ce samedi 18 septembre, la fête aurait dû être belle au stade Bollaert-Delelis, pourtant les choses ne se sont pas passées comme prévu. Après plus d’un an et demi sans avoir la possibilité de se rendre au stade, manquants les deux rencontres la saison dernière, les Lensois comme les Lillois se réunissaient enfin pour revivre un derby, leur derby, au stade. Alors que la première période venait de se terminer sur un score vierge et de parité, des jets de projectiles ont eu lieu du parcage lillois envers la tribune d’à côté, généralement décrite comme étant celles des familles. Quid de la provocation ou de la bêtise humaine, on a pu apercevoir certains supporters lensois charger le parcage adverse, suivi d’une intervention des CRS aux abords de la pelouse.
Les faits
Si la tension était palpable déjà sur les réseaux sociaux en amont du match, il aura fallu attendre la mi-temps pour entendre les premiers agacements en tribune. En effet, plusieurs photos de salut Nazi et d’un homme nu tournaient sur Twitter, rendant les supporters à cran. Entre échanges d’insultes chantées, un tifo provocateur (sans accord du club) et comportement houleux, les Lensois continuent de clamer la protection des siens, justifiant l’envahissement. Que ce serait-il passé sans celui-ci ?
Quelques minutes avant la reprise de la seconde période, alors que les joueurs et staffs sont encore aux vestiaires, la « ligne de stewards lillois » cède en quelques instants, plusieurs supporters escaladent la grille, souhaitant s’en prendre aux Lensois. Le parcage visiteurs se déchaine en lançant sièges, morceaux de métal, drapeaux, accompagnés d’insultes et de crachats. Les Sang et Or rendent ce qu’ils reçoivent. Quelques secondes à peine après, des supporters de cette même tribune ont commencé à courir vers leurs rivaux, avant d’être très rapidement rejoint par certains hommes du kop. C’est à ce moment que les CRS interviennent.
Et si les Lensois étaient restés en tribune ?
Aujourd’hui, le club sang et or et la LFP condamnent le comportement des visiteurs mais également des locaux. Défense de la tribune et ses familles ou envie d’en découdre avec le club détesté ? La question reste en tête plus de 48h après les faits. Pourtant, après quelques recueils des témoignages, les habitués de la Marek (kop lensois) affirment que, sans leur intervention, il y aurait pu avoir plus de blessés. Pour rappel, plusieurs supporters, assis dans la tribune « familiale » au moment des faits, ont été blessés, et évacués après avoir reçu des sièges et leurs montants, accompagnés des « Tuez-les » venus des rivaux. Qui est fautif ? La réaction lensoise est à blâmer ?
Le Racing Club de Lens fautif de « l’insécurité » de son stade ?
Les supporters du LOSC, venus à 1200 ce soir-là, ont été directement pris en charge par le Racing, qui a mis en place une escorte des bus jusqu’au stade, afin que les supporters des deux clubs rivaux ne se croisent pas. Pour ce qui est du parcage, une grille sépare les deux clans, une rangée de sièges laissée libre par précaution avec des hommes de sécurités de part et d’autre. Si les spectateurs peuvent râler du manque de personnel ce jour-là, il est bon de rappeler que chaque club est à la charge de son parcage, à chaque déplacement. Pourtant, après quelques minutes de jeu, il semblerait que les stewards lillois avaient du mal à contenir leurs hommes, provocant les familles à ses côtés. Ambiance derby ou puérile, le folklore a ses limites, limites plus que franchies ce samedi, au regret des supporters impuissants.
Réunie exceptionnellement ce jour, la Ligue professionnelle de football a pris la décision de fermer à titre conservatoire le stade Bollaert-Delelis pour au moins 2 matchs (réceptions de Strasbourg mercredi 22 septembre et de Reims 1er octobre). Le verdict définitif sera rendu le 6 octobre prochain.
Crédit photo : Eloïse De Mester