En déplacement à Brest, ce samedi pour la 8e journée de Ligue 1, Rennes se cherche encore, et est en retard sur son tableau de marche. Son entraîneur Julien Stéphan, fragilisé, pourrait rapidement en payer le prix.
Qu’elle semble bien loin la première journée de Ligue 1 pour Rennes. Annoncé comme candidat aux places européennes – un objectif manqué la saison dernière et qui a découlé d’une profonde refonte de son effectif – le club breton effectuait une première sortie prometteuse en corrigeant l’OL (3-0). Depuis, le Stade Rennais est rentré dans le rang. Le sursaut observé contre Montpellier n’atténue en rien la mauvaise série en cours (quatre défaites sur les cinq derniers matchs) et l’ombre d’un licenciement plane de plus en plus sur la tête de Julien Stéphan.
Rennes a changé de cap
D’autant plus que Rennes a une nouvelle fois bouleversé son organigramme cet été. Il y a eu premièrement la nomination de Frederic Massara au poste de directeur sportif en lieu et place de Florian Maurice, dont la cote de popularité auprès des dirigeants avait sérieusement dégringolé après ses nombreuses erreurs lors des précédents mercatos.
Homme de réseaux, l’ancien bras droit de Paolo Maldini du côté de l’AC Milan a opéré un vrai renouvellement au sein des Rouges et Noir. Les vestiges de l’ère Bruno Génésio (Terrier, Bourigeaud, Theate, Doué) ont été liquidés. Tandis que plusieurs jeunes joueurs à fort potentiel ont garni les rangs de l’effectif breton.
?⚫️ “Massara est arrivé à Rennes pour faire gagner le club avec une nouvelle politique et à mon avis, qui dit nouvelle politique dira à un moment ou un autre nouvel entraîneur”
❌ Pour @FlorentGautreau “ça ne sent pas bon pour Stéphan”. pic.twitter.com/T8rc6JoAGx
— After Foot RMC (@AfterRMC) September 2, 2024
Un changement radical de projet, mais sans d’entraîneur. Et pourtant des premières rumeurs ont circulé au courant du début d’été. Proche de Frederic Massara, Stefano Pioli, qui s’est finalement engagé à Al-Nassr, aurait été contacté par le board rennais. Mais les discussions n’ont jamais dépassé le stade préliminaire.
Arnaud Pouille, un nouveau caillou dans la chaussure de Stéphan
Pour ne rien arranger au cas Julien Stéphan, Rennes vient également de changer de président exécutif. Ex-homme clé de l’organigramme du RC Lens, Arnaud Pouille a succédé à Olivier Cloarec, évincé à la surprise générale. Lors de sa conférence de presse de présentation, il n’a pas franchement protégé son entraîneur. « Je sais qu'il n'y a pas de résultats, que c'est frustrant. Vous savez que pour limiter des biais dans les jugements, il suffit de regarder les datas sur le match de samedi qui disent que, oui, le groupe a fait énormément d'efforts, mais qu'il n'a pas été récompensé. Maintenant, il faut se projeter sur le moyen et le long terme. À commencer par le match de Brest dans huit jours. Julien sait que la situation n'est pas facile en termes de résultats mais je peux vous garantir que ça bosse. »
Nos confrères de Foot Mercato vont même jusqu’à affirmer que le sort de Julien Stéphan pourrait être scellé dès ce samedi après-midi en cas de revers de Rennes sur la pelouse de Brest (17 heures). Il faut dire qu’au-delà de l’urgence comptable, la suprématie locale est en jeu. Et Brest semble avoir gagné du terrain au regard de son beau parcours en Ligue 1 la saison passée (3e) et de ses débuts de campagne parfaits en Ligue des champions (deux victoires en deux matchs).
Julien Stéphan a-t-il les clés pour se sauver à Rennes ?
Parti à l’origine sur une organisation à quatre défenseurs, Julien Stéphan a rapidement revu ses plans, en passant à un système à trois derrière. « La fin de mercato a modifié l'équilibre général de l'effectif et nous oblige aujourd'hui à reconsidérer les choses. C'est ma responsabilité de trouver la meilleure formule avec cet effectif et aujourd'hui elle est évidente, elle est claire dans ma tête » déclarait-il avant la réception de Montpellier.
Avec un effectif beaucoup moins fort dans les transitions sur le papier, c’est tout une révolution que doit opérer l’entraîneur breton. Mais en a-t-il encore le temps ? Pas sûr. Il est fort à parier que les prochaines semaines risquent d’être agitées à la Piverdière, centre d’entraînement de Rennes, et que le couperet tombe cette fois-ci sur la tête de Julien Stéphan. Charge à lui de faire démentir ces sombres spéculations.