Après une longue période sans le moindre succès, le Stade Rennais semble avoir trouvé son rythme de croisière, sa troisième place en Ligue 1 et son parcours en Coupe de France en attestent. Retour sur la belle saison des Rouge et Noir qui est donc leur meilleure performance lors d’un exercice, leur précédent record étant 4èmes.
Ligue 1 : 3ème avec 50 points
Coupe de France : Demi-finale (battu à Saint-Etienne)
Coupe de la Ligue : Huitième de finale (battu à Amiens)
Ligue Europa : Phase de poules (dernier avec 4 points)
L’effet rétro
Pourtant affaibli par les départs des nombreux cadres (Ben Arfa, André, Mexer, Koubek, Bensebaini, Sarr) de la saison passée, Rennes démarre fort sa saison par 3 succès consécutifs, dont un à domicile face au Paris Saint-Germain (2-1). Malgré ce début canon qui lui permet d’être co-leader du championnat avec l’OL, les joueurs de Julien Stéphan ratent le coche à domicile face à l’OGC Nice qui s’est lui bien renforcé pendant l’été (Ounas, Dolberg, Claude-Maurice…). S’ensuit alors une longue période de 10 rencontres sans victoire toutes compétitions confondues pendant laquelle le Stade Rennais déçoit sur la scène nationale et européenne. La mauvaise passe prend fin dans les arrêts de jeu face à Toulouse (3-2) grâce à un but du jeune Yann Gboho.
Après ce succès tant attendu, les Bretons enchaînent et remportent 11 de leurs 17 prochains matches dont un, le dernier en date, aisément remporté conte le MHSC sur le large score de 5 buts à 0. Grâce à cette bonne série, les Rouge et Noir pointent à la troisième place avant l’arrêt du championnat, avec seulement 1 point d’avance sur le LOSC et 6 de retard sur l’OM.
Le tournant de la saison
D’après Julien Stéphan lui-même, deux matches ont été les tournants de la belle saison du Stade Rennais, et tous deux sont des défaites : celle face à Cluj au Roazhon Park (0-1) et celle face au Dijon FCO (2-1). Face aux Roumains de Cluj en Ligue Europa, les conditions sont particulières : Mendy est rapidement exclu, le jeune Pépé Bonet rentre sur la pelouse mais encaisse un but sur le coup-franc qui suit et Camavinga écopera lui aussi d’un carton rouge en début de seconde période. À 9 contre 10 après l’expulsion d’un joueur adverse, les Bretons donnent tout sous les encouragements d’un stade en folie mais ne parviennent pas à égaliser. A l’issue de ce match, Julien Stéphan réunit ses joueurs pour un discours sur la pelouse, pour l’une des images fortes de la saison.
Face à Dijon, Rennes passe à côté de son match et l’ouverture du score du brésilien Raphinha ne suffit pas. Les joueurs ont déclaré « Après la défaite à Dijon, on s’est dit : plus jamais ça ». Cette désillusion faisait suite aux deux victoires à domicile glanées contre Toulouse (3-2) et Amiens (3-1).p
Tops et Flops
- Le joueur : Eduardo Camavinga
À seulement 17 ans, le jeune international français Espoirs Eduardo Camavinga s’est rapidement imposé comme un titulaire indiscutable au sein de l’effectif Brétilien. Pour les supporters rennais, ce n’est pas vraiment une révélation puisque les quelques apparitions du jeune homme en fin de saison dernière avaient de quoi impressionner. Face au PSG, match durant lequel il est élu homme du match, il révèle au monde entier son immense potentiel et attire désormais l’intérêt du Réal Madrid de Zidane ou même du Borussia Dortmund.
Et cette masterclass n’est pas la seule à son actif, loin de là, puisqu’il est aussi excellent face à Montpellier, Marseille, Lyon (pour son seul et unique but en pro actuellement) et bien d’autres. Une qualité technique hors du commun, une grande maturité dans le jeu et une régularité invraisemblable, celui que l’on surnomme Cama’ a déjà tout d’un grand.
- Les (autres) tops : Une grande solidité défensive et une très bonne saison du gardien Edouard Mendy, de Faitout Maouassa ou de Mbaye Niang. Rennes a un vrai collectif cette saison, et donc moins d’individualités. Comme le « Fergie Time » en Angleterre il y a quelques années, il y a désormais le « Stéphan Time » en Ligue 1. En effet, à partir de la 89e minute, les Rouge et Noir ont arraché de nombreux points, et l’exemple le plus frappant est le derby face au FC Nantes remporté grâce à deux buts dans les arrêts de jeu.
- Les flops : Une attaque assez faible et un jeu assez stéréotypé par moments. Flavien Tait, Jonas Martin, Clément Grenier ou même Gnagnon sont assez décevants. Pour le premier, il a connu des débuts compliqués, tout comme Raphinha, mais les deux hommes ont su relever la tête pour justifier les attentes placées en eux et s’imposer au sein du collectif breton.

Quelle perspective d’avenir ?
Lundi, dans l’après-midi, le premier ministre français Édouard Philippe a fait part de son plan de déconfinement aux français. Il a, par la même occasion, déclaré que la saison 2019/2020 de Ligue 1 ne pourrait pas reprendre. On s’interroge donc depuis plusieurs jours sur les modalités de l’attribution des places européennes et des relégations. L’hypothèse d’une saison blanche, d’un arrêt du championnat à la mi-saison ou même d’une prise en compte du coefficient UEFA des clubs semblent les moins plausibles.
Dans tous les cas, Rennes devrait donc être troisième, et donc disputer les tours préliminaires puis les barrages (4 matches au total) afin d’accéder aux phases de groupes de l’UEFA Ligue des Champions. Cependant, si un club déjà qualifié pour la coupe aux grandes oreilles via son championnat venait a remporter la petite sœur de celle-ci, la C3, le Stade Rennais serait donc qualifié directement sans passer par des matches de barrages. Il faudrait donc compter sur le FC Séville, l’Inter Milan, l’Olympiakos et d’autres. En cas d’échec de ces équipes et du SRFC lors du 3e tour préliminaire, le club breton aurait deux matches de barrages à jouer pour se qualifier en Europa League.
Malgré un long passage à vide, le Stade Rennais a su profiter des faiblesses des uns et du malheur des autres pour se hisser puis s’installer depuis de nombreuses journées maintenant sur le podium. Alors que le championnat ne va officiellement pas reprendre, Rennes semble presque certain de disputer au moins les tours préliminaires de l’UEFA Ligue des Champions la saison prochaine, mais peuvent espérer mieux en fonction du vainqueur de la Ligue Europa (si elle reprend un jour).