Top 100 des meilleurs cyclistes (du 20è au 16è)
Entre le Giro et le Tour de France, la rédaction cyclisme de WeSportFr a décidé de classer les 100 meilleurs cyclistes de la deuxième moitié du XXè siècle à nos jours. On aborde les derniers hectomètres de la course, le top 10 est en vue pour un groupe de 5 coureurs classés entre la 20è et la 16è places ! Erik Zabel, Christopher Froome ou encore Greg LeMond seront de la partie.
20è : Erik Zabel
Attention pur sprinteur ! Les grosses cuisses, la soif de victoires et les pointes de vitesse insensées Erik Zabel connait. Né dans l'Allemagne communiste de RDA, il profite de la réunification des deux nations sœurs pour intégrer le club cycliste de Dortmund et commencer à se faire un nom en Allemagne puis dans l'Europe. Il est sélectionné dans l'équipe olympique d'Allemagne de cyclisme sur route à Barcelone en 1992 et remporte le sprint du peloton pour la gloire et la renommée. Renommée, renommée, qui es-tu renommée pourrait-on dire, mais pour Erik Zabel elle lui permet d'intégrer sa première équipe professionnelle. Une année chez Union-Frondenbourg et s'en va, la suite de l'histoire s'écrira chez la Deutsche-Telekom de Walter Godefroot.
L'équipe de l'explosion au plus haut niveau pour Erik Zabel. Un premier Paris-Tour en 1994, et bientôt des Milan-San Remo à la pelle (4 entre 1997 et 2001), une Amstel Gold-Race, pour ne citer que cela dans les victoires de prestige. Mais c'est dans les courses à étape qu'Erik Zabel imprimera certainement la marque la plus indélébile sur le cyclisme mondial de son temps. 20 victoires d'étapes dans les grands tours, et surtout 9 classements à points de grands tours successifs ! Entre 1996 et 2004, le bonhomme remporte 6 maillots verts du Tour de France et 3 maillots bleus (à l'époque, il était bleu) du Giro. Une performance XXL qui dit toute l'emprise du bonhomme sur le sprint de son temps.
19è : Charly Gaul
Vous êtes dans le métro, la ligne 13. Il est 18 heures, vous êtes entassé comme des centaines d'autres personne dans une rame bondée. Il fait chaud, impossible de décrire cette odeur.
Vous êtes dans votre voiture, sur la 4 voies. Il est 18 heures, vous êtes à l'arrêt depuis une demie-heure et les choses n'ont pas l'air de s'arranger devant. Encore un accident.
Charly Gaul vous aurait bien ri au nez. Pas un mauvais gars le Charly, mais il en vu d'autres.
Tour d'Italie 1954, l'étape entre Merano et Monte Bondone, près du lac de Garde. Au départ, il pleut à verse et Charly Gaul a pris tant d'éclats qu'il est 24è au général avec plus de 16 minutes de retard. Mais voilà, la pluie il adore ça le Charly, et globalement tout ce que la course compte d'intempéries. Alors, quand le final de l'étape tourne au vinaigre avec de la neige, un peu plus de vent encore (comme si c'était possible) et des températures qui affleure les moins 10, il est aux anges le Charly. Faut peut-être pas pousser…
Un journaliste, René de La Tour raconte dans Sporting Cyclist en 1958 : “Une recherche était en cours pour un homme disparu. Le chercheur en chef était l'ancien champion du monde Learco Guerra, devenu directeur de l'équipe Faema. L'homme qu'il cherchait était Charly Gaul, qui n'avait pas été vu depuis 20 minutes. Guerra conduisait sa voiture sur le col de la montagne, regardant à travers le pare-brise obstrué, quand, par pur hasard, il aperçut un vélo appuyé contre le mur d'une minable trattoria de montagne. « C'est le vélo de Charly ! », s'écria-t-il à son mécanicien.
Ils se sont précipités dans le bar et là, assis sur une chaise en sirotant un café chaud, se trouvait Charly Gaul, épuisé, pouvant à peine parler. Guerra connaissait les cyclistes. Il se mit à parler doucement à Gaul. « Prends ton temps, Charly », dit-il. «Nous allons prendre soin de toi ». Alors un masseur a arraché le maillot humide de Gaul, Guerra avait un peu d'eau réchauffée et il en versa sur le corps du coureur. Puis, il le frotta de la tête aux orteils, le corps de Gaul est revenu progressivement à la vie. Il a perdu ce regard vitreux et en quelques minutes il était un homme nouveau… Avec les encouragements de ses partisans, il a réussi à atteindre le sommet, avec littéralement un mille d'avance sur Fiorenzo Magni, qui a terminé deuxième. Les spectateurs enthousiastes pouvaient à peine croire que les hommes avaient subi de telles difficultés là-haut dans la montagne glacée“.
Ce jour-là, personne n'était Charly. En tout cas pas les 40 coureurs qui ont abandonné, le Maillot rose Pasquale Fornara en tête. Le Luxembourgeois gagne avec 8 minutes d'avance et du même coup ce Tour d'Italie. Il en gagnera un autre, plus un Tour de France et des classements de la montagne. Charly Gaul compte parmi les coureurs les plus élégants et les grimpeurs les plus agiles de ce que le peloton a compté, une 19è place pas volée.
18è : Christopher Froome
Christopher Froome appartient à une aristocratie du cyclisme sur route. Un ordre très fermé qui compte en son sein Jacques Anquetil, Eddy Merckx, Felice Gimondi, Bernard Hinault, Alberto Contador et Vincenzo Nibali. Un cercle assez fermé pour que des coureurs aussi gradés que Miguel Indurain, Fausto Coppi ou Gino Bartali n'y aient jamais leur place. Ces 7 fantastiques-là ont remporté chacun des grands tours, et depuis le Giro 2018 Christopher Froome s'assoit à cette table-là.
On ne refera pas le coup des Finestre, de son attaque en solitaire et d'un maillot rose arraché à la force de la pédale et de gonades. On ne reviendra pas sur sa loyauté sans faille pour Bradley Wiggins dans le Tour 2012 où, plus fort que son leader il l'attendra dans la montée de la Toussuire et à Peyragudes. Pas la peine non plus de revenir sur sa montée à pied pendant quelques hectomètres sur les pentes du Mont Ventoux, maillot jaune sur le dos. Pas utile de rappeler le contrôle positif au salbutamol, les chambres à hypoxie et tout le tremblement.
Mais à l'heure où certains semblent se réjouir de sa non-participation au Tour de France 2019 consécutive à sa chute à l'échauffement dans le Critérium du Dauphiné, il est certainement utile de rappeler que malgré tous les reproches, tous les doutes, et toute la lassitude que peut, légitimement ou pas, engendrer Christopher Froome, il n'en demeure pas moins un cycliste offensif qui imprime des images fortes au cyclisme moderne.
17è : Rik Van Looy
Si on vous dit coureur belge qui a remporté les 5 monuments du cyclisme, champion du monde, une trentaine d'étapes gagnées dans les grands tours ? Vlaeminck ? Merckx ? Perdu.
Rik Van Looy est peut-être moins cité par le tout venant de l'amateur de vélo, mais il n'en est pas moins pour autant une sommité entre toutes. Besoin qu'on vous rafraichisse la mémoire à propos de son palmarès ? Alors accrochez vous : entre 1956 et 1968, Rik Van Looy a remporté : deux championnats du monde (1960 et 1961), deux championnats nationaux (1958 et 1963), un classement par points du Tour de France (1963) et deux du Tour d'Espagne (1959 et 1965), un classement de la montagne du Giro (1960), 37 étapes dans les trois grands tours, un Milan-San Remo (1958), deux Tours des Flandres (1959 et 1962), trois Paris-Roubaix (1961, 1962 et 1965), un Liège-Bastogne-Liège (1961), un Tour de Lombardie (1959) et une Flèche Wallonne (1968). On vous en passe.
Avant que Merckx et Vlaeminck ne se tirent la bourre et après Van Steenbergen et alors qu'il est contemporain d'Anquetil, Rik Van Looy aura éclaboussé du cyclisme mondial de sa grinta, de sa force et de son organisation à toute épreuve. Ça méritait bien une 17è place !
16è : Greg LeMond
Ça devait être un homme fini pour le cyclisme. Une carrière emporté par un stupide accident de chasse, l'abdomen et le thorax perforés de plomb, il ne peut plus courir. Seulement voilà, Greg LeMond n'est pas de ceux-là. Greg LeMond est un dur à cuire qui ne compte pas rester avec un palmarès somme toute honorable qui contient un titre de champion du monde, un Critérium du Dauphiné et un Tour de France.
Greg LeMond galère, mais Greg LeMonde revient. Et avec une idée fixe : remporter le Tour de France. Et même s'il gagne son deuxième titre de champion du monde en 1989, sa préparation ne se basera désormais qu'autour de la Grande Boucle. Peu lui chaut d'arriver peu affûté dans les autres grands tours ou de faire l'impasse sur des compétitions majeures, Greg LeMond veut remporter le Tour de France et rien d'autre.
Il y parviendra à deux nouvelles reprises en 1989, dans les conditions exceptionnelles qu'on sait, et en 1990. Non sans laisser des traces dans l'histoire du cyclisme. Entre autres choses : le guidon de triathlète utilisé lors des épreuves contre-la-montre, les cadres en carbone ou en titane, les lunettes de course ou les cadrans positionnés sur le guidon.
Demain, on attaque les déçus du top 10, ceux qui n'ont pas passé le cut des 10 meilleurs cyclistes de tous les temps selon la rédaction de WeSportFr. Attention, surprises !