Malgré la cure rugbystique à laquelle nous sommes désormais confrontés depuis près de trois mois, il y a bien eu une partie d’exercice du Top 14 version 2019-2020. Puisque cette saison a été officiellement arrêtée et déclarée comme “blanche”, la rédaction de We Sport FR vous propose de revenir sur les performances des quatorze clubs qui composent le championnat. Aujourd'hui, nous allons analyser la saison de l'ASM Clermont Auvergne.
- Classement en Top 14 (J17) : 6e avec 41 points -> 10V, 0N, 7D
- Parcours en Coupe d’Europe : Qualifié pour les quarts de finale de la Champions Cup
L'effet rétro : une saison en demi-teinte
L'été dernier a plutôt été calme en Auvergne dans le sens des arrivées. George Merrick, Jack McIntyre et Mick Tadjer sont arrivés en plus de quelques jeunes qui ont intégré l'équipe première. A l'inverse, beaucoup de joueurs ont quitté le club, comme Rémi Lamerat, Patricio Fernandez ou encore Damien Chouly.
Alors que le mois d'août avait été parfait avec deux victoires contre La Rochelle et à Bayonne, les deux matchs suivants l'ont moins été. Les Clermontois se sont inclinés face à Brive dans le derby du centre puis ils ont concédé leur première défaite à domicile contre Pau, pour leur deuxième match au Michelin. Les joueurs de Franck Azéma sont allés enfoncer encore un peu plus les Parisiens puis ont battu sereinement le MHR sur leur pelouse. Ils n'ont en revanche rien pu faire par la suite face à des Bordelais en feu depuis le début de la saison, surtout chez eux.

Un détail qui ressort de cette saison clermontoise est la difficulté à battre les grosses écuries du championnat. Lourdement défaits à Toulouse, Bordeaux, Toulon et au Racing, ils n'ont pas battu de prétendants au titre à l'exception de Lyon, à domicile. Cette statistique est assez rare à Clermont, eux qui sont habitués à de bonnes performances en phase régulière face aux “gros”.
Pour leur retour en Champions Cup, les Auvergnats ont hérité d'une poule très abordable. Faciles vainqueurs des Harlequins, il se sont malgré tout inclinés en Irlande contre l'Ulster. La double confrontation contre Bath et la fin de la phase retour ont été concrétisées par 4 victoires. Logiquement premiers de leur groupe, les Clermontois auraient dû accueillir le Racing 92 en quart de finale.
Ce qui ressort de la saison : une ASM irrégulière
L'un des points marquants de Clermont cette saison, et qui détermine logiquement son classement, est son incapacité à enchaîner les bons résultats. Les Auvergnats n'ont jamais été capables de garder une bonne dynamique. En Top 14, ils ne sont jamais parvenu à s'imposer plus que deux fois d'affilée. Difficile dans ce cas de prétendre à une meilleure place au classement. Le petit point positif est que cette caractéristique s'est aussi vérifiée pour les défaites. Les Jaunes et Bleus n'ont pas perdu trois matchs de suite, ce qui leur a permis de finir avec un bilan positif (10 victoires pour 7 défaites).
En Champions Cup, l'ASM a un bilan encore meilleur. Avec un seul match perdu de peu en Ulster, les Clermontois ont là réussi à enchaîner les victoires. Mais en raison du plus grand espacement des rencontres européennes entre elles, on ne peut toujours pas dire qu'ils ont su insufflé une dynamique positive, bien que les prestations aient été assez bien maîtrisées.
Tops et Flops
- Le joueur : George Moala. Pour sa deuxième saison en Auvergne, le Neo-Zélandais a fini de convaincre totalement les Jaunards. Deuxième centre surpuissant, il arrive presque toujours à casser la ligne de défense adverse pour faire avancer son équipe. Il est aussi le meilleur marqueur du club avec 9 essais toutes compétitions confondues.

- Les autres tops : Dans la ligne d'arrière, Peter Betham s'est aussi distingué. L'Autralien polyvalent a été tout autant efficace au centre qu'à l'aile. Mention spéciale à Jack McIntyre qui a fait plus que remplacer Camille Lopez au point même de le concurrencer davantage que prévu. Pour finir, comment ne pas citer Alexandre Fischer, qui a profité de la Coupe du Monde pour s'imposer dans le pack clermontois. Ses performances sont même arrivé sous les yeux de Fabien Galthié qui l'a appelé pour préparer le Tournoi des 6 Nations.
- Le flop : La déception de la saison est le retour des cadres de l'ASM qui n'ont pas apporté suffisamment. Après la Coupe du Monde, on pensait que les internationaux viendraient renforcer un effectif déjà très compétitif malgré l'absence de beaucoup de joueurs. Mais à l'exception des rares fulgurances de Damian Penaud ou des passes au pieds millimétrées de Camille Lopez, l'apport des internationaux n'a pas été suffisant. L'homogénéité de l'effectif auvergnat a donc montré ses qualités mais aussi les défauts de cette concurrence au sein de l'équipe.
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Ce que l'arrêt de la saison change pour l'ASM
En temps que 6ème du championnat, l'ASM était en position pour se qualifier pour les barrages et donc disputer le titre. Cette 6ème place est également la dernière qualificative pour la Champions Cup de la saison prochaine. Avec le Stade Toulousain à un seul point derrière, il n'aurait cependant pas forcément été aisé de garder cette position. Dans un certain sens, donc, les Clermontois ne sont pas mécontents de l'arrêt de la saison et sont ainsi assurés de disputer la prochaine Champions Cup, ce qui n'est pas (encore) le cas des Toulousains.
Cette longue trêve a aussi permis aux dirigeants de préparer au mieux la saison prochaine. A l'avant, les piliers Peni Ravaï et Cristian Ojovan ainsi que les talonneurs Adrien Pélissié et Etienne Fourcade rejoignent l'Auvergne. A l'arrière, l'ASM a engagé Sébastien Bézy à la mêlée et Kotaro Matsushima à l'arrière. Dans le sens des départs le train sera une nouvelle fois bien plus chargé. Abendanon, Toeva, Laidlaw, Ulugia, Grosso, Cassang entre autres quittent le club afin d'alléger la masse salariale.