La fraîcheur contre l’expérience. Grâce à sa 4e place de Top 14, l’UBB a gagné le droit de disputer le barrage pour les premières phases finales de son histoire, ce samedi soir au stade Chaban-Delmas (20 h 45). Les Bordelais devront faire face à Clermont pour ce barrage, 5e à l’issue de l’exercice 2020-2021. Une équipe qui ne connaît que trop bien ces matchs couperets.

« C’est assez rare de dominer Toulouse de la façon dont on l’a fait sans arriver à marquer. […] Je pense que l’on aurait pu gagner ce match. Maintenant, je suis complètement tourné, orienté, focus sur la phase finale. » Malgré la défaite de son équipe pour la dernière journée de Top 14 contre Toulouse (10-21), le manager de l’UBB Christophe Urios évoquait déjà le match de barrage qui attend les Bordelais ce samedi (20 h 45), face à Clermont. Et pour cause, les Girondins joueront pour la première fois de leur histoire les phases finales.

Grande première difficile pour l’UBB

Depuis la création du club en 2006, l’UBB attendait enfin de pouvoir jouer les matchs décisifs d’après-saison. Une première abordée de façon détendue par les joueurs de l’Union. En conférence de presse, Christophe Urios se disait même étonné de l’ambiance qui règne avant cette rencontre historique. « Ce qui me surprend dans cette équipe, c’est qu’on arrive à être assez détendu en fait. Ça va se tendre demain (aujourd’hui, n.d.l.r.), forcément, et c’est important que ça se tende demain. Mais je trouve qu’aujourd’hui (hier, n.d.l.r.), on est plutôt bien, on vit bien le truc. » Pourtant, Bordeaux ne s’attend pas à une partie facile ce soir.

Il n’y a qu’à voir les rencontres entre les deux équipes cette saison pour se donner une idée du combat qui s’annonce. Un nul à l’aller à Chaban-Delmas (16-16) et une victoire bordelaise étriquée au retour, à Clermont (36-37). Le manager girondin est conscient de l’obstacle à franchir lors de ce barrage. « Ce sera heurté, difficile et pénible. Un vrai match de phase finale. Clermont est une équipe frontale. C’est une équipe qui est dure. L’ASM possède une excellente charnière qui a beaucoup d’expérience. Ils maîtrisent parfaitement ce genre de rencontre. Si leur charnière joue les mains en haut du guidon, on ne gagnera pas le match. » De l’expérience, l’UBB en a peu : seulement deux demi-finales de Coupe d’Europe en 2020 et 2021. En face, au contraire, l’ASM a déjà bien roulé sa bosse.

Clermont, entre expérience et jeunesse

Clermont a l’habitude de ces matchs décisifs. Depuis la création du Top 14 en 2005, les Jaunards se sont qualifiés 13 fois sur 15 pour les phases finales. Mais malgré cette grande expérience, ce groupe aligne aussi de jeunes joueurs. Décisif ces dernières semaines, Morgan Parra n’a pas sous-estimé ses adversaires en conférence de presse. « Le club, c'est vrai, est habitué à vivre ce genre d’événements. Mais on a aussi des joueurs qui n'ont jamais joué ce type de matches. Tout ça ne veut pas dire grand-chose en fait. L'UBB est aussi favorite que nous avec des mecs qui ont envie d'écrire une histoire. On a l'expérience, mais Bordeaux a dominé son sujet l'année dernière et est resté dans la continuité cette saison et mérite sa place. »

Malgré ce vécu, l’ASM arrive à Bordeaux « dans la peau du challenger », comme le souligne Étienne Fourcade, le talonneur clermontois. C’est pourquoi Franck Azéma, le manager auvergnat, rappelle l’importance de bien gérer ces moments charnières. « On a l'expérience de ces moments-là et il faut savoir s'en servir. Mais au-delà de cette expérience, il y a surtout une mixité intéressante dans notre groupe, comme celle que l'on avait connu en 2017 (année du dernier titre de Clermont, n.d.l.r.) et je sens que les garçons vivent bien ensemble, qu'ils ont envie de vivre intensément ces moments qui sont devant nous. »

Des absents des deux côtés

Pour cette rencontre au sommet, de nombreux absents sont à déplorer des deux côtés. Si Clermont enregistre le retour d’Arthur Iturria, Franck Azéma devra se passer d’Apisai Naqalevu (fracture du bras) et Sébastien Bézy (lésion musculaire aux ischio-jambiers). L’UBB devra, pour sa part, faire sans Thierry Paiva (luxation de l'épaule), Yoram Moefana (entorse de la cheville) et Jandre Marais (suspendu). Christophe Urios pourra tout de même compter sur Cyril Cazeaux, blanchi par la commission de discipline après un plaquage dangereux contre Montpellier.

Un combat entre fraîcheur et expérience. C’est ce qu’il nous attend pour ce barrage, ce soir, entre Bordeaux Bègles et Clermont. Si les Girondins peuvent se targuer d’un meilleur parcours lors de la saison régulière, ils savent que les Jaunards ont l’habitude des phases finales et que le combat sera rude. Côté auvergnat, on ne sous-estime pas les qualités de son adversaire et on s’attend à un match serré. Début des hostilités à 20 h 45.

Crédit photo une : Maxppp