La 96e édition du Tour d'Italie s'est déroulée du 4 au 26 mai 2013 entre Naples et Brescia avec 21 étapes au programme. Parmi les favoris, on pouvait citer le vainqueur du dernier Tour de France Bradley Wiggins (Sky), le 3e de la Grande Boucle et 2e de l'édition 2011 du Giro Vincenzo Nibali (Astana) et le lauréat de 2011 Michele Scarponi (Lampre-Merida). Pour les places sur le podium, des concurrents comme Cadel Evans (BMC Racing), Robert Gesink (Blanco), Samuel Sánchez (Euskaltel Euskadi), Beñat Intxausti (Movistar), Franco Pellizotti (Androni Giocattoli-Venezuela) et le duo de l'AG2R La Mondiale Domenico Pozzovivo et Carlos Betancur étaient à surveiller.
D'abord, l'épreuve a commencé par une étape de plaine autour de Naples avec un circuit urbain dans des rues parfois étroites à faire huit fois pour conclure cette journée. Sous la chaleur, Mark Cavendish a parfaitement conclu le travail de son équipe Omega Pharma-Quick Step pour s'imposer au sprint devant Elia Viviani (Cannondale) et Nacer Bouhanni (FDJ). Cavendish s'est emparé ainsi du premier maillot rose.
La 2e étape a eu lieu sur l'île d'Ischia au nord du golfe de Naples entre Ischia et Forio sur 17,4 kilomètres avec quelques beaux faux plats montants. En retard de deux secondes sur la Movistar sur le premier intermédiaire, la Team Sky de Bradley Wiggins, Rigoberto Uran et Sergio Henao s'est imposée en 22 minutes en 5 secondes. La formation Espagnole avec Beñat Intxausti, Alex Dowsett et Giovanni Visconti, a pris la deuxième place à 9 secondes. Auteur d'un bon début de course, la Lampre-Merida a perdu un peu pied dans la, seconde partie pour finir à 22 secondes en sixième position. Vincenzo Nibali et ses équipiers de la formation Astana ont réalisé une course régulière pour terminer à 14 secondes à la 3e place. Salvatore Puccio (Sky) a pris le maillot rose.
Ensuite, en contrant Rigoberto Uran à 6,5 kilomètres de l'arrivée, Luca Paolini (Katusha) a remporté la troisième étape à Ascea avec 16 secondes sur un groupe de favoris réglé par Cadel Evans (BMC Racing) et Ryder Hesjedal (Garmin-Sharp). D'ailleurs, cette journée a vu les favoris se jauger avec une montée située à 20 kilomètres de l'arrivée et une descente très technique avec des offensives de Nibali et Hesjedal. Michele Scarponi a été en chutant dans un virage en épingle dans la descente vers Ascea et a cédé 44 secondes sur ses adversaires. Pour son premier Giro à 36 ans, Luca Paolini a fait double en prenant la tunique rose.
Par la suite, un nouveau final accidenté se présentait aux coureurs vers Serra San Bruno avec deux ascensions dans les 50 derniers kilomètres avec notamment une attaque du vainqueur du Giro 2007 Danilo Di Luca (Vini Fantini-Selle Italia). Dans un dernier kilomètre en faux plat montant avec un passage pavé, Enrico Battaglin (Bardiani Valvole-CSF Inox) s'est adjugé l'étape au sprint au sein d'un groupe de 36 coureurs, devant Fabio Felline (Androni Giocattoli-Venezuela) et Giovanni Visconti (Movistar). Bradley Wiggins (Sky) est piégé dans une cassure et a concédé 17 secondes. 10e de l'étape, Paolini est resté en rose. Battaglin remportera deux autres étapes du Giro ; une en 2014 et une en 2018.
Dans un final chaotique à Matera sur une route détrempée après le violent orage et une chute collective dans l'avant-dernier virage, John Degenkolb (Argos-Shimano) s'est imposé au sprint après avoir repris Marco Canola. Il a devancé sur la ligne Ángel Vicioso (Katusha) et Paul Martens (Blanco). Degenkolb avait remporté la saison précédente cinq étapes sur la Vuelta.
Déjà vainqueur sur la première étape, Mark Cavendish (Omega Pharma-Quick Step) a doublé la mise à Margherita di Savoia après une étape toute plate de 169 kilomètres. Il a devancé de nouveau l'Italien Elia Viviani (Cannondale), et l'Australien Matt Goss. Une chute a coupé le peloton en deux à 33 kilomètres de l'arrivée avec comme principales victimes Bradley Wiggins et Vincenzo Nibali. Mais, le premier peloton a attendu le second peloton. Le sprinteur de l'Ile de Man a récolté un douzième succès sur le Giro.
Puis, Adam Hansen a mené à bout une longue échappée de 147 kilomètres en lâchant ses cinq compagnons d'échappée sur les routes vallonnées des Abruzzes. Sella a été le dernier distancé dans la dernière montée du jour. Après une nouvelle chute, Bradley Wiggins (2) a perdu près d'une minute 30. En difficulté sur ce final difficile, Luca Paolini a cédé son maillot rose à Benat Intxausti (Movistar). Vincenzo Nibali a de nouveau tenté sa chance dans la descente à moins de 10 kilomètres du terme mais est également tombé sur la route très humide. Cependant, le Sicilien a fini au sein du peloton des favoris à 1'07”.
La 8e étape était un contre-la-montre individuel d'une distance de 55,5 km, entre Gabicce Mare et Saltara. Le champion de Grande-Bretagne de la discipline Alex Dowsett (Movistar) a profité de la deuxième tiers de course sur des routes plates pour prendre les meilleurs sur ses adversaires et réaliser le meilleur temps en 1 heure 16 minutes et 27 secondes. Parti en boulet de canon sur ce chrono, Vincenzo Nibali (Astana) a fini 4e à 21 secondes et a revêtu le maillot rose de leader. Il a compté 29 secondes sur Evans (7e de l'étape à 39 secondes), 1 minute 15 secondes sur Gesink. Bradley Wiggins (Sky) s'est classé deuxième du chrono à 10 secondes en revenant très fort dans les 3 derniers kilomètres qui était en montée. Le Britannique était 4e du général à 1'16”.
Quatre ascensions étaient au menu de la 9e étape entre Sansepolcro et Florence. Issu d'une échappée de 12 coureurs avec Giovanni Visconti (Movistar), Juan Manuel Garate (Blanco), Fabio Felline (Androni), Jarlison Pantano (Colombia), Ricardo Mestre (Euskaltel), Michal Golas (OPQS), Tobias Ludvigsson (Argos-Shimano), Evgeny Petrov (Saxo Bank), Alessandro Proni (Vini Fanti), Stefano Pirazzi (Bardiani) et Robinson Eduardo Chalapud Gomez (Colombia), Maxim Belkov (Katusha) est parti dans la descente du Vallombrosa à moins de 60 kilomètres du terme et a fini en solitaire l'étape pour glaner le plus succès de sa carrière. Ryder Hesjedal a montré ses limites dans l'ascension de Fiesole à 10 km de la ligne et a perdu 1'05”. Bradley Wiggins a encore montré des signes de faiblesse en descente alors que Nibali est resté au chaud dans le peloton des favoris qui a fini à 1'03” du vainqueur du jour. Offensif en fin d'étape, Carlos Betancur (AG2R La Mondiale) a fini 2e à 44 secondes.
Au lendemain de la première journée de repos, Rigoberto Urán (Sky) a remporté le premier rendez-vous alpin vers Altopiano del Montasio. Après la longue échappée de Jackson Rodriguez et de Serge Pauwels parti de l'échappée matinale dans le Passo Canzon di Lanza, le Colombien est sorti à 8 kilomètres du sommet. Après avoir obtenu jusqu'à 45 secondes d'avance, il s'est imposé avec 20 secondes d'avance sur son compatriote Carlos Betancur (AG2R La Mondiale), sorti dans le final. Le maillot rose Vincenzo Nibali a fini troisième à 31 secondes avec Mauro Santambrogio, Cadel Evans, Rafał Majka et Domenico Pozzovivo. Le Sicilien n'a jamais été mis en difficulté par la concurrence. Wiggins a été lâché à trois kilomètres de l'arrivée à cause des terribles pourcentages de la montée finale et a limité la casse en perdant que 37 secondes sur le petit groupe de Vincenzo Nibali. Autre victime du jour, Robert Gesink et Michele Scarponi ont également perdu du terrain. Au général, Nibali avait 41 secondes d'avance sur Evans et plus de deux minutes sur le duo sky Urán et Wiggins.
Par la suite, Ramunas Navardauskas a sauvé le Giro de l'équipe Garmin puisque son leader Hesjedal a perdu plus de 20 minutes la veille. Le Lituanien était parti au début de l'étape avec 19 autres coureurs. Il a été ensuite accompagné de Daniel Oss (BMC) et Patrick Gretsch (Argos-Shimano) pour creuser un écart important sur le groupe de chasse. Navardauskas a fait exploser Oss dans la montée vers Vajont à 5 kilomètres du terme alors que l'Allemand avait déjà rendu les armes bien avant. Sur la ligne, il a devancé l'Italien de 1'08”. Le peloton des favoris s'est présenté avec un retard de près de six minutes.
Les coureurs ont retrouvé une étape de plaine pour la 13e étape entre Longarone à Trévise. Cependant, la pluie était de retour sur la route du Giro. Après une échappée matinale de quatre coureurs sortent du peloton : le vainqueur de la neuvième étape Maxim Belkov (Katusha), Fabio Felline (Androni Giocattoli-Venezuela), Bert De Backer (Argos-Shimano), Marco Marcato et Maurits Lammertink (Vacansoleil-DCM), le peloton est arrivé groupé dans la ville de Vénétie grâce au travail des équipes Omega Pharma-Quick Step et Cannondale. Parfaitement lancé par Gert Steegmans, Mark Cavendish a décroché son troisième bouquet sur ce Tour d'Italie devant le champion de France Nacer Bouhanni (FDJ) et Luka Mezgec (Argos-Shimano) sur une chaussée très mouillée.
Après la plus longue étape de l'épreuve sur 254 kilomètres, Mark Cavendish s'est surpassé le lendemain sur la ligne droite finale de 4 kilomètres à Cherasco. Sous le soleil du Piémont, le Britannique a lancé son sprint à 300 mètres de la ligne et a résisté à Giacomo Nizzolo (RadioShack-Leopard) et Luka Mezgec (Argos-Shimano). Bradley Wiggins, quant à lui, a quitté la course avant le départ de Busseto à cause d'une infection pulmonaire.
En raison de la neige, la montée sur Sestrières a été annulée. Alors le parcours de la 14e étape a été modifié de manière à rejoindre directement la montée finale sur Bardonèche avec 180 kilomètres au programme au lieu de 168. Au pied de l'ascension finale, les deux derniers rescapés de l'échappée matinale ont été repris (Colbrelli et Paolini). L'équipe Sky a imposé un gros tempo dès le pied. Vincenzo Nibali a accéléré à 2 kilomètres du sommet et Santambrogio a été le seul à suivre. Ce dernier a remporté l'étape dans le brouillard tandis que le Sicilien a pû regarder les dégats. Mais un un contrôle positif à l'EPO effectué au terme de la première étape a annulé tous ses résultats sur ce Giro. Carlos Betancur a fini à 9 secondes du duo Transalpin tandis que Evans a cédé 33 secondes en étant débordé dans le dernier kilomètre par Urán et Sanchez notamment. Le seul côté négatif de la journée pour le Requin de Messine a été l'abandon sur chute d'Alessandro Vanotti. Nibali a compté maintenant 1'26” d’avance sur Evans grâce aux bonifications de l'arrivée.
Le lendemain pour la 15e étape, la neige n'a toujours pas quitté les coureurs et les Alpes. Pour cette raison, la montée finale a été amputée de ses 4,2 derniers kilomètres. Giovanni Visconti (Movistar) s'est imposé au sommet du Galibier en distançant ses compagnons d'échappée – Pieter Weening (Orica-GreenEdge), Miguel Angel Rubiano Chavez (Androni), Stefano Pirazzi (Bardiani), Francisco Bongiorno (Bardiani), Robinson Chalapud (Colombia), et Matteo Rabottini (Vini Fantini) – dans le Télégraphe. Après avoir repris tous les membres de l'échappée initiale sauf le lauréat du jour, plusieurs attaques ont eu lieu dans l'ascension finale dans le groupe maillot rose de la part de Rafał Majka (Saxo-Tinkoff). Betancur a profité des bonifications pour reprendre le maillot blanc au Polonais. Tout en contrôle, Vincenzo Nibali a fini 54 secondes avec Urán, Santambrogio et Evans.
Après une seconde journée de repos bien méritée, Benat Intxausti (Movistar) a remporté la 16e étape du Giro à Ivrea sous le soleil et après 238 kilomètres de course. L'Espagnol a devancé Kangert et Niemiec dans un sprint à trois. Nibali a franchi la ligne avec ses adversaires directs, une quinzaine de secondes plus tard. Seule victime du jour, Mauro Santambrogio a été lâché dans la montée de la dernière difficulté, à une vingtaine de kilomètres de l'arrivée, et a perdu plus de deux minutes. Malgré une échappée matinale avec des coureurs comme le jeune Batave Kelderman, Pirazzi, Navardauskas – déjà lauréat sur ce Giro, et Pate, le peloton est revenu sur eux au pied de la dernière difficulté du jour. Tanel Kangert a attaqué à plusieurs reprises dans la montée d'Andrate et il a été suivi par Intxausti, Niemiec et le Néerlandais Robert Gesink. Malheureusement, ce dernier a été victime d'une crevaison dans le final.
Le début de l'étape a été animée par le champion d'Australie Luke Durbridge (Orica-GreenEDGE), Maxim Belkov (Katusha), Gert Dockx (Lotto-Belisol) et Miguel Ángel Rubiano (Androni Giocattoli-Venezuela). L'équipe Omega Pharma-Quick Step a longtemps mené la chasse pour le lauréat de quatre étapes Mark Cavendish. Mais, le Britannique a été distancé dans la côte de Crosara. Devant, Rubiano a lâché ses compagnons de fugue tandis que Danilo Di Luca l'a rejoint à 20 kilomètres de terme. Giovanni Visconti a fait de même un peu plus loin avant de s'isoler sur le sommet de la difficulté. Giovanni Visconti (Movistar) a résisté au retour du peloton pour devancer de 19 secondes le peloton réglé par Ramūnas Navardauskas (Garmin-Sharp), très en vue sur ce Tour d'Italie.
Pour la 18e étape, place à un contre-la-montre individuel en côte entre le village de Mori et la station de ski de Polsa sur 20,6 kilomètres. Sous une pluie froide, Vincenzo Nibali (Astana) a dominé en battant de 58 secondes le Basque Samuel Sanchez et de 1 min 20 secondes Damiano Caruso. Le dauphin de Nibali, Cadel Evans a souffert avec le 25e temps à 2 min 36 secondes. Au classement provisoire, Nibali compte désormais 4 min 02 secondes d'avance sur Evans et 4 min 12 sec sur le Colombien Rigoberto Uran, sixième de l'étape à 1'26”. Michele Scarponi a fini 4e de l'étape à 1'21” en ayant beaucoup de mal sur la partie finale de l'ascension.
Le mauvais temps a encore influencé le parcours de la 19e étape avec la suppression du Gavia et du Stelvio. Ces deux cols ont été remplacés le Passo del Tonale et le Passo Castrin. Mais, finalement, l'étape est annulée le matin même.
Puis, la 20e étape a été escamotée des trois premiers cols de la journée le passo Tre Croci toujours à cause de la neige et du froid, seule la montée finale vers le Tre Cime di Lavaredo est conservé. Quatre coureurs sont sortis dès les premiers kilomètres : Adam Hansen (Lotto-Belisol), Pavel Brutt (Katusha), Yaroslav Popovych (RadioShack-Leopard) et Giairo Ermeti (Androni Giocattoli-Venezuela). Brutt s'est isolé dans la première partie du dernier col avant d'être repris Weening, Pirazzi, Brambilla et Capecchi. Ce dernier a ensuite attaqué pour creuser une belle avance sur ses compagnons de fugue. Derrière, Tanel Kangert (Astana) a lancé son leader Vincenzo Nibali. Les Colombiens Rigoberto Urán (Sky) et Carlos Betancur (AG2R La Mondiale) sont revenus sur le maillot rose pour reprendre l'homme de tête. Après une seconde attaque, Nibali s'est imposé avec 17 secondes sur Fabio Duarte (Colombia) – auteur d'un beau retour sur la fin, de 19 secondes Urán et de 21 secondes Betancur. Déjà dans le dur deux jours auparavant, Cadel Evans (BMC) est arrivé quatorzième à une minute et demie. Au classement général, Nibali a un nouveau dauphin avec Urán à 4'43” et Evans est descendu à la 3e place à 5'52”.
Enfin, sur la dernière étape, Mark Cavendish (Omega Pharma-Quick Step) s'est montré le plus rapide au sprint à Brescia devant Sacha Modolo (Bardiani Valvole-CSF Inox) et Elia Viviani (Cannondale). Le Britannique a remporté un cinquième bouquet sur ce Giro et a remporté le classement par points.
Après deux podiums sur le Tour d’Italie, sa 3e place sur le Tour et son succès sur La Vuelta 2010, Vincenzo Nibali a remporté son premier Tour d'Italie avec autorité donc trois succès d'étape sur des étapes de montagne. 2e à 4'43”, 2 est monté sur le premier podium en Grand tour. Cadel Evans est monté sur le 4e podium de sa carrière avec sa troisième place à 5'52”.
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