Trois finales européennes, trois défaites… Comment expliquer la malédiction du football italien cette saison ?
Voir deux clubs d'un même pays échouer en finale de la Ligue des Champions et en finale de la Ligue Europa, n'est pas un fait inédit. Plusieurs écuries anglaises sont même passées par là. En revanche, trois pensionnaires issus d'un même championnat échouer en C1, en C3 et en Ligue Europa Conférence, relèverait presque d'une malédiction. Alors, pourquoi ni l'Inter Milan, ni la Roma, ni la Fiorentina ne sont parvenues à aller au bout ? Tentative d'explication(s).
La Serie A s'est merveilleusement exportée en Europe cette saison
Après la victoire de la Roma dans la toute nouvelle Ligue Europa Conférence au printemps dernier, le football italien avait quelque peu retrouvé ses lettres de noblesse sur la scène européenne. Cette saison, la Serie A a une fois de plus brillé. En Ligue des Champions tout d'abord avec l'AC Milan et l'Inter Milan, adversaires en demi-finales. Les Interistes ont même posé bien des problèmes à Manchester City en finale à Istanbul, avant de céder d'une courte tête. Les Rossoneri d'Olivier Giroud et Mike Maignan, eux, peuvent se satisfaire de ce parcours jusqu'au dernier carré, quelques mois à peine après avoir soulevé le Scudetto.
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En Ligue Europa, on aurait pu avoir une finale 100% italienne si les Espagnols du FC Séville n'avaient pas terrassé successivement la Juventus Turin et la Roma de José Mourinho pour s'offrir une septième C3. Les Turinois, pas au mieux en C1 dans le groupe du Paris Saint-Germain, avaient bien abordé cette C3 en éliminant notamment le FC Nantes. Mais ils ne sont pas parvenus à aller au bout. Les Romains, eux, avaient semble-t-il fait le plus dur en finale avant de se faire reprendre puis battre à la loterie des tirs au but. Quant à la Fiorentina, elle a bien résisté face aux Anglais de West Ham avant de s'incliner durant les ultimes secondes. Trois jolis parcours, donc, mais zéro trophée pour le football italien cette saison. Pourquoi ?
Les clubs italiens, pas toujours adeptes des grandes finales
Historiquement, du moins sur ces trente dernières années, les clubs italiens ont globalement peiné lors des différentes finales européennes qu'ils ont disputées. En Ligue des champions, par exemple, la Juventus Turin a perdu ses cinq dernières finales. Démoralisant. En 2005, on a encore en mémoire cette incroyable remontada de Liverpool, mené de trois buts, face à l'AC Milan, pour finalement l'emporter. En Ligue Europa, c'est l'Inter Milan qui reste sur une mauvaise expérience. C'était en 2020, face au… FC Séville, récent tombeur de la Roma on le disait.
Pour rappel, au XXIe siècle, la Serie A ne pèse que trois Ligues des Champions et pas la moindre Ligue Europa. Un constat amer si l'on rapporte ce chiffre aux dix trophées cumulés du football anglais, aux 23 titres du football espagnol. Signalons aussi les trois finalistes européens de Serie A ont tous été surclassés par le Napoli cette saison. Que la Fiorentina ne sera même pas Européenne la saison prochaine, tandis que la Roma ne jouera “que” la Ligue Europa en ayant terminé derrière l'Atalanta et loin derrière la Lazio.
Un manque d'attractivité de la Serie A ?
George Weah, Ronaldo, Zinédine Zidane, Luis Figo, Ronaldinho, Kaka, Cristiano Ronaldo… Tous ces joueurs partagent la particularité d'avoir remporté le Ballon d'Or, et d'avoir passé une partie de leur carrière en Serie A italienne. Pourtant, depuis plusieurs années, rares sont les très grands joueurs à débarquer dans le Calcio, encore moins à s'y éterniser. Certes, entre 2018 et 2021, CR7 a fait le bonheur de la Juventus Turin. Cet été, les deux meilleurs buteurs de Serie A, Victor Osimhen et Lautaro Martinez, pourraient respectivement rejoindre la Premier League anglaise et le Real Madrid, en Liga espagnole.
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Financièrement, les écuries transalpines ont de plus en plus de mal à joindre les deux bouts, et par conséquent de proposer des salaires très attractifs aux meilleurs joueurs. Sans parler de la difficulté de verser une grosse indemnité de transfert. Malgré cela, les trois finalistes italiens des compétitions européennes cette saison sont tous parvenus à réaliser un très joli parcours et ne sont pas passés très loin d'écrire l'histoire. Il a peut-être manqué cette valeur ajoutée qui fait la différence. À l'image d'un Manchester City où le danger vient de partout. D'un West Ham disposant de solides moyens. D'un FC Séville qui a pour lui un gros vécu européen. Partie remise ?