Après deux saisons plutôt prolifiques chez l'armada Deceuninck, Elia Viviani a décidé de changer d'air cet hiver en signant chez les nordistes de Cofidis qui rejoignent le World Tour cette saison. Le champion d'Europe 2019 a t-il fait le bon choix en quittant la formation de Patrick Lefevere ? Décryptage.
Un rôle de Leader promis
En rejoignant Cofidis, Elia Viviani n'aura pas de questions à se poser concernant son rôle au sein de sa nouvelle équipe et sur son calendrier. Il sera la star de son équipe et pourra choisir ses objectifs clairement sans devoir composer avec les autres. A contrario où chez Deceuninck il devait jongler avec les programmes des uns et des autres et cohabiter généralement avec les autres leaders de l'armada. Sur le dernier Milan SanRemo et Tour de France, il fut relégué au second plan au profit notamment de Julian Alaphilippe. Moins dominateur qu'en 2018 avec une seule victoire sur des Grands Tours (4e étape du Tour), il a vu les jeunes pousses José Alvaro Hodeg et Fabio Jakobsen prendre une nouvelle dimension la saison passée. Les deux coureurs ont remporté à eux deux 17 victoires en 2019 et ont montré qu'ils étaient capable de s'imposer face aux meilleurs sprinteurs du peloton en battant notamment les Pascal Ackermann, Sam Bennet, Caleb Ewan. Quitter Deceuninck pour Cofidis était un gage de sérénités pour l'italien où son rôle sera clairement défini. Personne ne peut pour l'instant lui contester son leadership.
Son choix de rejoindre Cofidis peut surprendre mais ses ambitions restent inchangées. Promu cette saison en World Tour, Cofidis offrira un programme riche à sa nouvelle star. Viviani a également réussi à emmener avec lui son copain et équipier Fabio Sabatini, certainement un des meilleurs poissons pilotes du monde avec Maximiliano Richeze. Son nouveau manager, Cédric Vasseur a également tout fait pour mettre son nouveau poulain dans les meilleurs condition possible en construisant un vrai train autour d'Elia. En plus de Sabatini, Nathan Haas, Julien Vermote, Simone Consonni et Piet Allegaert sont venus renforcer la formation nordiste dans le but premier d'épauler le champion d'Italie 2018.
Retrouver le même rendement
Pour le troisième hiver consécutif, un des sprinteurs les plus prolifiques du peloton s'en va de la maison Quick-Step. Marcel Kittel fût le premier, suivi l'année d'après par Fernando Gaviria et voilà maintenant au tour d'Elia Viviani de quitter la Belgique. Le transfert des deux premiers est un véritable échec. Quintuple vainqueur d'étape sur le Tour 2017, Kittel a connu deux saisons de haute volée chez le Wolfpack en signant 26 victoires dont 8 sur des Grands Tour (6 sur le Tour, 2 sur le Giro). Gaviria aussi a connu le succès chez Quick-Step avec 30 victoires en trois ans dont 4 sur le Giro 2017 et 2 sur le Tour 2018. Mais depuis, les deux transfuges ont connu des trajectoires compliquées. Pour Kittel, son transfert chez Katusha a été un véritable échec, tellement qu'il a décidé de mettre un terme à sa carrière professionnelle en mai dernier après une saison et demi plus que compliquée (3 victoire). Pour le Colombien, sa première saison chez UAE fût mitigée avec seulement 5 victoires et un abandon prématurée sur le Giro (malgré une victoire d'étape).
Les échecs de ses prédécesseurs n'ont visiblement pas fait peur à Elia Viviani qui a décidé de rejoindre Cofidis. Sur le papier, le champion d'Europe 2019 perd au change. Il n'a emmené avec lui qu'un seul de ses équipiers dans le Nord : Fabio Sabatini. Le meilleur poisson pilote du monde Maximiliano Richeze a rejoint UAE Team Emirates et Fernando Gaviria cet hiver. Kasper Asgreen, Michael Morkov, Yves Lampaert sont quand à eux rester fidèle à la maison Quick-Step. Viviani perd donc la quasi intégralité de son train, souvent considéré comme le meilleur au monde. À Viviani de montrer qu'il réussira à briller hors du Wolfpack.
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Depres Nicolas