We Sport FR vous propose “5 raisons de supporter…”, un nouveau format grâce auquel vous découvrirez l'histoire et les spécificités de différents clubs. Lesquels seront issus de toutes disciplines et de tous pays. Aujourd'hui, nous vous proposons 5 raisons de soutenir le SC Braga, 4ème équipe du football portugais. Un article rédigé en collaboration avec Matthieu Monteiro, administrateur de la page Twitter Zone SC Braga, première communauté francophone sur la formation minhota.

1. Parce que Braga rime avec originalité

Crédit : Divulgação

Braga, c'est avant tout un stade dont l'extravagance et le non-conformisme sont reconnus internationalement. Une enceinte construite pour l'Euro 2004, composée de 30 000 sièges gris, dispersés sur deux niveaux. Une enceinte qui aurait pu être ordinaire. Mais son architecte Eduardo Souto de Moura en a décidé autrement. Les plans de celui-ci divergèrent rapidement des formats standards des stades européens. Et pour cause, l'Estádio Municipal de Braga est l'un des plus spectaculaires au monde. Doté seulement de deux tribunes latérales, il fut construit dans la roche, sur le flanc d'une colline. Son toit permet d'attirer la lumière naturelle, afin d’alimenter la pelouse. Un véritable chef d’œuvre.

Malgré de timides et regrettables affluences, le Municipal est néanmoins capable de se transformer en volcan. “Le dernier rendez-vous à l'ambiance bouillante était en mars 2016 et une remontada contre Fenerhahçe en Ligue Europa. Dans un stade où les supporters voulaient se mettre au niveau de ceux du club d'Istanbul, une semaine auparavant”, se remémore Matthieu.

2. Parce que Braga rime avec exploit

Crédit : Global Images

L'art de faire de grandes choses avec de petits moyens. Ces quelques mots constituent irrémédiablement le fil rouge de Braga. “Parce que le SCB n'a pas les mêmes moyens que les 3 grands clubs portugais (Benfica, Porto, Sporting, ndlr) et pourtant ne cesse de les embêter. Et cela grâce à un système de recruteurs performants.” Ceux-là même qui dégotent des talents cachés dont la progression sera rendue possible grâce au récent et compétitif centre de formation du club. En sommes, des pépites comme Rafa ou Diego Costa génèrent d'appétissantes recettes lors de leur vente.

Malgré des moyens limités, Braga devint ainsi en 2011 le finaliste européen avec le plus petit budget de l'Histoire. “Cela n'a pas empêché le SCB de vaincre Séville et Arsenal en Ligue des Champions. Mais aussi le Dynamo Kiev, Liverpool et Benfica pour atteindre la finale de la Ligue Europa 2011. Malheureusement perdue contre Porto”, se souvient Matthieu.

3. Parce que Braga rime avec jeu

Crédit : SC Braga

Les affectionnés du club minhoto sont réputés pour leur irréductible exigence. “Fin 2016, alors qu'on est 3ème, José Peseiro est limogé. Des supporters n'étant pas satisfait lorsqu'ils se rendent au stade”, assure Matthieu. Ce qui caractérise le jeu du SC Braga, c'est bien le plaisir dont les spectateurs jouissent en l'observant. Et pour cause, “un club qui a révélé des techniciens comme Jesualdo Ferreira, Jorge Jesus, Leonardo Jardim, Sérgio Conceição et aujourd'hui Abel Ferreira ne peut que bien jouer.”

Autant d'hommes de football dont la proposition de jeu aboutie fut la pourvoyeuse des années les plus glorieuses de l'histoire du club. Une identité caractérisée par “du jeu d'attaque rapide pour Paciencia, un jeu de possession et d'attaque pour Fonseca. Et un système basé sur des transitions offensives de qualité pour Conceição. Voir jouer Braga est synonyme de ‘plaisir assuré’”, résume  Matthieu.

4. Parce que Braga rime avec passion
Crédit : O Minho

Alors que l'écrasante majorité des Portugais soutiennent l'un des trois grands, supporter Braga a quelque chose de singulier. “C'est la passion de voir son club régional, de chez soit au Portugal, réaliser depuis le début de ce siècle de si grandes choses.” En résulte un sentiment d'appartenance au club d'autant plus puissant. La petitesse économique du SC Braga s'oppose à la grandeur financière des trois grands. Et rend les victoires obtenues d'autant plus “belles et gratifiantes”. Loin des ridicules querelles entre Benfica, Porto et le Sporting, dont les suspicions de corruption ne cessent de souiller l'espace médiatique du football portugais, le SC Braga peut se targuer d'être clean fiscalement. Et de se concentrer sur l'aspect sportif du football plutôt que sur ses néfastes turpitudes. Matthieu résume la mentalité bracarense ainsi : “Ici, on ne tombe pas amoureux de notre équipe pour les titres. Mais pour l'impatience de voir nos garçons jouer chaque week-end.”

5. Parce que Braga rime avec communication
Crédit : FC Marseille

Nul ne peut contester la place prépondérante de la communication de nos jours, dans le football. Dans une ère qui se veut être celle des réseaux sociaux, cet aspect ne peut être négliger par les clubs. “Parce que dans un soucis de progresser, il faut le faire à tous les niveaux”, rappelle Matthieu. Et cela, le SC Braga l'a bien compris. “Ainsi, la direction arsenalista s'est autoproclamée meilleur club du Portugal en terme d'annonce des transferts et des prolongations.” L'exemple en est avec les rénovations de contrat de Goiano et Paulinho, dont les détails furent très rapidement dévoilés.

Le SCB doit faire face à un système médiatique privatisé par les trois grands clubs du pays. Au détriment des clubs qualifiés de “petits”, dont la promotion ne peut être effectuée. Mais à l'instar des grandes écuries, le SC Braga est présent de manière active sur Facebook, Twitter et Instagram. Et possède également sa propre chaîne de télévision. De quoi mettre en valeur ses différentes sections, ses infrastructures, mais aussi son centre de formation. Lequel ne cesse de progresser et a vu sortir de ses rangs des pépites comme Xadas, Trincão ou encore Pedro Neto.

Le SC Braga démontre d'années en années que le championnat portugais ne se limite assurément pas à 3 institutions. Son histoire pleine d'exploits et d'émotion, ses résultats sportifs et sa progression multilatérale prodigieuse font honneur à la région du Minho et au football lusitanien. Et si le SCB mettait fin à la suprématie des trois grands en remportant un jour le championnat ? Entre rêve et réalité, il n’y a qu’une seule marche à franchir…