À la découverte du stade Benito Villamarin
We Sport part à la découverte du stade Benito Villamarín ! Dans cette série, le dernier épisode s'est déroulé en Allemagne du côté de Dortmund. Aujourd'hui, on ressort le t-shirt manches courtes à destination de Séville. La capitale de l'Andalousie attire l'attention des sportifs notamment par l'intermédiaire de ses deux clubs de foot. Rendez-vous chez les Verdiblancos du Betis à l'occasion du match le plus attendu de la saison.
Dans ce tour des stades, plusieurs enceintes m'ont marqué. En termes d'infrastructures ou d'ambiance pure et dure, il est possible de classer les clubs de foot de différentes manières dans mon classement. L'équipe du jour restera à n'en pas douter dans la catégorie des meilleurs supporters. À Séville, le Betis dégage une telle ferveur que j'en ferai des allergies sur mon trajet retour. En effet, les nombreux fumigènes utilisés en amont de la rencontre ont déclenché une maladie qui m'était auparavant inconnue. Un groundhopper allergique aux engins pyrotechniques, voilà ce qu'on peut appeler un comble. Cependant, à l'heure qu'il est je n'ai pas encore le temps de m'en rendre compte.
Au cœur de l'Andalousie, c'est jour de derby en ce doux dimanche de novembre. Les jauges Covid lors des manifestations sportives sont redevenues à la normale. Une aubaine. Grâce à cela, j'ai pu me procurer une place pour le match le plus attendu des supporters. Désormais garé, je rentre dans mon GPS la rue Tajo. Lors de mes recherches d'avant-voyage, j'ai compris que c'était le lieu de ralliement des fans vert et blanc. Il est 15 h 00 et les alentours du stade sont quasiment tous bloqués. Les chants et les explosions de pétards sont de plus en plus bruyants. Aucun doute, je me rapproche de cette fameuse rue.
LE CLUB POPULAIRE DE SÉVILLE
Le FC Séville, créé en 1890, a été le premier club de foot de la ville. Cependant, il n'était pas très enclin à accueillir d'autres personnes que les “bourgeois” de la cité. Les gens issus des classes ouvrières étant rejetés par le club rouge et blanc ont alors décidé de se réunir dans une même équipe. Ainsi, 17 ans après le FC Séville, naît le Séville Balompié. Quelques années plus tard, il fusionne avec le Betis Football Club pour donner naissance au club que l'on connaît aujourd'hui : le Real Betis Balompié. Depuis, les Verdiblancos se sont vraiment affirmés comme l'équipe du peuple. Les rejetés qui ont fait preuve de solidarité pour profiter de leur passion sous des couleurs moins stigmatisantes. C'est pourquoi la rivalité entre les deux gros de Séville est si élevée. Cette rencontre est d'ailleurs qualifiée par de nombreux Espagnols du “derby le plus chaud d'Espagne”.
Un peu plus jeune et moins riche que son ennemi juré, le Betis a pourtant remporté le même nombre de championnats que lui. En 1935 est glané le premier et dernier championnat de l'histoire des Béticos. S’ajoutent à cela, deux Coupes d’Espagne. La dernière a été gagnée en 2005 à l'issue d'une grosse saison terminée à la quatrième place de la Liga. Or, tout n'a pas été rose. Contrairement à son voisin, le club connaît plus souvent des épisodes dans les divisions inférieures. Pour autant cela n’empêche pas les supporters de rester fidèles à leurs couleurs, et ce, même dans la défaite. C’est l'une des raisons pour laquelle, on qualifie les supporters du Betis comme les plus chauds d’Espagne. Les 50 000 à être abonnés au Benito Villamarín illustrent cela parfaitement.
LE STADE BENITO VILLAMARIN
Avant de me plonger dans la rue Tajo, je décide de faire un détour sur le parvis du stade. Je réalise le tour du stade et fais un arrêt à la boutique. Une sorte de repérage qui me permet d'en apprendre plus sur cet édifice. Celui-ci a été construit en 1929. Il porte le nom de l'ancien président Benito Villamarin. Il a remis de l’ordre dans l'institution jusqu'à faire du stade une propriété du club. À l'image du Ramón Sánchez Pizjuán du FC Séville, il a accueilli des rencontres de la Coupe du monde 1982. L’enceinte a connu de nombreuses rénovations dont la dernière date de 2017. Désormais, elle peut accueillir en son antre environ 61 000 personnes ce qui fait d’elle le 4e plus grand stade d’Espagne. 50 000 abonnés pour 61 000 c’est tout simplement énorme et cela explique le prix élevé des places restantes.
Le Benito Villamarin est ainsi réputé pour avoir la meilleure ambiance d’Espagne. En plus de cela, le match auquel j'assiste est décrit comme le derby le plus chaud d’Espagne. Tout semble annoncer une grande soirée. Je ressors de la boutique avec un maillot de Nabil Fékir et me dirige vers le point de rendez-vous des supporters.
LES BÉTICOS DOMICILIÉS AU STADE BENITO VILLAMARIN
Ils sont là. Calle Tajo, des milliers de fans Verdiblancos s'amassent en attendant le début du match. Il est 16 h 00 et la rue est déjà pleine de monde. Les gens explosent des pétards et boivent de doux cocktails maisons en refaisant le monde. Personnellement, je marche dans cette allée sans trop savoir où aller. Et d'un coup, un groupe de supporters me fait signe de les rejoindre. Ils sont intrigués de me voir seul. Très vite, je leur explique que je suis un Français qui effectue un tour des stades. Merci le maillot de Fékir. Avec beaucoup de gentillesse ils me proposent alors de rester avec eux. On trinque avec moi et j'intègre ces fameuses discussions d'avant-match. Lény pronostique une victoire du Betis 3-2 dans laquelle ces derniers seront menés 2-0. Finalement, il n'aura pas tout faux.
Mes nouveaux camarades m'expliquent comment je peux voir l'arrivée du bus. À deux heures du coup d'envoi, je leur dis au revoir en les remerciant pour leur accueil. Effectivement leurs informations sont bonnes et les bus passent bel et bien devant moi. D'une ambiance dans un premier temps hostile avec le car Sévillan, nous sommes passés à une ambiance festive à l'approche du bus des Béticos. On assiste à un véritable spectacle. Les feux d'artifices et fumigènes illuminent le ciel alors que les chants animent ce concert de rue où la chorale est composée de supporters de tout âge. Le match n'a pas commencé mais ma journée est déjà un succès. L'ambiance au Benito Villamarin est splendide.
Le Betis a bien été mené 2-0, cependant ce fut aussi le score final. L'expérience au sein de la demeure des Béticos est à tester. Attention tout de même au prix élevé des billets. Par exemple, ici, la place en virage m'a coûté 105 €. Cela fait de lui l'un des stades les plus chers d'Espagne.