Football

À la découverte du Signal Iduna Park de Dortmund

Cette série d'articles nous amène dans des enceintes magnifiques à l'image du grandiose Signal Iduna Park de Dortmund. Au cours d'un long périple je me suis rendu pour la première fois dans l'antre de Marco Reus. À la découverte du stade, mais aussi du fameux Mur Jaune, je me suis laissé porter par cette douce ambiance de Bundesliga. Retour sur cette aventure où le jaune et le noir inondent l'environnement.

4 h 30 de route depuis ma Lorraine natale : c'est le temps que m'indique le GPS au moment de monter dans la voiture. Loin du stade Marcel Picot m'attend une belle rencontre de Bundesliga entre le Borussia Dortmund et Hoffenheim. Le tout sera joué dans un lieu mythique du football européen : le Signal Iduna Park. À vrai dire, ceci est un naming à l'image de l'Orange Vélodrome. Ici, “Signal Iduna” est la compagnie d'assurance qui s'est accaparée du nom du stade au moins jusqu'en 2026. Anciennement appelé le Westfalenstadion, l'autre nom de la maison des Borussen est BVB Stadion Dortmund.

Heureusement, je ne pars pas tout seul dans cette aventure. Deux amis m'accompagnent dont un qui supporte le Borussia depuis son plus jeune âge. Lui aussi effectue sa première en Westphalie. Nul doute que le choc émotionnel sera plus fort pour lui que pour le vulgaire fan de foot et de groundhopping que je suis. Le trajet se déroule logiquement assez rapidement à travers des quiz sports, de la musique ou encore des prédictions quant aux résultats du match de la soirée. Tout le monde est d'ailleurs unanime. La rencontre du jour sera un festival offensif et les filets vont énormément trembler. Spoiler : non.

LA NAISSANCE DU SIGNAL IDUNA PARK

Alors que notre seule et unique pause dans un fast-food allemand s'achève, je profite de notre retour à la voiture pour en apprendre plus sur les origines du stade dans lequel nous allons ce soir. Le Signal Iduna Park, de son vrai nom le Westfalenstadion, a été inauguré en 1974. Cela signifie “stade la Westphalie”, en référence à la région dans laquelle se trouve la ville de Dortmund. Il a permis de remplacer l’ancien stade, le Rote Erde Stadion devenu à l’époque trop petit pour accueillir des supporters toujours plus nombreux dans les travées de l’enceinte. Il faut dire que très vite, le BVB a commencé à rassembler les foules pour supporter son équipe. En revanche, il a fallu des années pour obtenir le chaudron jaune et noir que l'on connaît aujourd'hui.

signal iduna park

Une belle journée pour se rendre dans ce stade de 81 000 places – Photo : Théo Wargnier

L’histoire de sa construction est d’ailleurs assez anodine. En 1971, alors que Cologne était censée accueillir des matches du mondial 1974, la ville a retiré sa candidature. Dortmund a ainsi récupéré l’enveloppe de son voisin, qu’ils ont directement investie dans le Westfalenstadion. La première version inaugurée en 1954 pouvait alors accueillir 54 000. À l’époque en Bundesliga 2, il a fallu attendre 1976 pour voir ce stade dans la première division du pays. Si aujourd’hui la capacité maximale est fixée à 81 000 places, il y a eu de nombreuses rénovations avant d’atteindre ce nombre. Notamment pour répondre aux différentes exigences de l’UEFA ou encore pour se conformer aux normes FIFA en vue de la Coupe du Monde 2006 remportée par les Italiens.

UN GRAND STADE POUR UN GRAND CLUB

Maintenant que nous sommes garés sur le parking d'un campus universitaire, il nous reste environ 35 minutes de marche pour rallier le parvis du stade. On sent que la tension monte sur le chemin. Une pression à l'idée de marcher sur des terres footballistiques historiques, tant le Borussia Dortmund est un géant d'Europe. C'est même l'un des plus grands clubs au monde, et sûrement le deuxième d’Allemagne derrière l’ogre bavarois. Fondé en 1909, les Jaune et Noir compte huit Bundesliga à leur compteur ainsi qu’une Ligue des champions gagnée en 1997. Lors du dernier championnat d'Allemagne remporté en 2012, les Borussen avaient d'ailleurs réalisé leur premier doublé coupe-championnat de leur histoire.

signal iduna park

Quoi de mieux qu'un bon sandwich pour admirer l'immensité de cette enceinte – Photo : Théo Wargnier

Tout au long de leurs exploits sportifs, les joueurs du club ont toujours pu compter sur le soutien de leurs fervents supporters. De notre côté, nous ne mettons pas longtemps à ressentir cette ferveur aux abords du stade. Les maillots de l'équipe fanion envahissent les allées sur les épaules des fans. La boutique située à côté de l'enceinte est bondée de monde à deux heures du coup d'envoi et on y trouve des produits dérivés du club allant du simple maillot aux ustensiles à barbecue. Si cela peut paraître anecdotique, cela témoigne tout de même du poids de la “marque” Dortmund qui est en capacité de vendre tout et n'importe quoi tant qu'il y a le logo du club dessus.

LE MUR JAUNE CAPITAINE DU DOUZIÈME HOMME

Trêve de bavardages car il est désormais temps de rentrer dans le stade. Sur ma montre, l'aiguille indique qu'il est l'heure de se remplir l'estomac. Pour cela, les Allemands sont très forts. Avec 8€ je m'en vais à ma place avec un sandwich et un soda de 50 cl. 8€ dont 2€ pour le verre consigné. Si l'on compare le prix de la buvette allemande à celles que l'on trouve en France, il n'y a pas photo. Et en plus c'est bon. Or, à peine le temps de m'installer à la droite du Mur Jaune que les joueurs rentrent pour s'échauffer. Le public quant à lui est déjà chaud. Sans trop de hasard, c'est la tribune Sud, fief des membres du Mur, qui se remplit le plus rapidement. 16 000 personnes s'y accumulent à chaque rencontre afin de mener la programmation des chants du stade.

16 000 places c'est la capacité du stade Francis-Le-Blé à Brest histoire de comparer. Ce fameux Mur Jaune rejette une impression d'immensité. Les chansons lancées puis reprises par tout le monde nous donnent de gros frissons. Dans ce temple du football, les 42€ investis pour être en latérale nous offrent une vue parfaite sur le terrain mais aussi sur le Mur. Et une fois de plus, Dortmund ne marche pas seul ce soir. Porté par son incroyable public, le BVB décroche une victoire 1-0 face à Hoffenheim. Nos pronostics d'avant match sont faux mais les souvenirs de ce déplacement sont gravés à jamais dans nos mémoires.

L'expérience de vivre un match de foot à Dortmund est quelque chose à faire une fois dans sa vie. Si nous avons payé 42€ pour la rencontre, nous aurions pu avoir des places moins chères en étant plus réactifs. En tout cas, le rapport prix/frissons et émotions procurés est très intéressant. Une aventure que je referai sans hésiter si j'en ai de nouveau la possibilité.

Crédit Photo : Théo Wargnier

Actuellement en Master à l'ESJ Lille, je m'avère être un adepte du groundhopping à la recherche de grosses ambiances qui ambitionne de parcourir le globe à travers ses stades de foot. Côté maillot, je fus biberonné au chardon nancéien et au coaching de Pablo Correa. J'ai aussi grandi avec le calme d'Arsène Wenger et les tacles de Laurent Koscielny sur Canal. Mais parce qu'il n'y a pas que le football dans la vie, je vibre tout autant à encourager Thibaut Pinot dans son virage, Julia Simon devant L'Equipe, mais aussi Arthur Fils sur Eurosport.

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