Monday Night RAW, lundi 1er mars 2021. Bobby Lashley vient à bout du Miz, contraignant le champion de la WWE à abandonner via une Full Nelson, rebaptisée “Hurt Lock”, du nom du clan dans lequel le “Tout-Puissant” semble connaître un second souffle. Il remporte alors son premier titre de champion du monde dans la fédération de Vince McMahon, seize ans après y avoir débuté. Mais bien que doté d'un physique et d'aptitudes athlétiques hors du commun le prédestinant à une carrière à tutoyer les sommets, tout n'a pas été de tout repos pour Lashley. Retour sur une carrière mouvementée…

Les tapis de lutte avant les projecteurs

Ses exploits en lutte amateure

C'est dans les gymnases de la Fort Riley Middle School, dans le Kansas, que tout commence pour Franklin Roberto Lashley. Il a 13 ans lorsqu'il fait ses premières classes dans la lutte, sport qu'il ne pratique que pour garder un esprit et une forme de compétition entre deux saisons de football américain, alors sa discipline favorite. Mais c'est bien dans le sport de combat que le jeune Lashley se démarque au fil de ses années académiques, jusqu'à la consécration du niveau universitaire. Représentant le Missouri Valley College, il remporte trois années de suite le championnat national inter-universitaire (de 1996 à 1998) dans la catégorie des moins de 80 kg, et commence alors à se faire un nom aux États-Unis. Suivant les pas de son père, instructeur militaire, il rejoint l'armée où il continue sur la lancée de ses exploits universitaires. Il remporte par deux fois le Championnat des Forces Armées, avant d'empocher une médaille d'argent aux Jeux du Conseil International du Sport Militaire de Catane en 2003. Ses exploits le motiveront à s'entraîner pour les Jeux Olympiques d'Athènes de 2004, mais alors qu'il entame une préparation intensive, il est contraint d'y mettre un terme brutalement. Témoin d'un braquage alors qu'il se rend à la banque, il plonge pour neutraliser le bandit mais retombe mal sur son genou qui cède au choc. Une blessure qui l'éloignera définitivement des tapis de lutte amateure et mettra fin à ses rêves de JO.

Mais tout n'est pas perdu pour Lashley. Bien que contraint d'arrêter la compétition dans la discipline qui l'a révélé, ses exploits désormais passés ont résonné jusqu'à Stamford, où les recruteurs de la WWE trépignent d'impatience à l'idée d'engager celui dont la croissance physique l'a élevé au statut de force de la nature.

Premier run à la WWE

Découverte du catch à la OVW et débuts remarqués à SmackDown

Bobby Lashley a 26 ans lorsqu'il signe son premier contrat de catcheur à la WWE. La fédération, encore récemment débarrassée de la WCW, son concurrent direct, règne en maître sur le monde du catch et ne connaît alors aucune difficulté à acquérir les services de l'ancien triple champion universitaire. Il fait donc ses premiers pas à la Ohio Valley Wrestling, le principal centre de formation de la WWE, basé à Louisville dans le Kentucky où il reste de 2004 à 2005, le temps de s'habituer à une discipline bien différente de ce qu'il a connu jusque-là.

Le monde entier le découvre lors de l'édition du 23 septembre 2005 de SmackDown. Avant son entrée, l'iconique annonceur Tony Chimel dresse la liste de ses distinctions, présentant ainsi aux spectateurs du monde entier celui qui s'apprête à faire ses débuts dans le roster principal. C'est un Lashley dynamique et enthousiaste qui se défait du gourou du fitness Simon Dean, faisant étalage de toute sa puissance physique en contrant notamment un facelock au sol par une série de pompes, avant d'achever Dean avec sa prise de finition, le Dominator. Cette victoire est la première d'une longue série pour la nouvelle attraction du show bleu, qui devient la sensation du mid-card.

Oscillant entre SmackDown et Velocity (le show tertiaire de la WWE), Bobby Lashley empile les victoires dans des un contre un et des matchs à handicap, sa première défaite n'intervenant que dans une Battle Royale pour couronner le nouveau champion du monde poids lourds le 10 janvier 2006, remportée par le futur Hall of Famer Kurt Angle. Lors du Royal Rumble 2006, Kane et le Big Show sont obligés de faire équipe pour l'éliminer après seulement quatre minutes de participation. Un peu plus de deux mois plus tard, il découvre la grandeur de WrestleMania, le plus grand show de l'année, lorsqu'il prend part au deuxième Money in the Bank Ladder match de l'histoire, stipulation qui garantit au vainqueur un contrat pour un match de championnat. Bien qu'il ne sorte pas vainqueur de ce combat à six participants, il aura ensuite l'occasion de briller par sa puissance et sa présence lors du tournoi du King of the Ring, étalé sur plusieurs semaines à SmackDown et le menant jusqu'au Pay-Per-View suivant, Judgement Day 2006. Il se qualifie pour la finale où il affronte le légendaire Booker T, dont le palmarès comprend entre autres cinq titres de champion du monde de la WCW. Booker T l'emporte et commence alors son iconique règne en tant que “King Booker”. Encore une fois, Lashley échoue lors d'un pay-per-view, et sa crédibilité s'en trouve quelque peu ternie…

Premier titre et quête du Championnat du Monde

… mais pas pour très longtemps. En effet, lors du SmackDown suivant Judgement Day, Bobby Lashley inscrit son nom dans les livres d'histoire de la WWE en remportant son premier titre, le Championnat des États-Unis, aux dépens de JBL. Il s'agit en quelque sorte de la concrétisation d'un projet de plusieurs mois, durant lesquels l'ancien champion militaire était présenté comme un compétiteur dominant, mais qui n'avait encore jamais eu d'or autour des hanches pour le prouver. C'est désormais chose faite. Mais les réjouissances ne dureront pas longtemps. Son règne est court, et après une seule défense victorieuse, sous forme de revanche sur le roi Booker T à l'intérieur d'une cage, Lashley est défait par le vétéran nord-irlandais Finlay sur un coup de sceptre, lors du SmackDown du 11 juillet 2006. S'en suit une feud autour du titre durant l'été 2006, sans succès puisque c'est le charismatique Mr. Kennedy qui s'empare du titre lors d'un Triple Threat match à SmackDown en août.

Qu'importe, le titre US maintenant bel et bien concédé, Bobby Lashley se concentre désormais sur le Saint Graal du show bleu : le Championnat du Monde Poids Lourds. Absent des pay-per-views depuis le mois de juillet, il participe à un Fatal Four-Way dans le Main Event de No Mercy 2006 pour le titre détenu par King Booker (encore lui !), dans lequel Batista et Finlay tentent également de s'emparer de la ceinture. Le roi conserve son joyau, mais Lashley obtient une seconde chance de s'emparer de la Big Gold Belt, en un contre un cette fois, pendant l'épisode du 6 novembre de SmackDown. Nouvelle tentative donc, et nouvel échec. Encore une fois, celui qui semble taillé pour la réussite chute là où ça compte le plus…

Tiraillée entre son envie de faire de Lashley une force crédible et dominante et sa confiance en ses talents plus expérimentés, la WWE ne semble plus avoir de plan concret pour son powerhouse à SmackDown. La solution se trouve peut-être ailleurs…

Lashley champion de la nouvelle ECW, récit d'un échec

En mai 2006, la WWE veut surfer sur la vague de nostalgie pour la défunte Extreme Championship Wrestling, fédération à succès spécialisée dans le catch hardcore dans la seconde moitié des années 90. Propriétaire des droits de la marque “ECW”, la WWE organise deux pay-per-views lui étant entièrement dédiés, en juin 2005 et 2006, tous deux intitulés One Night Stand. S'en suivra la mise en place d'un show hebdomadaire reprenant le branding “ECW”. Mais alors que les fans espèrent un produit reflétant la violence des combats de la fédération originelle, c'est une version édulcorée, “WWE-isée”, qui sera diffusée sur la chaîne Sci-Fi. Bien que présentes dans le show, les légendes de l'extrême sont surtout là pour servir d'épaules sur lesquelles les futures stars de la WWE s'appuient pour faire leurs débuts télévisés. Parmi ces nouveaux talents, celui que les fans s'approprient afin d'en faire leur nouvel idole hardcore, n'est autre que CM Punk, la “Straight Edge Superstar”. Également soutenu par Paul Hayman, l'ancien propriétaire de la ECW devenu consultant dans la promotion et l'organisation de la nouvelle version de son joyau, CM Punk est celui que les fans veulent voir au sommet de la nouvelle division. Vince McMahon, le boss ultime, celui par qui passent toutes les décisions à la WWE, voit les choses autrement.

En manque d'inspiration à SmackDown, Bobby Lashley est drafté dans la division extrême. Lui qui correspond plus à l’archétype de la Superstar sortie tout droit de l'imaginaire de McMahon semble être un intrus dans un monde qui se veut foncièrement différent des codes habituels de la WWE. Et il faudra très peu de temps pour que les fans purs et durs de la ECW voient leurs chouchous tomber face à l'ancien champion des États-Unis. Trois semaines après son transfert, lors du pay-per-view ECW December to Dismember, il prend part à un Extreme Elimination Chamber match pour le titre de champion de la ECW. Les autres participants sont le champion, en la personne du Big Show, les vétérans de la WWE Test et Hardcore Holly, le “ECW Original” Rob Van Dam, et celui que tous les fans présents dans l'arène souhaitent voir sortir de la structure ceinture sur l'épaule, CM Punk. Dans l'incompréhension d'une grande partie du public, c'est pourtant ce dernier qui est éliminé en premier de la chambre, par un Five-Star Frog Splash de RVD. Et les spectateurs présents à Augusta ne sont pas au bout de leurs surprises. Tour à tour, Hardcore Holly et Rob Van Dam, les catcheurs les plus “extrêmes” du combat, sont éliminés. Et c'est finalement Bobby Lashley qui s'empare du Championnat de la ECW en effectuant le tombé sur le tenant du titre.

Un deuxième championnat au palmarès pour Lashley, mais avec cette victoire, c'est une partie de l'audience de la WWE qui se détourne de lui. Celle qui pensait voir en la nouvelle ECW une alternative aux programmes habituels que sont RAW et SmackDown. Et pour rendre les choses encore un peu plus tristes, la star de ce run ne s'appelle pas Lashley, mais bien McMahon. En mars 2007 commence une feud entre le champion et Umaga sur fond de rivalité publique (et amicale) entre Vince McMahon et Donald Trump, magnat de l'immobilier, businessman, et futur président des États-Unis. Le Championnat de la ECW est alors relégué au rang d'accessoire secondaire dans cette “bataille des milliardaires” qui culmine à WrestleMania 23. L'enjeu ? Les cheveux de Trump et McMahon, représentés respectivement par Lashley et Umaga. Un Spear, un compte de trois, et c'est le protégé de Donald Trump qui sort victorieux du combat. Au revoir les cheveux de “Vinny Mac”. Il s'agit là de la seule victoire de Bobby Lashley à WrestleMania à ce jour, mais aussi du moment le plus marquant de ses deux règnes.

La période de domination de Lashley est interrompue un mois après sa victoire lors du Show des Shows. À Backlash 2007, le pay-per-view suivant, il est défait dans un handicap match face à Vince McMahon, son fils Shane et Umaga, ce qui permet au président de la fédération, alors âgé de 61 ans, de remporter le titre de la ECW. Le pied de nez dirigé aux fans hardcore est à peine dissimulé. La mascarade dure un peu plus de deux mois, puisque Lashley récupère son bien à One Night Stand : Extreme Rules 2007, battant le boss de la WWE dans un Street Fight.

Draft à Raw, blessure et fin de premier run à la WWE

Une semaine après avoir regagné le titre de champion de la ECW, Bobby Lashley est drafté à Monday Night RAW en juin 2007. Ce transfert le contraint à rendre son titre, une semaine après l'avoir retrouvé. Nouvelle déception.

Celui qui est aujourd'hui surnommé le “Tout-Puissant” s'impose tout de même comme une force au sein du show hebdomadaire numéro 1 de la WWE. Très vite, il devient prétendant principal au titre le plus convoité du monde du catch, le Championnat de la WWE. Un signe que les hauts placés dans la hiérarchie de la fédération croient toujours en Lashley. Le 24 juin, à Vengeance : Night of Champions, il apparaît dans le main event du pay-per-view au sein d'un combat à cinq, avec pour enjeu la ceinture détenue par John Cena. Ce dernier conserve son titre à l'issue d'un combat où Mick Foley, King Booker et Randy Orton tentaient également de le détrôner.

Deuxième chance un mois plus tard, au Great American Bash 2007, dans un combat en un contre un face au champion. Et nouvelle désillusion, puisqu'il perd, encore une fois, au moment où tous les yeux sont rivés sur lui. Pire, on apprend dans la foulée du combat qu'il s'est blessé assez sérieusement à l'épaule. Cette blessure, bien réelle, est transformée en angle le lendemain du pay-per-view à RAW. Afin de l'éloigner du ring le temps de sa convalescence et de sa réhabilitation, il perd dans un combat face à Mr. Kennedy, où ce dernier fait de l'épaule endommagée une cible. Sur ce qui sera le dernier plan de Bobby Lashley à la WWE (en tout cas, pour ce qui est de son premier run), on le voit à terre, les arbitres tentant de le relever pour l'escorter hors du ring. Il devra s'absenter jusqu'en 2008.

Et alors que l'attente autour d'un retour à la compétition grandit chez les fans, une nouvelle des plus surprenantes secoue le monde du catch. D'un commun accord, Bobby Lashley est libéré du contrat qui le lie à la WWE le 4 février 2008, alors que les médecins lui ont donné le feu vert pour revenir à la compétition. Plusieurs raisons seront évoquées pour expliquer cette décision. Parmi elles, le manque de plans concernant son retour imminent, mais aussi sa réticence à suivre le calendrier chargé de la WWE. Une mésentente avec Michael P.S. Hayes, légende du catch et producteur à la WWE, l'aurait également poussé à quitter la fédération.

Cette première expérience chez le géant mondial du divertissement sportif prend donc fin. Un passage remarqué, pas toujours pour les bonnes raisons, et qui rétrospectivement laisse un goût d'inachevé.

Aventures hors de la WWE

TNA, circuit indépendant et MMA

Lashley ne quitte pas pour autant le monde du catch. Pendant dix ans, il continue d'impressionner par ses prouesses techniques et physiques dans diverses promotions indépendantes partout dans le monde. Il termine l'année 2008 invaincu dans des shows ayant notamment lieu au Mexique et au Japon, deux pays où le catch fait parfois office de religion. En 2009, il signe un contrat pour la TNA, à l'époque deuxième fédération dans la hiérarchie du catch américain. Une courte expérience puisqu'elle se termine début 2010, alors que Bobby Lashley décide de se concentrer sur sa carrière de combattant MMA.

Cette carrière débutera fin 2008, et se poursuivra quasiment tout au long de son absence des rings de la WWE. En presque huit ans de carrière en MMA, il s'illustre en cumulant 15 victoires pour seulement 2 défaites, combattant notamment pour Strikeforce et Bellator, deux fédérations très réputées dans la discipline.

Entre deux combats dans l'octogone, il continue de performer entre les cordes, s'installant au Japon à partir de 2010 pour catcher à la Inoki Genome Federation, tenue par le légendaire Antonio Inoki, Hall of Famer de la WWE. Il enchaîne par la suite les apparitions sur le circuit indépendant, avant de signer un nouveau contrat à la TNA en 2014 où il devient une figure centrale. En quatre ans, il remporte quatre fois le titre de champion du monde de la fédération, renommée Impact Wrestling durant cette période.

Des performances qui lui valent un retour sur le devant de la scène du catch, ce qui poussera la WWE à rentrer en contact avec lui dans le but de le faire revenir.

Retour à la WWE

Retour en dents de scie et storylines étranges

Les RAW post-WrestleMania sont devenus des shows presque aussi attendus que WrestleMania. C'est le théâtre de retour, de débuts, d'événements marquants… En bref, un show qui marque un renouveau chaque année à la WWE. C'est aussi le moment que la fédération a choisi pour faire revenir Bobby Lashley. Le 9 avril 2018, lendemain de WrestleMania 34, il effectue son retour en s'en prenant à Elias, la superstar du ring et de la guitare. Peu de temps après, il entre dans une feud quelque peu étrange avec Sami Zayn. La WWE essaye alors de donner un peu de relief à Lashley afin d'élever sa popularité auprès d'un public qui a bien changé au cours des dix années qui se sont écoulées depuis sa dernière apparition pour la compagnie. Pour se faire, elle veut présenter aux fans l'homme derrière le catcheur. Lors d'une interview avec Renee Young, diffusée à RAW le 7 mai 2018, il se confie sur son enfance et le fait de grandir avec trois sœurs plus âgées. Deux semaines plus tard, le 22 mai, Zayn se moque de ses paroles, aidé de trois jeunes hommes déguisés en Kathy, Jessica et Frances Lashley. Cette feud échoue logiquement à faire de Bobby un personnage attachant, mais se solde par une victoire à Money in the Bank 2018 face à Zayn. S'en suit un programme avec Roman Reigns pour désigner le challenger au titre Universel de Brock Lesnar. Sans réussite.

Lashley végète dans le mid-card, jusqu'à ce que le management de la WWE lui attribue un manager, en la personne de Lio Rush. Le duo mêle charisme et puissance, et cela semble porter ses fruits assez rapidement. Lors du RAW du 14 janvier 2019, Lashley remporte son premier titre à la WWE depuis 2007, et ajoute à son palmarès le Championnat Intercontental, en battant le champion Dean Ambrose et Seth Rollins dans un Triple Threat Match. Il perd rapidement son titre face à Finn Bálor à Elimination Chamber 2019, malgré un avantage numérique puisque le titre était défendu dans un Handicap Match. C'est d'ailleurs Lio Rush qui est victime du tombé provoquant la perte du titre. 34 jours, c”est la durée de ce premier règne de champion intercontinental. Premier règne, car la ceinture revient autour des hanches de Lashley à Raw le 11 mars lorsqu'il bat Finn Bálor après une distraction de Rush et un impressionnant spear à mi-hauteur. Mais on sent alors qu'encore une fois, ce ne sera qu'un règne de transition, ce qui se confirme à WrestleMania 35 où il perd à nouveau la ceinture contre Bálor. Deux règnes de champion Intercontinental pour une durée totale de… 51 jours.

La WWE semble avoir beaucoup de difficulté à booker Bobby Lashley, toujours séduite par son physique, mais réticente à l'idée en faire un champion crédible. Comme en 2006, lorsqu'il débutait dans le roster principal, elle préfère accorder sa confiance à des Superstars à la popularité déjà établie. Fin 2019, il se retrouve embourbé dans une storyline des plus étranges, n'aidant en rien au développement de son personnage. Une romance avec Lana, entraînant une rivalité avec Rusev pour le cœur de la « Ravishing Russian », dont Lashley sort vainqueur après un Table Match à TLC. Suite logique de cette histoire, un mariage (mouvementé) à Raw le 30 décembre 2019. Quelques mois plus tard, à WrestleMania 36, il perd contre Aleister Black.

Hurt Business et consécration

On commence à penser qu'encore une fois, Lashley ne décollera jamais, qu'il est destiné à ne jamais atteindre le sommet de la montagne et qu'au mieux, il sera cantonné à un rôle de champion plus ou moins régulier du mid-card. Puis vint la lumière. Un homme et son nouveau clan, venant en aide à un phénomène en détresse. MVP enrôle Bobby Lashley dans sa faction, le Hurt Business, donnant à ce dernier un second souffle. Un souffle qui s'apparente plutôt à une véritable tempête. Aidant d'abord MVP dans sa quête au titre US, sans succès, il finit par devenir lui-même champion des États-Unis lors du pay-per-view Payback, le 30 août 2020, en battant Apollo Crews. Il remporte donc la ceinture pour la deuxième fois, quatorze ans après son premier sacre. Et cette fois-ci, pas d'arrière-goût amer laissé par un sacre trop bref. Débarrassé de Lana, fort d'une association masquant ses lacunes et mettant en valeur ses forces, il conserve sa ceinture 175 jours durant, balayant Crews, Jeff Hardy, le membre de Retribution Slapjack et Matt Riddle sur son passage. Et quand il concède le titre à ce dernier, lors d'Elimination Chamber 2021 (dans un Triple Threat Match impliquant John Morrison), c'est pour mieux s'insérer dans la course au titre suprême, le Championnat de la WWE.

Lors du même show, il attaque Drew McIntyre, qui venait de conserver le titre mondial dans la structure donnant son nom au pay-per-view, laissant l'opportunité à un Miz sournois, et détenteur de la mallette du Money in the Bank, d'activer la clause lui donnant droit à un match de championnat à n'importe quel moment. The Miz bat McIntyre et devient champion de la WWE. Mais tout cela n'est qu'une ruse orchestrée par MVP, afin de donner à Bobby Lashley un match pour le titre face à un adversaire abordable, et ainsi faire du Championnat de la WWE la propriété du Hurt Business, composé désormais de MVP, Bobby Lashley, et des champions par équipe Shelton Benjamin et Cedric Alexander.

Ce sera finalement chose faite, une semaine et un jour après Elimination Chamber. Dans un Lumberjack Match l'opposant au Miz, Bobby Lashley accomplit ce qui aurait dû être accompli il y a bien longtemps et s'empare de la ceinture reine, 5 638 jours après ses débuts télévisés. Une récompense amplement méritée tant la route fut longue et sinueuse.

Ce règne s'inscrira-t-il dans la durée ? Seul l'avenir nous le dira. En tout cas, il témoigne d'une crédibilité retrouvée pour le multiple champion universitaire dont le parcours en dents de scie rend le succès encore meilleur.

Crédits photo et vidéos : WWE