Ce vendredi, le journal Sud Ouest a révélé les salaires pratiqués par les Girondins de Bordeaux cette saison en National 2. Entre un salary cap et un Andy Carroll payé une misère, la démesure est terminée en Gironde.

Désormais englué dans le monde amateur, Bordeaux a subi une cure d'austérité sévère cet été pour éviter la disparition pure et simple. Reparti en National 2, le club a construit dans l'urgence un effectif pour repartir au quatrième échelon du football national. Après plusieurs années de gestion irrationnelle, les Girondins ont dû drastiquement se serrer la ceinture.

La masse salariale de Bordeaux divisée par…vingt-deux !

Ce vendredi, Sud Ouest a ainsi dévoilé des informations précises concernant la masse salariale des Marines et Blancs, version 2024-2025. Le moins que l'on puisse dire, c'est que le changement de monde est total. L'an dernier, une dizaine de joueurs émargeait à plus de 30 000€, avec la palme pour Danilo Ignatenko, rémunéré 80 000€ par mois. Au total, la masse salariale annuelle s'élevait à plus de 20 millions d'euros. Preuve de cette folie, seuls trois autres clubs de Ligue 2 affichaient un budget supérieur à cette masse salariale !

Afin de limiter les dégâts, un salary cap a été mis en place, et s'élève à 5000€ par mois. Cela pour permettre de maintenir la masse salariale sous les 900 000€. Cinq joueurs sont concernés par ce maximum. Naturellement, cela concerne uniquement des joueurs qui étaient professionnels et évoluaient aux quatre coins du globe : Cédric Yambéré, Youssouf Assogba, Amadou Diallo, Adrien Louveau et Thomas Trazié.

Seul Travis Mutyaba dépasse le salary cap (5250€). Une exception justifiée par le fait que l'international ougandais ait lui-même dépensé une somme pour se libérer de son contrat en Égypte avant de rejoindre la Gironde.

Andy Carroll, un faible salaire qui cache une problématique à moyen terme

Malgré tout, l'essentiel des joueurs touchera des sommes plus faibles, se rapprochant parfois du SMIC puisque seize joueurs touchent entre 1100 et 2000€ par mois. Certains sont donc en dessous du SMIC, et d'autres n'ont tout simplement pas de contrat pour pointer à Pôle Emploi, comme c'est le cas de l'ancien professionnel formé au club, Emeric Depussay. Dans cette tranche de joueurs proches du SMIC, le cas Andy Carroll attire particulièrement l'attention.

Ces derniers jours, l'Anglais est devenu le sauveur du club, mais aussi le représentant de l'amour du football. Il faut dire qu'avec seulement 1612€ par mois, ce dernier a fait un vrai sacrifice. Cependant, cette véritable affaire pourrait se transformer en cauchemar. En effet, la saison prochaine, que le club évolue en N1 ou en N2, Andy Carroll touchera…13000€ par mois !

Des sommes encore élevées pour du National 2

Par ailleurs, de nombreuses primes ont été accolées aux contrats. Carroll dispose d'une prime de buts lorsqu'il atteindra les dix unités (2000€), tandis que plusieurs joueurs peuvent aussi prétendre à des chèques plus conséquents s'ils portent toujours le maillot bordelais au 30 juin. C'est le cas de Driss Trichard (25000€) ou Yanis Merdji (35000€).

Les moyens ne sont plus les mêmes, mais comme cela était le cas en Ligue 2 la saison dernière, Bordeaux présente un budget encore disproportionné pour le niveau auquel il évolue. Actuellement 10e de son groupe, à onze unités du leader Saint-Malo, le club girondin va devoir tout faire pour accéder à la N1 afin de stabiliser une situation financière brinquebalante. Sinon, les problèmes financiers qui plombent toujours le quotidien du club pourraient de nouveau redevenir une menace pour l'avenir de l'entité.

Sur le terrain, le club va en tout cas disposer d'une parenthèse en se déplaçant sur la pelouse des amateurs de Coeur Médoc en Coupe de France, avant de reprendre sa mission remontée en N2.