Championnats Etrangers

C’est dur d’aimer Arsenal en 2021

Fourré au milieu de la Premier League depuis le début de saison, Arsenal semble avoir perdu de sa superbe. Face à tant de difficultés, il devient compliqué de garder espoir en un renouveau des Gunners.

Supporter son club, c’est être présent dans les bons comme dans les mauvais moments. Cet article c’est l’histoire d’un jeune fan de football qui, un jour de 2010, trouva sa voie. Admirateur de Marouane Chamakh, il découvre avec lui la Premier League et Arsenal. Il apprend à savourer des 4es places, à encourager des joueurs qui régressent mais aussi à se relever des claques infligées par le Bayern.

Mikel et son Art

11 ans plus tard, Chamakh n’est plus qu’un mème Twitter. De son côté le jeune fan a bien grandi mais son amour pour les Gunners n’a pas changé. Toutefois il commence à s’impatienter. Comme tout supporter d’Arsenal, sa faim de titres ne cesse de croître et les quelques FA Cup glanées par ci par là ne suffisent plus.

Pourtant Arteta avait redonné de l’espoir en reprenant l’équipe l’an passé. Le fiston de Pep a surtout débarqué avec des idées de jeu bien établies. Comme son aîné il entend mettre en place un football de possession avec des ressorties de balle depuis la défense. Les gros pétards loin devant sont désormais à proscrire. L’ancien milieu de terrain a des beaux principes mais peine à les rendre automatiques. La faute à un effectif qui n’est pas encore au niveau de ses ambitions, en témoigne la boulette de Xhaka face à Burnley.

Dans le milieu de tableau à la mi-saison, les Rouge et Blanc ont tout de même repris des couleurs depuis le Boxing Day. La génération Saka, Smith-Rowe et cie., a-t-elle les moyens de redonner le sourire à notre jeune canonnier ? Une chose est sûre, l’espoir est réel. Pour cela il faut d’abord retrouver la Ligue des champions. Mais l’attente est longue. Depuis la saison 2015-2016 et leur deuxième place, Arsenal n’est plus jamais apparu dans les quatre premières places du classement. Et que dire du dernier titre en championnat datant de 2004 ? Chaque chose en son temps, d'autant que la qualif' en Ligue Europa semble déjà compromise pour cette saison.

Arsène Winner 

Entre une défaite à Aston Villa et une à Wolverhampton, le petit supporter devenu homme cherche de quoi se remonter le moral. Alors il ouvre des livres. Récits, biographies ou encore documentaires sont là pour lui rappeler qu’Arsenal est un pilier du foot anglais. Il plonge donc dans ces archives et ses yeux se remettent à briller. À travers la légende alsacienne Arsène Wenger, il retrace les points d’orgue de l’équipe londonienne.

Il connaissait la facette du Arsenal de Wenger qui terminait 4e et qui sur un malentendu ramenait une Coupe d’Angleterre pour sauver la saison. Déjà, à cette époque, on se moquait de son club alors qu’au final l’équipe jouait la C1 tous les ans. Durant 20 années consécutives, le technicien français a emmené les Gunners en LDC. Au-delà de tout ça, il a surtout changé la mentalité du vestiaire. Fini les grosses murges avant et après les matchs. Il est arrivé en imposant des mises au vert et tout un tas d’autres mesures à l’image du repas d’avant-match : des bonnes pâtes à l’eau. Un classique mais qui en dit long sur le niveau de rigueur qu’Arsène a introduit à Londres.

Il y en a des choses à dire sur le passé des Gunners / Crédits photo : Théo Wargnier

Sur le terrain, les choses ont également bougé. Dire qu’il a débarqué avec l’envie de gagner est certes vrai. Cependant cela reste très bateau. En effet, l’ancien coach de Nagoya a fait bien plus. Il a posé ses bagages à Highbury avec l’envie de jouer « avec la manière ». Qu’est-ce que cela veut dire ? Jouer avec la manière c’est dominer son adversaire pendant 90 minutes en donnant une raison au spectateur de ne pas détourner le regard une seule seconde. Il fallait que la personne dans son canapé craigne de se lever par peur de louper une action de grande classe. Gagner 1-0 en étant mauvais le rongeait. Perdre 2-1 en ayant surclassé l’équipe en face le rendait optimiste pour la suite.

Et que dire de ses années de gloire. De 2002 à 2006 les Gunners de Wenger sont à leur prime. Une belle équipe de champions récitant une ode au football qui s'est terminée par une défaite en finale de LDC face au Barça. Mais cette période fut surtout marquée par le titre de champion de 2004 : 26 victoires, 12 matchs nuls et 0 défaite en championnat. Arsenal devient la première équipe à remporter le championnat sans perdre un seul match. Composé de 7 Frenchies, cet effectif est le témoin de la patte Wenger sur le recrutement des joueurs de l’hexagone à Londres. Pas étonnant que notre jeune supporter se soit rapidement identifié à l’équipe : il y a vite trouvé des repères.

Thierry en pleure 

Toutefois, pendant que notre ami rêve devant ses bouquins, le club se dirige lui vers une 5e année d’affilée sans jouer la Coupe aux grandes oreilles.

De son côté, Thierry Henry ne rigole plus beaucoup. Légende du club mais surtout grand supporter de l’équipe, l’ancien numéro 14 a déclaré plusieurs fois tout le mal qu’il avait à regarder les Gunners ces dernières temps. Cela va même plus loin. Patrice Évra déclarait sur Sky Sports que le meilleur buteur de l’histoire d’Arsenal avait éteint sa télé lorsqu’il avait vu que Xhaka était le capitaine du jour. « Je ne peux pas regarder Xhaka être le capitaine de mon équipe » a-t-il dit à Évra.

Ces mots sont durs venant du meilleur buteur de l’histoire du club. Des propos qui ne doivent pas arranger la santé mentale des joueurs, en témoigne le Suisse qui n’a pas caché avoir été touché par les propos du champion du monde français. Ces déclarations influencent forcément les autres supporters qui prennent le parti de la légende du club plutôt que d’encourager le joueur dans la tourmente.

Mais Henry a-t-il la solution ? Ou plutôt ne serait-il pas la solution ? Car dès que l’on annonce du changement à Arsenal, le nom du Français est immédiatement cité. Lui qui avait déjà fait un retour à l’hiver 2012 pour deux mois, n’a ensuite jamais caché son enthousiasme à l’idée de revenir dans la capitale. Dans une récente interview pour le magazine Four Four Two, il a affirmé que c’était toujours dans un coin de sa tête. Cependant, l’ancien entraîneur de l’Impact Montréal s’est déclaré encore en phase d’apprentissage dans le monde du coaching. Il faudra donc attendre encore un peu avant de voir Thierry Henry retourner dans son jardin.

Ce jardin, notre supporter le voit pourrir d’année en année. Si Arteta a réussi à lui redonner de la couleur, il suffit d’une boulette de Granit ou d’un carton rouge de Leno pour tout bousiller. Mais quand on supporte un club en reconstruction comme Arsenal, toutes ces choses là apparaissent comme une étape à franchir. Patience est alors le maître-mot pour les fans des Gunners. Nul doute que la tempête sera bientôt finie. Ainsi, le jardin pourra de nouveau fleurir.

Crédits photo : Getty Images

Actuellement en Master à l'ESJ Lille, je m'avère être un adepte du groundhopping à la recherche de grosses ambiances qui ambitionne de parcourir le globe à travers ses stades de foot. Côté maillot, je fus biberonné au chardon nancéien et au coaching de Pablo Correa. J'ai aussi grandi avec le calme d'Arsène Wenger et les tacles de Laurent Koscielny sur Canal. Mais parce qu'il n'y a pas que le football dans la vie, je vibre tout autant à encourager Thibaut Pinot dans son virage, Julia Simon devant L'Equipe, mais aussi Arthur Fils sur Eurosport.

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