Sur la course en ligne élite masculine des championnats du monde de cyclisme sur route, l'équipe belge s’avance avec une véritable armada à domicile. Ce dimanche 26 septembre, entre Anvers et Louvain, Wout van Aert et ses coéquipiers seront très attendus.

Sur un tracé flandrien long de 268,3 kms et dix-neuf ans après les derniers mondiaux organisés en Belgique (2002, à Heusden-Zolder), de gros espoirs reposent sur les hommes de Sven Vanhourenhout. Mais pour constituer sa liste de huit noms (seulement), le sélectionneur national belge a dû trancher. Parmi la pléiade de talents à sa disposition, l’ancien médaillé de bronze aux mondiaux de cyclo-cross en a laissé certains sur le carreau.

Wout van Aert en leader

D’abord, parmi les hommes retenus, Wout van Aert est sans doute celui qui semble le plus évident. Cela vaut pour Sven Vanhourenhout : « Un championnat du monde en Belgique avec un leader comme Wout van Aert, c’est incroyable. J’ai parlé avec tous les coureurs sélectionnés. Ils sont tous prêts à travailler pour Wout. » Et justement, pour accompagner le récent vainqueur du Tour de Grande-Bretagne, la Belgique présente une équipe XXL.

Dylan Teuns et Victor Campenaerts, respectivement vainqueurs d’étape sur le Tour de France et sur le Giro, seront bien présents. Tout comme Jasper Stuyven, lauréat du dernier Milan-San Remo. Yves Lampaert, Tiesj Benoot et Tim Declercq seront également de la partie pour assurer la garde rapprochée. Enfin, le jeune prodige Remco Evenepoel, tout juste médaillé d’argent sur la course en ligne des championnats d’Europe, occupera le rôle de lieutenant de luxe.

Fin d’une ère

Mais cette sélection, aussi impressionnante soit-elle, marque la fin d’une ère. Greg Van Avermaet, toujours présent sur les mondiaux depuis 2005, mais aussi Philippe Gilbert, seul champion du monde belge toujours en activité, manquent à l’appel. Si Gilbert n’a pas caché sa déception, il doit donc se contenter d’une place de réserviste aux côtés du vainqueur de Paris-Roubaix 2017. En plus de ces deux cadors, Tim Merlier, Gianni Vermeersch et Tim Wellens sont également absents de la liste des titulaires. Preuve supplémentaire, s’il en fallait une, de l’immense réservoir dont dispose le plat pays.

Du côté de Sven Vanthourenhout, on fait donc le choix de se passer d’un capitaine de route tel que Philippe Gilbert. En ce sens, on compte avant tout sur les grandes qualités de Wout van Aert. « Wout est un leader et ce n’est pas spécialement nécessaire d’avoir un capitaine de route dans l’équipe. Si Remco (Evenepoel, NDLR) avait été leader, ça aurait été important pour lui d’avoir un Philippe ou un Greg dans la course pour qu’il soit plus tranquille. Mais avec Wout, c’est une autre histoire. », explique le sélectionneur.

Pas de mondiaux pour Greg Van Avermaet, champion olympique en 2016. ©Belga

« Un problème de luxe »

Pour développer sa pensée, Vanthourenhout évoque « un problème de luxe » pour la sélection belge. Il reconnaît volontiers qu’il est « dommage d’avoir deux grands champions comme Gilbert et Van Avermaet en réserve », mais affirme ici une stratégie bien établie. Avec cette liste constituée, l’ancien sprinteur opte en effet pour un leader unique et privilégie la forme du moment. Et tant pis pour le palmarès ou l’expérience de ce genre de rendez-vous. Place aux rouleurs et puncheurs ayant montré de belles choses cette année. Place à des coureurs tant capables de mener le peloton, que de suivre les multiples attaques qui s’annoncent sur un tracé très technique.

Avec une équipe dévouée à sa cause, la pression est donc conséquente sur les épaules de Wout van Aert. Champion de Belgique sur route, vainqueur de Gand-Wevelgem et de l’Amstel Gold Race, toujours placé sur Milan-San Remo, les Strade Bianche ou le Tour des Flandres, le triple vainqueur d’étape sur la dernière Grande Boucle a certainement à cœur de faire mieux que lors des JO de Tokyo (médaille d’argent derrière Richard Carapaz).

À 27 ans, Wout van Aert est plus que jamais en quête d’arc-en-ciel. Et la Belgique serait bien heureuse de trouver un successeur à Philippe Gilbert, sacré il y a neuf ans.

Crédit photo en Une : Belga