En 2015, l’arbitre Marco Ferreira, qui était un actuel arbitre international avait dénoncé les hauts dirigeants du club de Benfica de corruption avec les arbitres. En effet, il avait dit dans un entretien que Vitor Pereira, président du conseil des arbitres du Portugal, favorisait le club de Benfica en achetant des arbitres. Le club de Porto avait alors essayé de trouver des explications à ce sujet mais aucune enquête n’avait été ouverte. Suite à cette déclaration, Marco Ferreira n’a pas arbitré la finale de la Supercoupe entre le Sporting et Braga où il était pourtant désigné. On a demandé à cet arbitre s’il y avait une justification ? « La seule explication qui me vient à l’idée est que la saison passée j’ai arbitré à trois reprises le Benfica Lisbonne et ils ont perdu deux fois. Le seule grand club qui le [Vitor Pereira] soutient est Benfica. » Après cette déclaration, l’homme mit un terme à sa carrière d’arbitrage et se lança dans le combat ayant comme but de dévoiler les vérités de l’affaire d’e-mails.
Puis, en Novembre 2016, Monsieur Vieira avait était condamné par le Conseil de Discipline de la Fédération Portugaise de Football. Il avait été condamné à 2 mois de suspension et une amende de 3 445 euros pour « dommage à l’honneur et à la réputation » contre les « membres de la structure sportive, éléments de l’équipe d’arbitrage, joueurs, dirigeants, agents sportifs et spectateurs. » Il avait critiqué la prestation de l’arbitre Manuel Oliveira lors du nul contre le Vitoria Setubal.
Comme une bouteille à la mer qui refait surface, le journal O Jogo, a déclaré dans une de ses UNE que le club de Benfica aurait tenté de corrompre huit arbitres lors des quatre dernières années. O Jogo a en effet publier des mails pour prouver ses propos.
L’un d’entre eux, s’intitulait « Nomination des arbitres pour prochaine journée » disait :
« Paulo, [Gonçalves, conseiller juridique de Benfica]
Est-ce que l’arbitre est prêt ? Car on veut qu’il vienne arbitrer à Porto. Je t’embrasse. Mario [Mario Figueiredo, chargé de la communication à Benfica] »
La réponse était de taille :
« T’inquiètes pas, on a trouvé un arbitre bien incompétent. Je t’embrasse fort ! »
Une enquête avait alors été ouverte. Celle-ci est toujours en cour. Le président de Sporting, Bruno de Carvalho avait déclaré lors d’une interview sur la chaîne TVI 24 que le club de Benfica payait les arbitres en leur offrant des cadeaux de grandes valeurs. La valeur totale serait d’environ un quart de millions d’euros.
Le Directeur Communication de Porto, Francisco Marques affirme avoir vu un échange d'email entre le président de Benfica, Luis Filipe Vieira, et le Docteur Armando Nhaga, communiqué par la police nationale de Guinée-Bissau. Le Docteur Nhaga aurait d'abord affirmé qu'il a essayé d'aider Benfica à remporter le championnat de la saison 2015/16, contre une somme de 75 000 € à régler par Benfica. Le président de Benfica aurait refusé la proposition de Nhaga comme il ne connaissait pas le Docteur, mais apparemment était ouvert à un accord. C’est cela que veut dénoncer les dirigeants du club de Porto. Ils dénoncent Benfica d’utiliser la « magie noire » pour gagner ses matchs. Porto affirme que Benfica a dépensé 136 000 Euros ces 3 dernières années pour avoir recours aux services de Magie Noire du Docteur Nhaga, qui a permis au club de remporter le championnat du Portugal. Des nombres, des chiffres, beaucoup d’argent, de la corruption, reste à savoir si cela est bien vrai.
L’affaire des « e-mails » refait surface. Le procureur du district de Lisbonne à publié jeudi dernier un mandat de perquisition « domiciliaire et non domiciliaire ». Le coupable ? Luis Filipe Vieira. Il est coupable de « crimes de corruptions passives et actives ». La police judiciaire a attendue vendredi pour fouiller tous les locaux du club de Benfica mais aussi les domiciles de ses dirigeants. Le domicile du président des aigles a été fouillé ainsi que le domicile de Paulo Gonçalves, le conseiller juridique de Benfica. Ces deux hommes sont fortement impliqués dans l’affaire des e-mails.
Comme dit précédemment, vendredi 20 octobre, les inspecteurs de la police judiciaire sont arrivés au stade le matin et sont repartit vers 20h. Une équipe qui était formée de 4 magistrats, deux juges d’instructions, 28 membres de la Police Judiciaire, des inspecteurs et experts financiers. Les recherches ont duré particulièrement longtemps dans les maisons de Pedro Guerra, actuel commentateur sportif sur la chaine sportive de la chaine BTV, et celle de Ferreira Nunes, ancien responsable de la notation des arbitres.
L’enquête est pour le moment dans le secret de la justice mais pourrait éclater très prochainement. Les coupables risquent une grosse amende mais surtout de la prison. Selon quelques rumeurs, le club des aigles pourraient être relégué en D2. Le journal Record a essayé d'obtenir des réactions sur le sujet. Cependant, personne en charge des réunions ne voulait faire de commentaire à ce sujet.
Une affaire qui reste encore très floue mais une affaire qui pourrait bousculer le football portugais. Reste à suivre cela de près et à attendre de nouvelles informations.
Matthieu DARBAS ( @BetmecH )