Coupe du monde

Coupe du Monde 2022 : le Onze de la compétition

Déjà près d'une semaine que la plus belle des compétitions du football mondial a tiré sa révérence sur le sacre de l'Argentine en finale face à l'équipe de France. Entre les équipes qui ont surperformé, celles qui ont connu des désillusions précoces ou encore les joueurs révélations de ce Mondial, l'heure est au bilan de la compétition au Qatar. Retrouvez le Onze de la compétition réalisé par nos soins pour souligner les joueurs qui auront marqué de leur empreinte cette Coupe du Monde 2022. 

Le système : un 4-3-3 vraiment argentin

Sans garantir une vrai stabilité défensive comme ont pu le démontrer certaines rencontres de l'Albicéleste dont celle face aux Pays-Bas et à l'équipe de France, la rigueur au milieu de terrain de la sélection argentine fut l'un des piliers qui ont permis à tout un pays de basculer dans l'allégresse il y a désormais une semaine.

Avec une défense à quatre classique et des profils de stoppeur et bloqueur comme le football moderne l'exige, des défenseurs latéraux très offensifs face aux adversaires modestes et solides défensivement dans les grands rendez-vous, c'est avant tout le milieu de terrain qui fait la spécificité du dispositif argentin.

Grâce à un trio de l'entrejeu composé d'un joueur à vocation défensive (Rodrigo de Paul ou Leandro Paredes suivant les rencontres) et de deux joueurs plus à l'aise pour briser des lignes grâce à leurs passes, c'est avant tout ce secteur de jeu qui a donné des ailes à la sélection sud-américaine. Comme l'ont démontré les soixante premières minutes en finale, les Argentins ont combiné technique et agressivité tout en se montrant très directs pour trouver leurs trois attaquants sur de bons ballons en profondeur.

En ayant toujours marqué plus de deux buts dans les 90 premières minutes de l'ensemble des rencontres qu'ils ont disputées si l'on excepte leur accident face à l'Arabie Saoudite, les Argentins ont surtout pu compter sur une animation offensive toujours réaliste dans les moments importants. En s'appuyant sur le duo Lionel Messi – Lautaro Martinez en début de compétition avec le numéro 10 en soutien de son buteur, c'est après la deuxième rencontre que le système des Ciel et Blanc s'est transformé en vrai trio offensif.

Avec la titularisation d'un Julian Alvarez véritable révélation de cette compétition à son poste entouré d'un Lionel Messi aligné à droite et très mobile, c'est Angel Di Maria qui est venu prouver en finale son efficacité dans le couloir gauche de l'attaque argentine.

Malgré quelques hésitations dans son animation offensive (voire même dans son schéma défensif avec une défense à cinq tentée en quart de finale), Lionel Scaloni sort de cette Coupe du Monde 2022 avec un schéma clair dont la domination a été démontrée en finale, celui d'un 4-3-3 bien à plat, symbolique de la sélection argentine d'un Lionel Messi qui a magnifiquement trouvé sa place pour se fondre dans un collectif très uni.

Gardien de but : Dominik Livakovic (Croatie)

Qui aurait pu imaginer avant le début de la compétition voir le gardien du Dinamo Zagreb émerger comme la révélation au poste de gardien de but de ce Mondial 2022. Régulier dans ses performances en club et très prometteur à 27 ans, celui qui gardait pour la première fois les cages de la sélection finaliste en titre de la compétition a même dépassé les espérances placées en lui par tout un pays.

Avec un seul but encaissé lors de la phase de poules, dans une rencontre rapidement renversée face au Canada, c'est en tant qu'élément essentiel du collectif croate reposant sur sa solidité que le natif de Zadar atteint les phases finales de la Coupe du Monde. Déterminant dans le huitième de finale face au Japon avec trois arrêts sensationnels et une séance de penaltys fabuleuse pour propulser son pays en quarts de finale, c'est face au Brésil qu'il réalisera sa plus belle performance avec onze arrêts dans le temps réglementaire et la prolongation avant d'arrêter le premier tir au but brésilien pour envoyer la Croatie en demi-finale. En échouant en demi-finale, il fera décrocher à sa nation un deuxième podium en deux Coupes du Monde après la deuxième place en Russie en 2018.

Annoncé au Bayern Munich pour suppléer Manuel Neuer, qui s'est fracturé la jambe il y a deux semaines, le gardien pourrait finalement rester à Zagreb six mois avant d'étudier les offres des clubs où il pourraient poursuivre sa carrière au plus haut niveau.

Défenseur latéral gauche : Théo Hernandez (France)

Entré après seulement douze minutes lors du premier match des Bleus dans la compétition face à l'Australie pour suppléer la blessure de son frère Lucas, Théo Hernandez s'est révélé être l'un des joueurs les plus décisifs pour l'équipe de France dans la compétition.

Buteur après quelques minutes face au Maroc en demi-finale, c'est avant tout grâce à ses qualités défensives qu'il a excellé dans le système de Didier Deschamps. Capable de garantir une assise défensive aux Bleus malgré les très nombreuses absences, il a aussi beaucoup apporté grâce à sa qualité de centre et plus largement de progression vers l'avant.

Exténué en finale puis remplacé, il aura délivré deux passes décisives et marqué un but en six rencontres en devenant à tout juste 25 ans l'un des nouveaux repères de la défense bleue.

Défenseur central : Josko Gvardiol (Croatie)

A tout seulement 20 ans, Josko Gvardiol fut la plus belle révélation de cette Coupe du Monde. Joueur du RB Leipzig, titulaire en club malgré son très jeune âge, il a ébloui tous les observateurs en réalisant un Mondial 2022 plein et en atteignant la demi-finale avec la sélection croate.

En débutant la compétition sur le banc à la grande surprises des supporters croates, c'est ensuite associé à l'expérimenté Dejan Lovren que Josko Gvardiol fut le garant de la solidité défensive de sa sélection. En disputant l'intégralité des rencontres et en se montrant même buteur lors du match pour la troisième place face au Maroc, il a impressionné bon nombre des observateurs des plus grands clubs au monde qui devraient rapidement tenter d'attirer dans leurs filets celui qui symbolise le futur d'une sélection croate vieillissante.

Défenseur central : Dayot Upamecano (France)

A l'inverse du reste de la composition de l'équipe de France pour cette Coupe du Monde 2022, la charnière centrale Varane – Upamecano semblait être l'un des rares motifs de confiance de l'encadrement bleu avant le début de la compétition.

Associé au champion du monde 2018 joueur de Manchester United, Raphaël Varane, c'est avec ses qualités physiques que Dayot Upamecano a logiquement postulé au poste de défenseur central gauche de la sélection tricolore. Grâce à ses qualités de vitesse et malgré quelques errances défensives qui auraient pu coûter un ou deux penaltys aux Bleus, il a grandement contribué au parcours des Bleus et notamment en finale où il a su très bien défendre sur les rares opportunités argentines sur les 120 minutes de temps réglementaire et additionnel.

Défenseur latéral droit : Achraf Hakimi (Maroc)

A seulement 24 ans, Achraf Hakimi est un joueur majeur de sa sélection, grâce à son expérience au plus haut niveau mais également une technique et un physique qui lui permettent de prétendre au titre de meilleur latéral gauche de la compétition.

Dans une équipe marocaine où le rigueur défensive est un aspect décisif du schéma de Walid Regragui, la force du joueur du Paris Saint-Germain est sa capacité à apporter offensivement tout en assurant défensivement en se repliant très rapidement. Passeur décisif face au Canada pour le succès qui a validé le ticket des Lions de l'Atlas pour les huitièmes de finale, il a su très bien contenir son partenaire en club Kylian Mbappé en demi-finale après n'avoir fait qu'un avec son bloc face à l'Espagne et au Portugal pour être un artisan majeur de la meilleure performance d'un pays africain dans l'histoire de la Coupe du Monde.

Milieu défensif : Rodrigo De Paul (Argentine)

En évoluant toute l'année à l'Atlético Madrid et ce depuis plus d'une saison, Rodrigo de Paul possédait le profil parfait pour convenir au jeu de Lionel Scaloni. Aligné en tant que numéro 6, parfois un peu plus offensif, de l'Albicéleste, il a rayonné par sa “grinta” et son physique qui ont fait toute la différence dans l'entrejeu argentin.

Sans se montrer décisif pour autant, il a participé à toutes les rencontres de sa sélection en commençant par le revers initial face à l'Arabie Saoudite avant de conduire les siens vers un succès historique notamment grâce à sa complémentarité avec Alexis MacAllister et Enzo Fernandez, qui, dans des registres différents, ont également largement œuvré à la supériorité du milieu argentin tout au long de la compétition.

Milieu central : Antoine Griezmann (France)

Si vous aviez débranché votre télévision ou bien simplement aviez arrêté de suivre le football depuis la finale de la Coupe du Monde 2018, vous deviez être absolument certains de voir évoluer Antoine Griezmann au sein de l'équipe de France lors de ce Mondial 2022. Pourtant, les quatre dernières années n'ont pas été de tout repos pour celui qui a d'abord été transféré au FC Barcelone avant de retourner dans le club qui l'a vu émerger au plus haut niveau, l'Atlético Madrid.

Toujours dans les plans du sélectionneur Didier Deschamps, il a, presque à lui seul, assuré la solidité défensive des Bleus lors des pertes de balle. Aligné dans un rôle de numéro 10 en phase offensive et de couteau suisse pour défendre en ayant réalisé près de dix dégagements dans sa surface sur l'ensemble de la compétition, c'est également l'un des joueurs tricolores qui a le plus couru, confirmant ainsi ses capacités physiques et ayant permis de se rendre compte du travail réalisé par celui dont l'action d'achat de l'Atlético Madrid, dans le cadre de son prêt par le FC Barcelone, n'a été levée que quelques semaines avant le début de la compétition.

Semblant touché en finale et contraint d'être remplacé après 70 minutes de jeu par son sélectionneur, il aura notamment délivré trois passes décisives dans la compétition mais n'aura pu permettre à tout un pays de décrocher une deuxième étoile de suite.

Milieu offensif : Enzo Fernandez (Argentine)

Arrivé en provenance de River Plate à Benfica depuis juillet dernier, celui qui fêtera son vingt-deuxième anniversaire en janvier fut l'une des révélations de la compétition. Buteur face au Mexique, passeur face à la Pologne, c'est surtout un travail de l'ombre que l'Argentin a réalisé.

Très précieux à la récupération en harcelant les milieux adverses comme peuvent en témoigner Adrien Tchouaméni et Adrien Rabiot qui n'ont presque pas pu exister pendant plus d'une heure en finale, il s'est distingué par une qualité technique sensationnelle, très proche de celle qui lui permet de faire rêver tous les supporters lisboètes qui voient en ce joueur le présent et le futur d'une équipe engagée en huitièmes de Ligue des Champions pour la deuxième partie de saison.

Très complémentaire à la fois avec Julian Alvarez avec qui il a beaucoup joué dans son pays natal avant que tous deux soient transférés en Europe, il a également brillé avec Lionel Messi qu'il a toujours trouvé assez facilement dans une attaque argentine qui a rayonné jusqu'en finale avant de décrocher le titre ultime et ainsi prendre une nouvelle dimension.

Ailier gauche : Kylian Mbappé (France)

Auteur d'un triplé en finale face à l'Argentine, avec treize buts inscrits en deux éditions et deux finales atteintes, le natif de Bondy fait de la Coupe du Monde sa compétition malgré une défaite cruelle après avoir ramené les siens à hauteurs de leurs adversaires à deux reprises dimanche dernier.

Meilleur buteur de ce Mondial 2022 devant Lionel Messi, avec désormais plus de 30 buts au compteur en équipe de France à seulement 24 ans, le joueur du Paris Saint-Germain a ébloui toute la planète football de ses accélérations. Il a également été impressionnant au moment de tirer les penaltys pour les Bleus. Alors qu'on le pensait peut-être un peu pensif au moment de poser le ballon en face du gardien après son échec face à la Suisse lors du huitième de finale de l'Euro 2016 qui avait de fait éliminé les Bleus, sa meilleure réponse fut envoyée en finale avec trois penaltys transformés dans la même rencontre.

Seule ombre à son tableau, deux performances où il fut muselé par les Anglais puis les Marocains, attirant néanmoins beaucoup d'attention des défenses adverses pour libérer des espaces à ses coéquipiers.

Ailier droit : Lionel Messi (Argentine)

Le sacre argentin de 2022 restera certainement le sien, celui de l'apothéose de la carrière d'une légende du football, décrochant à 35 ans le graal de tout footballeur. Buteur dans six des sept matchs de sa sélection au Qatar, il a également délivré trois passes décisives, portant les siens vers le succès notamment lors de la phase finale avec des buts à chaque tour pour l'Albicéleste.

Souvent aligné en tant que numéro 9 associé à Lautaro Martinez en début de compétition mais également dans le couloir droit dès qu'Angel Di Maria avait les faveurs de son coach Lionel Scaloni, il a semblé exceller dans la conservation du ballon dans le couloir droit mais également par sa justesse technique. Sa remise en déviation sur l'ouverture du score argentine en finale n'est qu'un exemple de tous ses gestes techniques fabuleux réalisés dans ce Mondial, il fut, certainement pour sa dernière Coupe du Monde, une nouvelle fois le joueur majeur d'une sélection argentine qu'il est enfin parvenu à installer sur le toit du football mondial.

Buteur : Julian Alvarez (Argentine)

Remplaçant au début de la compétition alors que son sélectionneur Lionel Scaloni lui préférait le profil de Lautaro Martinez, l'attaquant de Manchester City s'est ensuite naturellement imposé comme le détonateur d'une Albicéleste conquérante dans ce Mondial. Buteur pour chacune de ces deux premières titularisations dans ce Mondial face à la Pologne et l'Australie, c'est son doublé en demi-finale face à la Croatie qui reste dans toutes les mémoires avec un deuxième but fabuleux conclu de près face au portier Livakovic.

Remplaçant d'Erling Haaland à Manchester, l'Argentin pourrait postuler à plus de minutes en club et pourquoi pas pousser Pep Guardiola à imaginer un système pour l'aligner avec le Norvégien et lui permettre de conserver sa forme démontrée au Qatar.

Bercé par les cigales, l'Olympique de de Marseille n'est pas le seul à me faire vibrer. Passionné de football, tennis, basketball, baseball, rugby, hockey, golf ou encore sports d'hiver, j'adore me plonger dans les histoires des athlètes qui ont marqué, marquent ou marqueront leur discipline.

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