A quelques semaines du vote qui décidera de l’organisateur de la Coupe du Monde 2026, prévu la veille du début du Mondial 2018 (13 juin) à Moscou, des commissions techniques envoyées par la FIFA rendent visite aux pays candidats pour examiner sur le terrain les infrastructures nécessaires au bon fonctionnement de l’organisation potentielle de la 23ème édition de ce tournoi intercontinental, qui accueillera pour la première fois de son histoire 48 équipes.

Cette augmentation du nombre de nations permettait à d’autres sélections moins « prestigieuses » de côtoyer le haut niveau et ainsi amener un progrès dans le paysage du football mondial. Dans un entretien accordé au site de la FIFA, le président Giani Infantino n’a pas caché les bénéfices financiers qu’apporterait cet élargissement à 48 équipes.

Le pays devra cette fois-ci faire face à une candidature nord-américaine, United2026, composée du Canda, des États-Unis et du Mexique. On se dit que la candidature marocaine n’a aucune chance face à trois pays, qui comptent parmi eux les premier (USA) et dixième (Canada) Produits Intérieurs Bruts mondiaux de 2017, alors que le Maroc se hisse seulement à la 62ème place en la matière.

 

Une candidature solide

On ne peut pas dire que ce pays n’a pas d’expérience dans la réception d'événements sportifs continentaux et internationaux, puisqu’il a organisé une multitude de Championnats d’Afrique dans plusieurs sports (athlétisme, basket-ball, football, handball…), le dernier en date s’étant déroulé du 13 janvier au 4 février de l’année courante, et remporté par le pays-hôte face au Nigéria. On peut également y ajouter deux Coupes du Monde des Clubs accueillies en 2013 et 2014.

Le Maroc n’en est pas à sa première candidature pour accueillir cette compétition mondiale : en effet, il avait déjà proposé d’organiser les éditions de 1994, 1998, 2006 et 2010, mais toutes n’ont pas abouti, que ce soit la rude concurrence (États-Unis, France, Allemagne…) mais aussi des soupçons de corruption dans les votes face à l’Afrique du Sud pour 2010.

Petit récapitulatif sur le déroulement de la candidature Morocco2026 :

  • 11 août 2017 : le Maroc dépose officiellement sa candidature à la FIFA
  • 23 novembre 2017 ; la FRMF nomme Hicham El Amrani, ex-directeur général de la CAF, en tant que coordinateur entre la commission d’organisation et la FIFA
  • 10 janvier 2018: Moulay Hafid Elalamy, actuel ministre de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Économie numérique, est nommé Président du Comité de Candidature par le roi Mohammed VI
  • 15 mars 2018: la commission d’organisation dépose son dossier de candidature marocaine au siège de la FIFA

Cette candidature ne s’est pas déroulée sans obstacles : la Fédération Royale Marocaine de Football, par le biais de son président Fouzi Lekjaâ, ont transmis un communiqué à destination de l’institution dirigée par Gianni Infantino pour dénoncer un changement de critères du règlement de candidature, qui défavoriserait le Maroc, parmi la règle obligeant qu’une ville-hôte doit obligatoirement avoir 250.000 habitants minimum, et signaler un “un manque de transparence et d'équité” de la part de la FIFA, qui serait soupçonnée de vouloir avantager la candidature américaine.

 

Une candidature marocaine, arabe et africaine

Les derniers mois de l’année 2017 ont été très importants pour le football marocain : alors que le Wydad de Casablanca remporte début novembre la Ligue des Champions africaine aux dépens du club égyptien d’Al Ahly, autre pilier du football africain, la sélection marocaine s’illustre quelques jours plus tard par sa 2 en battant les Éléphants de la Côte d’Ivoire à Abidjan (2-0), vingt ans après sa dernière apparition durant la Coupe du Monde 1998 en France, avec une équipe menée par Mustapha Hadji, actuel entraîneur adjoint d’Hervé Renard.

L’obtention potentielle de la réception de cette compétition serait non seulement une récompense après la très bonne image du paysage footballistique marocain, mais l’alternance des pays organisateurs pencherait en faveur du Maroc, en plus du fait que depuis la création de la Coupe du Monde en 1928, une seulement a été organisée en Afrique.

Pour l’Empire chérifien (autre nom donné au Maroc), la réception de cette compétition à 48 équipes apportera un développement social et économique pour le pays, notamment dans le secteur touristique : l’arrivée de supporters de 48 nations confirmerait alors l’accroissement du nombre de touristes et celui des capacités hôtelières depuis le début des années 2000 (137% d'augmentation du nombre de touristes et 7% d'augmentation annuelle de la capacité hôtelière depuis 2003 – Source ; Compte Twitter de Morocco2026), De plus, le budget adjugé par la FIFA au pays organisateur pour les infrastructures, que la fédération a estimé à 15,8 millions de dollars, permettra de développer notamment les équipements sportifs, tels que les stades et les centres d’entraînement.

Cette candidature a suscité de nombreux soutiens et à plusieurs échelles :

Un soutien africain

Des appels de soutiens ont été lancés par les ancien et nouveau présidents de la CAF, respectivement Issa Hayatou et Ahmad Ahmad. Ce dernier a d’ailleurs déclaré qu’il « pense que l’Afrique doit gagner » durant la 40ème Assemblée Générale de la Confédération Africaine de Football à Casablanca (Maroc). Cependant, la FIFA a demandé à la Confédération de retirer son soutien pour principe de neutralité : en effet, le président de l’institution. Une exception ; l’Afrique du Sud qui avait apporté son soutien avant de le retirer quelques jours plus tard, une retrait justifié par une « hésitation persistante » entre les deux candidats.

Un soutien arabo-musulman

Le Sommet de la Ligue Arabe et l’Organisation de la Coopération Islamique (soit 57 Etats) ont eux aussi apporté leur soutien au Maroc. La Ligue des États Arabes a déclaré donner « un soutien total et un appui sans faille à cette candidature. » (29ème Sommet de la Ligue Arabe, le 15 avril à Dhahran, Arabie Saoudite). De plus, ce soutien arabe a été appuyé par le Conseil des Ministres Arabes de la Jeunesse et des Sports, organisé au Caire mi-mai, pour réitérer le support des fédérations arabes de football. Enfin, cette candidature a été l’occasion pour les pays du Maghreb de tenter de renforcer leurs relations diplomatiques, particulièrement entre le Maroc et l’Algérie, qui a affirmé être derrière la postulation chérifienne malgré les discordes politiques.

Un soutien international

Effectivement, plusieurs grandes nations du football mondial ont elles aussi apporté leur soutien, comme la France, la Belgique, ainsi que l’organisateur de la Coupe du Monde de cette année, la Russie. D’ailleurs, selon le président de la Fédération Française de Football, Noël Le Graet, “La France n'a qu'une voix, mais elle donnera peut-être un élan à l'Europe pour choisir le Maroc.’’

Morocco2026 a également la chance d’avoir des ambassadeurs de classe mondiale :

 

Mention spéciale à Saad Abid, militant et fondateur du mouvement MAYMKENCH2026 (traduction du dialecte marocain : Ce n'est pas possible 2026), qui part à la rencontre de célébrités du football et du showbiz pour avoir leur soutien. Une des vidéos de ce mouvement, avec Lionel Messi :