Critique : « Mon autobiographie » – Alex Ferguson
Alors que Manchester United traverse actuellement une période compliquée, retournons à l’époque où les Red Devils dominaient l’Angleterre et l’Europe en étant guidés par un homme : Sir Alex Ferguson.
Manager emblématique de Manchester United et du football anglais, Alex Ferguson est revenu sur sa longue carrière en publiant son autobiographie en 2013. Son parcours de joueur professionnel, ses relations avec les stars du vestiaire mancunien, ses rivalités avec les autres entraîneurs de Premier League mais aussi sa vie en dehors des terrains : Alex Ferguson se livre sans détour.
« Ronaldo est le joueur le plus doué que j’ai jamais entraîné »
Dans son autobiographie, Alex Ferguson accorde des chapitres entiers à plusieurs grands joueurs qui ont évolué sous ses ordres. S’il s’attarde assez longuement sur Cristiano Ronaldo qu’il considère comme le meilleur, l’entraîneur écossais décrit aussi le charisme d’Eric Cantona, l’admiration qu’il porte à la Class of ’92, l’importance de Roy Keane dans le vestiaire mancunien ou encore la quête perpétuelle de célébrité de David Beckham. Une introspection intéressante, garnie d’anecdotes, au sein même des différentes générations qui ont traversé l’ère Ferguson. Si l’écriture manque parfois de dynamisme pour nous tenir en éveil tout au long de certains chapitres, la découverte des relations parfois compliquées entre un entraîneur et ses joueurs demeure très intéressante.
« J'ai trouvé refuge dans de nombreux centres d'intérêts et hobbies qui gardaient mon esprit en éveil »
En apparence la partie la moins intéressante pour les fans de football, le passage sur les activités extra-sportives d’Alex Ferguson est peut-être celui qui permet de mieux comprendre le succès de l’écossais. Ce dernier nous avoue le secret de sa longévité : s’évader l’esprit grâce à des passe-temps différents. Entre la littérature et la constitution d’une cave à vin, Ferguson a trouvé la formule pour rester 27 ans à Old Trafford. Peu palpitants et relativement pauvres en anecdotes croustillantes, ces chapitres permettent en revanche de mieux cerner la psychologie de l’homme aux treize titres de champions d’Angleterre.
« L’erreur de Benitez a été de faire de notre rivalité une affaire personnelle »
Sans ordre chronologique, Alex Ferguson alterne les chapitres sur sa vie, ses joueurs mais aussi les entraîneurs qu’il a côtoyé. Il décrit ainsi les relations compliquées avec Rafael Benitez ou encore ses rivalités avec José Mourinho et Arsène Wenger. Là résident des aspects qui auraient mérité d’être développés davantage. Peu de commentaires sont faits sur l’aspect purement footballistique comme le jeu pratiqué par ses rivaux ou les tactiques mises en place. Cependant, la description des conflits entre les grands managers de Premier League reste plutôt intéressante.
Si vous êtes à la recherche d’analyses tactiques poussées, passez votre chemin. Malgré son écriture parfois lente, cette autobiographie reste cependant une belle pièce pour ceux qui souhaitent entrer dans l’intimité du monument Ferguson.