Après une saison 2020 compliquée, où Dallas a notamment dû évoluer la majeure partie de l’année sans son quarterback Dak Prescott, les Cowboys revivent depuis le début de cette nouvelle saison, dans le sillage de plusieurs jeunes joueurs qui s’affirment déjà comme les nouveaux leaders de la franchise. À travers le prisme de trois jeunes draftés ces deux dernières années, analyse d’un retour au premier plan accéléré par des espoirs qui confirment déjà.

Une saison 2020 cauchemardesque

Pour comprendre pourquoi les Cowboys peuvent se féliciter d’avoir – même si la saison n’est pas encore terminée – rebondi, il faut revenir il y a un peu moins d’un an, début 2021, au moment de faire le bilan du précédent exercice. Ce dernier est très loin d’être flatteur : six victoires pour dix défaites et une troisième place dans la NFC Est, division qui semblait pourtant la moins compétitive de la ligue. Si Dallas termine « seulement » à une victoire de Washington (bilan de 7-9, 1er en NFC Est), les conclusions négatives à tirer de l’an I de Mike McCarthy, arrivé en début de saison, sont nombreuses.

Premier constat, la défense a tout simplement touché le fond. 28e sur les points encaissés – du jamais vu depuis 2010, année de la prise de fonction intérimaire de Jason Garrett –, 25e aux yards encaissés par jeu, et surtout avant-dernière en défense contre la course : donnant généralement satisfaction, cette escouade fut méconnaissable. Deuxième constat, l’absence de Dak Prescott a plombé l’attaque. Avec l’ancien de Mississippi State sous le centre, Dallas amassait des yards, surtout dans les airs, et même si le bilan comptable était moyen (un victoire en quatre matchs pleins), le système aérien de Mike McCarthy laissait entrevoir une saison record pour le quarterback. Rien de cela ne fut vérifié, et l’intérim d’Andy Dalton n’a pas permis de faire évoluer l’attaque à un niveau qui aurait camouflé les problèmes de l’autre côté du ballon.

Sans sa star et avec une défense bien trop perméable, les Cowboys ont donc pris l’eau. S’il y a eu un sursaut d’orgueil en toute fin de saison – Dallas ayant remporté trois de ses quatre derniers matchs – qui a laissé entrapercevoir une possible qualification en playoffs, ledit sursaut fait plus effet de trompe-l’œil qu’autre chose. Une saison à oublier donc, mais qui permis déjà à quelques jeunes de s’acclimater à ce nouvel environnement qu’est la NFL.

La jeunesse au pouvoir

Après onze semaines de compétition, et à l’aube de la douzième qui démarrera ce soir avec les affiches de Thanksgiving, Dallas pointe à la première place de sa division avec un bilan de (7-3), soit déjà plus de victoires que l’an dernier. Si de nombreux facteurs peuvent permettre d’expliquer ce retour au premier plan, comme le retour de Dak Prescott ou encore l’influence du duo Elliott/Pollard au sol, il est intéressant de montrer l’impact de trois joueurs ayant moins de deux ans d’expérience dans la ligue : CeeDee Lamb (Choix n°17, Draft 2020), Trevon Diggs (Choix n°51, Draft 2020) et Micah Parsons (Choix N°12, Draft 2021).

CeeDee Lamb, première option dans les airs

Seul joueur offensif de ce trio, CeeDee Lamb s’affirme aujourd’hui comme le go-to-guy de cette attaque, la cible à laquelle le quarterback tentera de lancer le plus le ballon. Option n°2 derrière Amari Cooper l’an dernier, l’ancien d’Oklahoma est cette saison le joueur le plus ciblé (77), avec le plus de yards (740) et le plus de touchdowns (6) dans l’attaque des Cowboys. Si les statistiques sont légèrement faussées par le fait que Cooper ait disputé un match de moins (absent en Week 10 contre les Chiefs après avoir été testé positif à la Covid-19), cela en dit déjà long sur l’impact de Lamb dans cette escouade offensive. Dans un système qui s’appuie énormément sur le jeu aérien, il fait parler sa puissance et se détache des autres grâce à sa capacité à aller chercher des yards supplémentaires ballon en main. Au sein d’une escouade de receveurs assez dense lorsque tout le monde est en bonne santé (Cooper, Gallup et même Schultz), la progression fulgurante de CeeDee Lamb a contribué à relancer la machine offensive qu’était déjà Dallas en début de saison dernière.

Trevon Diggs, l’homme de l’île

Si les flashs observés en attaque l’an dernier et la présence de Mike McCarthy peuvent minimiser l’impact qu’a CeeDee Lamb sur cet aspect du rebond des Cowboys, impossible en revanche de réduire le rôle de Trevon Diggs sur le niveau de la défense. Déjà présent l’an dernier, où il avait montré des choses intéressantes dans le marasme défensif texan, Diggs a franchi un cap en 2021. Et de quelle manière ! Lors des six premières semaines de compétition, le sophomore a enregistré au moins une interception, en retournant même deux jusque dans la endzone adverse. S’il a levé le pied depuis, il n’en reste pas moins l’un des éléments les plus importants de cette défense à tout juste vingt-trois ans. Brillant en couverture dans une secondary qui ne s’est jamais vraiment remis du départ de Byron Jones en 2019, il excelle et s’affirme même comme un candidat plus que sérieux au titre de défenseur de l’année*. Dans son sillage, les Cowboys parviennent souvent à limiter la production du meilleur receveur adverse et se fait beaucoup moins punir que l’an dernier par voie aérienne (28 au nombre de touchdowns encaissés à la passe en 2020, 10e cette saison).

* Selon plusieurs sites de paris sportifs, Diggs se classe premier ou deuxième derrière Myles Garrett.

Micah Parsons, déjà une star

Dans l’autre partie de la défense, comment ne pas évoquer l’impact colossal du rookie Micah Parsons ? Longtemps considéré comme le meilleur prospect défensif de la cuvée 2021, l’ancienne star de Penn State avait finalement chuté jusqu’au 12e rang, et les Cowboys peuvent s’en frotter les mains. Le constat est assez simple, aucun rookie n’est aussi important dans sa franchise que Parsons ne l’est à Dallas, et il s’affirme déjà comme l’un des meilleurs linebackers de la ligue. Ses statistiques après onze semaines sont vertigineuses : 62 plaquages, 8 sacks, 2 fumbles forcés, 13 plaquages pour perte et 18 QB hits. Si l’on compare avec les statistiques des défenseurs de la franchise l’an dernier, Parsons a déjà plus de sacks, de plaquages pour perte et de QB hits que les meilleurs Cowboys dans ces catégories sur l’ensemble de l’exercice 2020.

Avec le natif de Pennsylvanie au milieu de sa défense, Dallas s’est métamorphosé pour stopper le jeu de course adverse. Deuxième pire équipe dans ce domaine l’an dernier, la franchise texane se classe aujourd’hui septième au nombre de yards encaissés au sol. Mieux, les Cowboys encaissaient 158,8 yards à la course par match (5 yards par course en moyenne), et n’en encaissent que 103,7 cette année (4,4 yards par course en moyenne). En à peine quelques mois, Micah Parsons a donc contribué à redonner vie à une défense auparavant en perdition et, sauf cataclysme, s’est presque déjà assuré le titre de rookie défensif de l’année. Grandiose.

En seulement deux ans, Dallas a récupéré trois joueurs qui s’affirment aujourd’hui comme les leaders d’une équipe en plein rajeunissement (9e équipe la plus jeune de NFL, 12e en 2020, 24e en 2019). À la peine l’an dernier, la franchise a su se relancer, profitant notamment des performances XXL du trio Lamb/Diggs/Parsons, et peut espérer profiter d’une fin de calendrier plus qu’abordable pour jouxter avec les têtes d’affiche de la NFC. Pour savoir si les Cowboys peuvent finir la saison en trombes, rendez-vous dès ce soir à 22h30 pour la deuxième affiche de la soirée de Thanksgiving qui les opposera aux Las Vegas Raiders.

Crédit image en une : Dallas Cowboys via Getty Images