3 championnats, 5 divisions, plus ou moins 500 matchs officiels, une cinquantaine de buts, Eric Rabésandratana s’est fait un nom dans le monde du football dans les années 90/2000. Du centre de formation de Nancy en passant par Châteauroux puis Mons, Rabé n’est pas passé inaperçu sur les terrains. Focus sur le malgache le plus français, ou le français le plus malgache, bref, le franco-malgache le plus sympa.

 

Eric Rabésandratana, les débuts à Nancy

 

Natif de la région Parisienne, Rabé fait ses classes au centre de formation de l’AS Nancy-Loraine, puis très rapidement avec les pros. Aimé Jacquet, alors entraîneur de Nancy repère vite le jeune titi sur les terrains de la réserve et décide de lui offre une chance avec l’équipe première. Grand, massif, solide sur ses appuis, Eric Rabésandratana s’impose rapidement et devient un maillon important dans l’effectif de Jacquet, avec son jeune coéquipier Pablo Correa. Malgré ses bonnes performances individuelles, il voit son club redescendre en D2, rétrogradation qui acte son transfert au PSG. Il avouera quelques temps après qu’il souhaitait quitter l’ASNL bien avant l’année 1997, mais que le club n’avait pas voulu le libérer avant la fin de son contrat.

 

Paris est magique, Rabé est unique.

 

Convoité par le PSG et l’OM, Rabé n’hésite pas, il sera parisien ! Alors âgé de 24 ans, il enfile le maillot « rouge et bleu » aux côtés des deux nouvelles recrues, qui marqueront elles aussi l’histoire du PSG, Pierre Ducrocq et Marco Simone ! Plutôt offensif à Nancy, son style de jeu au PSG en est tout autre ! En effet, le club souhaite renforcer l’arrière avec lui, ce qu’il fera à brio en adoptant un jeu spécifiquement défensif. Eric gagne la confiance du staff rapidement et intégrera le 11 de départ à l’automne 97, formant un groupe intrépide aux cotés de Paul Le Guen et Alain Roche.

Paris terminera 8eme du championnat cette saison là, mais marquera surtout les esprits avec le triplé Coupe de la Ligue / Coupe de France / Trophée des champions. Rabésandratana transformera d’ailleurs le premier tir au but lors de la Finale de coupe de France face aux Girondins de Bordeaux.

La suite de l’aventure PSG est belle pour Rabé, jusqu’à l’arrivée du coach Luiz Fernandez qui le met au placard injustement.

 

 

AEK Athènes : Entre regrets et blessure.

 

Rabé ne rentrera jamais dans les plans de Luiz Fernandez malgré son contrat le liant au club encore pour une année. Il n’a plus le choix, il faut partir. Nous sommes au mercato estival de 2001, voulant tenter l’étranger, il s’engage pour 3 saisons à Athènes. Il qualifiera ce transfert comme étant « une belle connerie », regrettant d'avoir signé chez le premier club étranger venu. Il jouera peu de matchs avec Athènes puisqu’il se blesse en début de saison aux abdominaux, l’empêchant de prendre ses marques dans le club Grec. A partir de ce moment-là tout s’enchaîne pour le franco-malgache ! Le club ne le paye plus, l’empêche de s’entraîner et change même les serrures de sa maison pour le pousser dehors. Il traîne l’affaire en justice, et retourne sur les terrains français.

 

 

Come-Back à Châteauroux, puis Mons en Belgique.

 

Passage furtif en Ligue 2, Rabé signe à Châteauroux où il jouera 28 matchs sur les deux saisons. Auteur d’une très bonne première année où le club manque la montée de très peu, il sera mis à l’écart suite à l’arrivée au club de Teddy Bertin lors de la deuxième saison. Ne voyant pas la situation se décanter, il décide de poursuivre sa carrière en Belgique, à Mons, alors en Jupiler ligue. Défaite sur défaite, changement de coach en cours de saison, l’équipe n’obtient pas les résultats attendus et termine sa saison en bas du tableau, direction la D2. La saison 2005/2006 fut celle de l’espoir ! Il retrouvera un poste de milieu de terrain et par conséquent le chemin des filets. Offrant des matchs de qualité pour le plus grand plaisir des supporters, Mons remontera en Jupiler Ligue tout naturellement cette saison-là. Malheureusement, 2006/2007 sera l’année de trop pour Rabé, après une mauvaise préparation physique, il décide de mettre un terme à sa carrière à l’issue de cette saison.

 

On ne parlera pas de son passage aux USA, parce que tout le monde s’en moque. On ne parlera pas non plus du Pénalty sur Ravanelli, parce que, n’en déplaisent aux rageux, il ne le touche pas, et parce qu’on s’en moque également. On conclura surtout sur le fait qu’il a été un joueur incroyable et qu’il est devenu un commentateur France Bleu exceptionnel, transmettant ses émotions à travers le micro.

Je terminerai personnellement sur un merci, merci de m’avoir donné goût au football, au jeu défensif, merci d’avoir été le joueur que vous avez été monsieur Rabésandratana. Un merci pudique que je n’ose pas dire personnellement.

 

Crédit photo : Planète PSG