J-2 avant l’ouverture de l’Euro. L'occasion pour We Sport de vous présenter le groupe E qui, sur le papier, paraît homogène. En dehors de l'Espagne, qui fait figure de grande favorite dans cette poule, les autres sélections (Pologne, Suède et Slovaquie) peuvent prétendre à jouer les seconds rôles.
L’Espagne logiquement favorite ?
Qualifiée très facilement pour l’Euro en ayant fini largement première de son groupe, l’Espagne fait office de grande favorite du groupe E. La Roja est quasiment invaincue depuis novembre 2018 (une seule défaite) et, au vu des concurrents, cette série devrait se poursuivre. En effet, face à la Pologne, la Suède et la Slovaquie, les hommes de Luis Enrique ne peuvent viser autre chose que la première place. Le sélectionneur espagnol en place depuis 2019 n’est plus à présenter. Il a remporté de nombreux titres avec le FC Barcelone, dont la Ligue des champions en 2015 et la Liga en 2015 et 2016. Pour cet Euro, il a décidé de tourner une grande page de la sélection espagnole en privilégiant la jeunesse à l’expérience pour la plupart des joueurs.

En effet, pas de Sergio Ramos, ni aucun joueur du Real Madrid d’ailleurs. Des hommes comme Ferran Torres, Pedri ou Adama Traoré ont été préférés. La grande surprise de cette liste est la convocation d’Aymeric Laporte, récemment naturalisé Espagnol. Le défenseur, mécontent de ne pas être appelé par Didier Deschamps, a décidé de passer de l’autre côté des Pyrénées grâce à ses origines basques. Un changement de nationalité qui ne fait pas l’unanimité au sein de la communauté footballistique car certains le voient comme un manque de respect envers la France.
Avec cette nouvelle équipe, Luis Enrique prend un grand risque car un collectif devra naître en très peu de temps. De plus, le jeu espagnol est basé sur des passes courtes et rapides qui permettent de dominer le camp adverse. Néanmoins, le sélectionneur de la Roja a tout de même pris des hommes d’expérience au milieu pour fluidifier le tout, à l'image de Sergio Busquets, Thiago Alcantara ou Koke. Toutefois, la phase de poules pourra peut-être servir de bonne préparation avant les phases finales si tout se passe sans accroc. Cette Espagne rajeunie peut voir les choses en grand car le talent brut est présent avec un brin d’expérience. Ne reste plus qu’à associer et solidifier ces deux facettes pour obtenir un favori au titre.
La Pologne, un outsider sans grandes certitudes
Lors des qualifications pour l’Euro, les Biale Orly ont terminé premiers de leur groupe avec 6 points d’avance sur l’Autriche de David Alaba. Le bilan des Polonais s’élève à 8 victoires, 1 nul et 1 défaite. Dans le groupe E avec l’Espagne, la Suède et la Slovaquie, les coéquipiers de Robert Lewandowski figurent comme des prétendants aux deux premières places du groupe.
Sur le papier, ils ne manquent pas d’individualités, et malgré les absences de Milik (blessé), Piątek (blessé) et Grosicki (réserviste), de jolis noms du football européen figurent dans cet effectif, à l’image de Lewandowski, Zieliński, Szczęsny ou encore Klich. Le problème de la sélection polonaise est l’identité de jeu. En effet, Paulo Sousa, l’ancien entraîneur de Bordeaux, a repris les rênes de la sélection en début d’année et n’a disputé que 4 matchs aux commandes de la Pologne, qui n’éblouissait pas sous les consignes de son ancien sélectionneur, Jerzy Brzęczek.

Le tacticien portugais a essayé plusieurs systèmes de jeu et celui avec une défense à trois centraux semble être le plus performant, notamment pour combler les lacunes en vitesse de ses défenseurs. Ils seront couverts par l’un des meilleurs gardiens de la compétition en la personne de Wojciech Szczęsny. Au milieu de terrain, Paulo Sousa pourra compter sur l’expérience de Krychowiak ainsi que sur la forme de Klich, étincelant avec le Leeds de Bielsa cette saison. En ce qui concerne le secteur offensif, Piotr Zieliński vient de boucler une saison de grande qualité avec le Napoli et sera une arme de choix pour alimenter l’attaque à deux pointes de la Pologne, probablement composée de Lewandowski et Świerczok.
L’attaquant du Bayern Munich devra porter les siens, lui qui reste sur deux échecs consécutifs avec un seul but lors de l’Euro 2016 et aucune réalisation à la Coupe du monde 2018. Et s'il ne lui manquait qu’une grande épopée avec la Pologne pour recevoir le tant convoité Ballon d’Or ?
La Suède, sans Zlatan mais sûre de ses forces
Les Suédois se sont qualifiés sans grande difficulté pour l’Euro, ne concédant qu’une seule défaite au cours des éliminatoires et terminant 2e de leur poule derrière l’Espagne, qu’ils retrouveront en phase finale avec la Pologne et la Slovaquie dans un groupe très ouvert.
Il s’agira de la deuxième compétition internationale du sélectionneur Janne Andersson, arrivé juste après l’Euro 2016, qui est parvenu à faire de la Suède une équipe difficile à manœuvrer. Les Blågult restent notamment sur une Coupe du monde réussie où ils s’étaient hissés jusqu’en quarts de finale.
Kulusevski-Isak, une association prometteuse
Sous les ordres d’Andersson, la Suède évolue dans un 4-4-2 à plat. Elle devra malheureusement faire sans sa superstar Zlatan Ibrahimovic, blessé au genou en fin de saison. En l’absence de l’avant-centre milanais, les têtes d’affiche seront le milieu offensif de Leipzig Emil Forsberg et le défenseur de Manchester United Victor Lindelöf.

Mais c’est surtout l’attaque qu’il faudra surveiller, où le duo d’avants-centres devrait être formé par deux jeunes joueurs de 21 ans, Dejan Kulusevski et Alexander Isak. Le premier vient de signer 7 buts et 7 passes décisives toutes compétitions confondues pour sa première saison avec Juve, même s’il devrait rater le début de l’Euro après un test positif au Covid. Le second, plus jeune buteur de l’histoire de la sélection, a inscrit 17 réalisations en Liga avec la Real Sociedad. Si on leur ajoute l’attaquant de Mayence Robin Quaison, meilleur buteur suédois lors des éliminatoires avec 5 pions, nul doute que les Blågult auront des arguments offensifs malgré l’absence de Zlatan.
Objectif huitièmes de finale
La Suède voudra surfer sur sa Coupe du monde réussie et aura pour objectif de rallier les huitièmes de finale. Si l’Espagne part favorite de la poule, les hommes de Janne Andersson ont de quoi tirer leur épingle du jeu face à la Pologne et la Slovaquie. Après une année 2020 difficile, marquée par une succession de défaites en Ligue des nations contre la France, la Croatie et le Portugal, le demi-finaliste de l’Euro 1992 voudra repartir de l’avant.
La Slovaquie, petit poucet du groupe ?
Cela n'aura pas été simple pour les Slovaques d'accrocher une qualification à l'Euro. À l'issue des matchs de qualifications du groupe E, la Repre termine 3e avec 13 points, derrière le pays de Galles et la Croatie. Malgré tout, les hommes de Hapal valident leur billet en passant par la case barrage.
Dans cette poule, Marek Hamšík et les siens semblent endosser le rôle de “Petit Poucet”. Même s'il sera peut-être compliqué pour la Repre de finir dans les deux premiers du groupe E (mais loin d'être impossible !), l'équipe slovaque peut espérer accrocher une 3e place et donc pourquoi pas la qualification en 8e de finale, comme elle l'avait fait à l'Euro 2016.
Au niveau des joueurs sélectionnés, on retrouve quelques grands noms européens, tels que Marek Hamšík, qui a récemment signé à Göteborg afin de se remettre en forme pour l'Euro après son expérience en Chine. Milan Škriniar, le taulier de l'Inter est également présent. D'autres noms familiers comme Tomáš Hubočan, Martin Dúbravka ou encore Stanislav Lobotka sont dans le groupe slovaque.

Bien que le dispositif de jeu retenu lors des derniers matchs soit un 4-2-3-1, l'entraîneur Štefan Tarkovič, n'a pas encore établi de onze type. Il fait beaucoup tourner l'équipe pour l'instant et il est donc difficile de définir une composition probable de la Slovaquie pour la compétition qui débute ce vendredi. Depuis son arrivée à la tête de la sélection fin 2020, Tarkovič comptabilise 3 victoires (Russie, Ecosse, Irlande du Nord), 4 matchs nuls (Malte, Chypre, Bulgarie, Autriche) et 1 défaite (République tchèque).
Afin de tirer son épingle du jeu face à trois adversaires coriaces, les Slovaques pourront compter sur plusieurs joueurs. Bien évidemment le grand Marek Hamšík, joueur le plus capé (126 sélections) et meilleur buteur de la sélection (26 buts). Bien qu'il ait récemment déclaré en conférence de presse qu'il ne se sentait pas encore à 100%, beaucoup d'espoirs sont placés sur les épaules du joueur de Göteborg. Probablement positionné au milieu aux côtés de Duda et Mak, l'homme à la crête iroquoise est capable de nous impressionner avec ses éclairs de génies, comme il l'a fait face à la Russie lors de l'Euro 2016 avec un but venu d'ailleurs. En défense, aux côtés de Denis Vavro, Milan Škriniar jouera le rôle de taulier après sa magnifique saison avec l'Inter. Les deux centraux seront épaulés par un Hubočan bien en jambes pour son âge. En attaque, Ivan Schranz revient de blessure. Le buteur de Jablonec est en forme ces derniers temps avec 16 réalisations en 30 matchs. Schranz sera épaulé par Michal Ďuriš, évoluant à l'Omonia Nicosie, également pièce importante de l'attaque slovaque.
Même si, sur le papier, la Slovaquie est loin d'être favorite du groupe E, la Repre dispose de plusieurs cartes afin d'espérer atteindre au moins la 3e place du groupe, qui peut être synonyme de qualification en 8e de finale de la compétition. Reste à voir si les hommes de Tarkovič réussiront à tirer leur épingle du jeu et à déjouer les pronostics afin d'accrocher une place pour la phase éliminatoire de l'Euro 2020.
Auguste Amar, Giani Moreno, Antoine Gerard & Maughan Genissel