Alors que les essais hivernaux ont tout juste débuté, plusieurs polémiques sont déjà apparues. Et l'une d'entre elles concerne l'écurie championne du monde et un système qu'elle utilise. WeSport tente de vous expliquer ce que c'est.
Voilà! nous y sommes. Près de 3 mois qu'on attendait de voir des F1 tourner sur le tarmac. Depuis hier, cette attente est terminée! Et cela fait du bien d'entendre des V6 (hybrides certes) rugir. Pour autant, à peine les voitures ont commencé à limer l'asphalte, déjà des polémiques apparaissent!
La première d'entre elles c'est Racing Point qui l'a déclenchée, en affichant une monoplace, copie conforme de la Mercedes W10 de l'année dernière. Mais on en reparlera un peu plus tard. L'autre polémique, c'est justement la dernière née de Mercedes qui l'a entre les mains… Ou plutôt, dans sa colonne de direction.
Une colonne de direction qui avance et recule!
Lors de cette deuxième journée d'essais, Lewis Hamilton était au volant ce matin. Et dès sa sortie, une image a surpris toute la communauté F1. En effet son volant reculait lors de son entrée en ligne droite, et se replaçait en position originale quand il se préparait à prendre une courbe.
Plusieurs passent l'info : le volant de LH se recule en ligne droite puis se remet en place.
A première vue : "C'est pour le confort du pilote."
En regardant mieux, on dirait que ça agit sur le carrossage et/ou le pincement du train avant. #F1 #F1Testinghttps://t.co/0zDGHc8Nj1— Au Rupteur (@AuRupteur) February 20, 2020
Comme le montre ces images, ce mouvement de volant aurait une incidence sur le pincement des roues avants. Le pincement c'est le fait que les roues ont tendance à se croiser devant le train roulant. Ces deux réglages de suspension ont une incidence sur la tenue de route.

Globalement, on règle les roues avants de F1 avec un petit angle d'ouverture afin de faciliter le comportement en virage (autour de 1°). Cela permet une meilleure stabilité de la voiture en virage. Cet angle est donc nécessaire en virage. Mais cela a un inconvénient, notamment en ligne droite. Le profil aérodynamique des roues est modifiée, ce qui ajoute de la trainé. Sans cet angle d'ouverture, l'usure des pneus serait moindre et plus uniforme.
En observant attentivement certaines vidéos on peut voir qu'en ligne droite, le pilote peut agir sur la suspension en réduisant l'ouverture. Et avant les virages, il remet son volant dans la position d'origine pour augmenter cet angle. Selon Peter Scarborough (sur son compte Twitter) suppose que ce système nommé “DAS” (pour Dual Axis Steering, soir en français, Direction à deux axes) change donc et le pincement des roues avants en ajustant la position du volant selon qu'on soit en ligne droite ou en courbe. Avec des effets sur l'usure et la vitesse de pointe possiblement non négligeable.
La légalité de ce système en question?
Mais ce système pourrait poser problème. En effet, il agit sur la suspension et sur la direction, pendant que la voiture est en mouvement. De ce fait, il pourrait y avoir une plainte d'autres équipes. Mais la FIA est au courant de ce système et pourrait le considérer comme légal.

En effet, la question centrale pour la FIA dans ce dossier concerne l'identification des composants appartenant à la suspension et de ceux appartenant à la direction. Sur ce point, le Règlement Technique est clair dans l'Article 10.2.3 : “Aucun ajustement ne peut être apporté à tout système de suspension lorsque la voiture est en mouvement”. Cela signifie que la FIA ne considère pas que le système en question modifie la suspension. Aux yeux de l'instance internationale, le DAS est vu comme une manière différente de diriger les roues, ce qui le fait entrer dans la juridiction touchant à la direction.
Et concernant la direction justement, la réglementation n'est pas aussi restrictive qu'avec la suspension. L'Article 10.4.1 précise : “Tout système de direction permettant le réalignement de plus de deux roues est interdit”. Le DAS de Mercedes ne touchant que les deux roues avant, il est en conformité avec ce point.
Néanmoins la FIA garde ce dossier du DAS à l’œil, ne serait-ce qu'au cas où une équipe viendrait à porter réclamation. Et aussi pour une question de sécurité, car il implique une nouvelle manœuvre du pilote. Mais si ce système possède effectivement tous ces avantages, alors c'est déjà un sacré coup d'épée dans le dos de la concurrence que vient de mettre le géant Allemand…