Le Grand Prix du Qatar a été marqué par de fortes chaleurs pendant tout le long du week-end. Lors de la course, plusieurs pilotes ont souffert physiquement et tous ont vécu le dimanche le plus difficile de leur carrière. En prévision de la prochaine édition, la FIA va se pencher sur le dossier afin de prendre les mesures nécessaires pour ne pas revivre une situation similaire.

 

Trente et un degrés pendant près de deux heures, une humidité extrême et un effort physique conséquent, les pilotes de Formule 1 ont vécu un Grand Prix du Qatar bien difficile. Beaucoup d'entre eux ont souffert et déploré les conditions de course, de quoi faire réagir la Fédération Internationale de l'Automobile.

Les pilotes unanimes sur le sujet

L'état des pilotes était très inquiétant après l'arrivée du Grand Prix du Qatar. Victime d'une sévère déshydratation, certains ont ressenti les premiers effets pendant la course. Esteban Ocon (Alpine) a vomi alors que Logan Sargeant était à bout de force. Déjà malade, l'Américain a été obligé d'abandonner après la mi-course. Son coéquipier, Alexander Albon, est allé jusqu'au bout mais a été pris en charge par les services médicaux.

Lance Stroll s'est même évanoui en étant au volant. Le pilote Aston Martin a déclaré que « vous ne pouvez pas voir la piste, il fait sombre, votre tension chute et vous vous évanouissez dans la voiture. » Plusieurs caméras embarquées du Canadien montrent bien qu'il n'est plus “présent” pendant quelques secondes.

Devant les médias, Lando Norris a tenu à alerter sur la dangerosité de la situation. « Je pense qu'aujourd'hui nous avons probablement trouvé la limite, et c'est triste de la trouver de cette façon. Ce n’est pas une situation agréable, certains pilotes se retrouvent au centre médical ou s’évanouissent, par exemple. C'était quelque chose d'assez dangereux. Je suppose qu'à la télévision ça ne semble pas très physique, mais lorsque vous avez des pilotes qui sont obligés d'abandonner ou d'autres qui ne se sentent vraiment pas bien, c'est trop. Surtout vu les vitesses auxquelles nous allons. C'est trop dangereux. »

La FIA déjà en train d'analyser la situation

Un jour après la fin de la course, la Fédération Internationale de l'Automobile a publié un communiqué pour annoncer que les instances examinaient ce qu'il s'était passé à Losail.

« La FIA note avec inquiétude que la température et l’humidité extrêmes lors du Grand Prix FIA de Formule 1 du Qatar 2023 ont eu un impact sur le bien-être des pilotes. Bien qu’ils soient des athlètes d’élite, on ne devrait pas s’attendre à ce qu’ils concourent dans des conditions qui pourraient mettre en danger leur santé ou leur sécurité. L’exploitation sûre des voitures relève à tout moment de la responsabilité des concurrents. Cependant, comme pour d’autres questions liées à la sécurité telles que l’infrastructure du circuit et les exigences de sécurité des voitures, la FIA prendra toutes les mesures raisonnables pour établir et communiquer des paramètres acceptables dans lesquels les compétitions sont organisées.

 

À ce titre, la FIA a commencé une analyse de la situation au Qatar afin de fournir des recommandations pour de futures situations de conditions météorologiques extrêmes. Il convient de noter que même si l’édition prochaine du Grand Prix du Qatar est prévue plus tard dans l’année, lorsque les températures devraient être plus basses, la FIA préfère prendre des mesures matérielles dès maintenant pour éviter une répétition de ce scénario.

Un certain nombre de mesures seront discutées lors de la prochaine commission médicale à Paris. Les mesures peuvent inclure des conseils pour les concurrents, des recherches sur des modifications pour une circulation d’air plus efficace dans le cockpit et des recommandations de modifications du calendrier pour l’aligner sur des conditions climatiques acceptables, entre autres. Les recherches issues d’autres séries, telles que les épreuves de cross-country dans des climats extrêmes, seront examinées en vue d’applications potentielles aux événements en circuit. L’engagement de la FIA en faveur d’une coopération plus étroite entre les départements techniques, de sécurité et médicaux sous la direction du Président de la FIA facilitera ce processus. » 

En 2024, le Grand Prix du Qatar de Formule 1 se déroulera le 1er décembre 2024. Presque deux mois plus tard, les températures pourraient être un peu moins élevées. Il n'en reste que le paddock a touché un point sensible et que la sécurité des pilotes est le point le plus important, à ne surtout pas négliger.