Au cours des 20 dernières années, finalement peu de saisons se sont disputées âprement jusqu’au dernier Grand Prix. Après une domination sans partage de Ferrari et Schumacher, Alonso est le premier à s’offrir le scalp de l’une des plus grande association pilote – écurie de tous les temps. En 2005, son triomphe intervient certes assez tôt, à deux Grands Prix de la fin, mais la saison suivante laisse planer le doute jusqu'au bout !

2006, premier vrai suspens du siècle

Le début du XXIe siècle ne rimait pas vraiment avec suspens en Formule 1. Avec l’hégémonie de Michael Schumacher et Ferrari, les titres sont distribués relativement tôt dans l’année. Le ridicule arrive à son paroxysme en 2002, quand le champion allemand est titré en plein mois de juillet en France, dès la 11e manche. Il faut donc attendre 2006 et le second sacre de Fernando Alonso pour avoir un semblant de suspens lors des deux dernières courses. En 2005, le jeune espagnol avait été sacré au Brésil lors de l'antépénultième Grand Prix. 

L’année d’après donc, et à deux courses de la fin, Schumacher remporte le Grand Prix de Chine et revient à hauteur de son concurrent direct pour la couronne finale. Avec chacun 116 unités, leurs coéquipiers sont bien loins au classement et seuls eux deux peuvent encore rêver du sacre. La lutte tourne court au Japon, où Schumacher abandonne sur casse moteur. Alonso l’emporte, et scelle sa victoire définitive au Brésil lors de la dernière course de la saison, finissant deuxième derrière Massa. Il triomphe au final avec 13 points d’avance sur Schumacher, pour qui on pensait que ce serait le dernier Grand Prix de sa riche carrière. 

2007, pour un point seulement

Année si particulière du côté de McLaren, où on pensait que le titre pilote irait au moins au clan britannique. Dépossédé de son titre constructeur suite à l’affaire d’espionnage qui entacha sérieusement sa réputation, il voit Ferrari et Räikkönen rafler la mise lors du dernier Grand Prix, une nouvelle fois au Brésil. À la sortie du Grand Prix du Japon pourtant, Hamilton est dans un fauteuil pour obtenir son premier titre, tout en étant rookie. Il vient de s’imposer à Suzuka, tandis que Räikkönen finit troisième et qu’Alonso abandonne.

Mais c’était sans compter sur le bac à gravier à l’entrée des stands en Chine, dans lequel le Britannique vient s’enterrer. Aujourd’hui retiré du tracé, il a donc coûté un titre au pilote le plus victorieux de tous les temps. Les deux autres adversaires de Lewis Hamilton en profitent, en finissant premier et deuxième. Tout se joue donc une nouvelle fois au Brésil, Hamilton partant avec 4 points d’avance sur Alonso et 7 sur le Finlandais. Finalement, au prix d’un dernier Grand Prix une nouvelle fois raté, et conclu à la 7e place, Hamilton s’incline d’un point. Kimi Räikkönen, victorieux, devance également l’autre pilote McLaren d’un point, puisque seulement 3e sur le podium. Un titre qui fera sûrement date, tant dans sa dramaturgie que dans son déroulement final.

2008, la revanche de Lewis Hamilton

Forcément échaudé par l’issue de la saison précédente, sûrement vexé aussi d’avoir laissé échapper le titre sur des détails, Hamilton a également vécu une fin de saison 2008 stressante. À deux courses du titre toujours, et après un GP du Japon fini à la 12e place, il voit Felipe Massa se rapprocher dangereusement au classement général. Le Brésilien n’est plus qu’à 5 points de Hamilton. Heureusement, ce dernier ne répète pas la même erreur que la saison précédente et s’impose en patron en Chine, devant les deux Ferrari. 7 points séparent les deux hommes avant l’ultime croisement d’épée au Brésil, terre de Felipe Massa. 

La suite, tout suiveur de Formule 1 de ce siècle la connaît. Un Timo Glock aux aboies avec ses pneumatiques, un Hamilton survolté, un garage Ferrari bipolaire, et au final un triomphe du Britannique pour un petit point une fois de plus. Massa, en pleurs sur le podium (il avait fini premier, remplissant sa part du contrat) venait de laisser passer sa plus belle chance de titre. Il n’en aura plus aucune. Jamais, ou presque, le Brésil n'avait vu pareil retournement de situation sur ses terres. Rarement, une écurie est passée par toutes les émotions à ce point, célébrant d'abord la victoire avec son pilote, avant de fondre en larmes. Si Hamilton était ce jour là le plus chanceux des deux, il ne fait aucun doute que Massa était cette année plus qu'un faire-valoir.

Si, l’année d’après, le titre fut encore disputé à deux Grand Prix de l’arrivée, il n’a pas été pris en compte au sein de cet article puisque Button s’adjuge le titre au Brésil, à une course de la fin de la saison. Sebastian Vettel, son plus féroce opposant, ne fait mieux que 4e à Interlagos, entérinant le seul et unique triomphe final de Jenson Button avec Brawn GP. Lors du dernier Grand Prix, à Abu Dhabi, Vettel s’impose devant Webber, Button et Barrichello. Brawn GP disparaît déjà, un an à peine après sa création.