Pour la première fois de la saison, Red Bull a été battu. Le nom de leur bourreau : Carlos Sainz. L’Espagnol a réalisé une énorme course pour s’offrir son deuxième succès en carrière. Avant ça, Ferrari ne s’était pas manquée ni sur la stratégie, ni dans les stands. La Scuderia a tout bien fait, Frédéric Vasseur peut savourer.
« Aux anges ! » Ce dimanche, Carlos Sainz a remporté sa deuxième victoire en Formule 1 après le Grand Prix de Grande-Bretagne 2021. Pour s’imposer, le Madrilène a parfaitement utilisé sa tête pour garder le reste de la meute derrière lui. En grande forme depuis le retour de la trêve, le pilote Ferrari valide ses récentes performances par une victoire qui fera date dans sa carrière.
Sainz justesse et précision pour un succès de renom
A Singapour, Carlos Sainz a piloté à merveille. Auteur de la pole position, l’Espagnol se mettait dans les meilleures dispositions pour le Grand Prix. Au départ, il conservait sa place mais voyait Charles Leclerc, et ses pneus tendres, dans son rétroviseur. Malgré la pression du monégasque, il ne cédait jamais jusqu’au premier arrêt au stand, provoqué par l’intervention de la voiture de sécurité. « La Safety Car nous a obligé à nous arrêter plus tôt que prévu donc je savais que le relais en pneus durs allait être très long. Je devais ralentir George Russell pour ne pas lui offrir l’opportunité d’un arrêt gratuit ou de passer un train de médiums. »
L'abandon d’Esteban Ocon, après un souci moteur, provoquait une voiture de sécurité virtuelle. Les Mercedes de George Russell et Lewis Hamilton plongeaient dans les stands pour chausser un train de médiums. Revenues en piste, les deux flèches de Brackley remontaient à vitesse grand V sur le leader et Lando Norris (McLaren). C’est alors que Carlos Sainz décidait de “ralentir” pour offrir le DRS à son ancien coéquipier et ainsi rendre difficile le dépassement des deux hommes de Toto Wolff. « Il s’agissait avant tout connaître nos limites. Je me suis toujours senti sous contrôle. J’étais en tête et j’avais le rythme nécessaire pour gérer comme je le souhaitais. Cela a marché à la perfection même si c’était très serré à la fin. Mais nous avons donné un peu le DRS à Lando Norris pour l’aider et ça a payé avec la première place. »
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Passé en tête sous le drapeau à damiers, il n’avait plus qu’à savourer le premier succès de Ferrari en 2023. « C’est une sensation et un week-end incroyable. Je veux remercier tout le monde chez Ferrari pour tous les efforts mis en place pour retourner la situation et parvenir à gagner cette saison après un début compliqué. Nous avons réussi notre week-end, nous avons réussi notre course. Nous avons fait tout ce qui était nécessaire de manière parfaite et nous ramenons à la maison une première place dont toute l’Italie et l’ensemble de Ferrari seront fiers. » A Maranello, la fête a déjà eu lieu !
Grande première pour Vasseur à la tête de Ferrari

Dès la victoire acquise, Frédéric Vasseur a eu du mal à contenir ses larmes. Arrivé cet hiver en provenance d’Alfa Romeo, le directeur de l’équipe français connaît sa première victoire à la tête de la Scuderia. « Je pense que ça fait hyper plaisir pour l'ensemble de l'équipe, on a eu des débuts difficiles. Monza était une première étape, on s'y attendait un peu, mais là on ne s'y attendait pas du tout. Je pense que Carlos a fait un méga job tout le week-end en étant hyper intelligent sur toute la course, en manageant très bien la situation et je suis plus que ravi pour lui. On avait aussi de la marge pour aller un peu plus vite mais ce n'était pas son intérêt. Il a été dans cette gestion toute la course, et il l'a fait à merveille. »
Monté sur le podium de Singapour avec son pilote, le Tricolore a vécu un « moment hyper appréciable parce que j’ai conscience que je ne serai pas tous les jours sur le podium. » Le manager de 55 ans a conscience que le mauvais week-end de Red Bull n’est qu’une anomalie dans une saison où les Autrichiens, et surtout Max Verstappen, ont écrasé la concurrence. « On a encore du travail à faire, parce que je pense que Red Bull ne sera pas à la ramasse tous les week-ends. Il faut dès la semaine prochaine réattaquer avec le couteau entre les dents. » Rendez-vous au Japon !
Leclerc malchanceux

Troisième sur la grille de départ, Charles Leclerc avait opté pour les pneus tendres afin d’être agressif dès les premiers instants de la course. Une bonne idée puisque le Monégasque doublait immédiatement George Russell. Dans le sillage de Carlos Sainz, Ferrari décidait d’arrêter ses deux voitures sous régime de Safety Car. Si l’arrêt se passait très bien, le Petit Prince du Rocher devait patienter avant de quitter son emplacement puisque de nombreux pilotes passaient dans les stands. Résultat : trois places de perdues.
« Malheureusement, je ne pense pas qu’on aurait pu faire quelque chose de mieux. Dans tous les cas, je savais que ça allait être difficile. J’ai changé le choix des pneus au dernier moment ce matin avec les softs. Pour essayer de faire ce que nous avons réussi c’est-à-dire prendre la deuxième place dès le début et ensuite essayer de ralentir les autres pour que Carlos parte et que je puisse m’arrêter avant lui sans qu’il se fasse undercuter. Avec le long arrêt, on est ressorti septième. » Le reste de la course n’allait pas être simple puisque doubler à Singapour est bien difficile.
Quatrième à l’arrivée, le chouchou des tifosi aura résisté jusqu’au bout à Max Verstappen pour conserver son rang. Il espère maintenant avoir autant de performance la semaine prochaine à Suzuka. « Il y a eu énormément de travail, il y a eu une bonne compréhension de la voiture. Il nous en manque encore un petit peu c’est certain et j’ai envie de confirmer cette bonne performance du week-end parce qu’il est vrai que nous avons été historiquement très rapides à Singapour. Il faut continuer la semaine prochaine au Japon. Nous avons en tout cas fait quelques pas en avant et c’est incroyable d’avoir au moins une victoire cette année. Je pense que s’il y avait une opportunité cette année c’était bien celle-ci et on a réussi à la saisir. » Arrivera-t-il lui aussi à gagner ? Depuis qu’il a rejoint la Formule 1, jamais Charles Leclerc s’est imposé après le Grand Prix d’Italie.