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Formule 1 bilan 2022 : Ferrari peut avoir des regrets

A la fin de cette année mouvementée, la Scuderia Ferrari a de quoi se satisfaire de son retour en haut de la grille. En 2022, les Italiens ont signé des poles, gagner des courses avec leurs deux pilotes et même mener le classement général avec Charles Leclerc. Pourtant, derrière ces éléments positifs se cache plusieurs points qui rendent cette saison frustrante pour les Tifosi. Les nombreuses erreurs stratégiques et les quelques fautes individuelles ont plombé Ferrari dans la lutte face à Max Verstappen et Red Bull. Il faudra impérativement tout corriger pour que la Scuderia récupère le trône mondial, 15 ans après le dernier sacre de Kimi Räikkönen.

 

Ferrari (2e, 554 points) : vainqueur de GP mais pas complètement de retour 

Pour analyser la saison de Ferrari, tout est question de comment voit-on le verre. S'il est à moitié plein alors il faut retenir que les Rouges ont retrouvé leur place, celle en haut du classement. Après plusieurs années difficiles, l'écurie basée à Maranello est redevenue l'une des principales forces du plateau, en l'occurrence la deuxième derrière Red Bull. Les hommes de Mattia Binotto ont de nouveau gagné des courses, 4 au total, signé des pole positions (12 !). Charles Leclerc a même été un temps leader du championnat du monde grâce notamment à ses deux victoires en trois courses en tout début de saison.

Mais à l'inverse, la partie vide du verre fait mal et montre que les Italiens ne sont pas encore redevenus une écurie capable de jouer le titre pendant 23 Grands Prix. Ferrari a fait illusion un temps mais cette saison a montré ce qui séparait encore la Scuderia de l'élite de la catégorie reine. Trop souvent, ils se sont sabotés seuls. Charles Leclerc a arrêté de compter le nombre de fois où les erreurs stratégiques de son équipe l'ont empêché d'aller gagner une course qui lui était promise. Les choix de pneus, de timing d'arrêt au stand etc ont empêché le Monégasque et les siens de monter sur la plus haute marche du podium. La où Red Bull ou Mercedes savent compenser leur léger déficit de performance par une stratégie parfaite en piste. Cette saison marque celle du retour de Ferrari au premier plan, l'an prochain ces erreurs ne seront plus permises.

 

Charles Leclerc (2e, 308 points) : pas aidé par son équipe

Au final, Charles Leclerc peut se satisfaire d’avoir sauvé sa deuxième place, longtemps menacée par Sergio Pérez. Mais ce constat ne doit sûrement pas atténuer sa déception de ne pas avoir pu se battre avec Max Verstappen pour le titre. Il faut dire que le Monégasque avait commencé la saison comme un boulet de canon avec deux victoires en trois Grands Prix (Bahreïn et Australie).

Leader du championnat du monde, le porteur du N°16 a commis la première erreur de l’année à Imola, où en course il a tout tenté pour aller décrocher le plus de points possible. Parti en-tête-à-queue, Charles Leclerc sauvait une 6e place devant les tifosi mais prenait déjà un coup au moral dans sa lutte face au Néerlandais, vainqueur du jour. Victime d’un problème mécanique en Catalogne, l’ancien pilote Alfa Roméo espérait se rattraper dans ses rues, celles de la Principauté de Monaco. Poleman à la maison, le Monégasque avait toutes les cartes en main pour conjurer le mauvais sort de la saison passée. Pourtant, une erreur sur le timing d’arrêt au stand voyait Charles Leclerc ressortir en 4e position et dans l’incapacité de gagner des places ensuite. Cette première déception à domicile n’était que le début d’une série de faux pas faits par la Scuderia et son pilote. En France, alors qu’il menait tranquillement la course, Charles Leclerc perdait le contrôle de sa monoplace dans le double droite du Beausset.

Charles Leclerc dans le mur du double droit du Beausset lors du GP de France. ©F1.

Une erreur qui marque le tournant du championnat où le pilote Ferrari allait voir Max Verstappen enchaînait les succès et lui faire une croix sur le championnat pilotes. Hors de la course au titre, Charles Leclerc voulait gagner des Grands Prix pour continuer d’espérer un peu. Mais les nombreux manquements de ces stratèges l’ont privé à plusieurs reprises de franchir le drapeau à damiers en vainqueur. Malgré ça, le vice-champion 2022 est toujours resté professionnel, en incriminant jamais son équipe. Frustrant. 

 

Carlos Sainz (5e, 246 points) : nouveau vainqueur de Grand Prix 

La saison 2022 de Carlos Sainz restera celle de son premier succès dans la catégorie reine du sport auto. A Silverstone, devant une foule venue en masse pour voir Lewis Hamilton remporter la course, c’est l’Espagnol qui s’est imposé sur les terres du septuple champion du monde. Une première victoire depuis son arrivée en Formule 1 en 2015. La veille, il avait décroché sa première pole position, il en signera deux autres en Belgique et à Austin. Ce sont ces résultats qui rendent positifs une saison où le fils de Carlos Sainz SR a terminé à la même position qu’en 2021 : 5e. Comme son équipe, il était moins régulier en deuxième partie de saison mais conclut cette année avec 9 podiums. Pour autant, le Madrilène reste un cran en-dessous de son voisin de garage en rythme de course notamment. A corriger en 2023 !

 

Saison 2023 : mêmes pilotes, nouveau team principal 

L’an prochain, Carlos Sainz et Charles Leclerc seront de nouveau coéquipiers pour la 3e année d’affilée. Les deux doivent continuer de faire progresser Ferrari pour essayer d’emmener la Scuderia jusqu’au titre mondial qu’elle attend depuis plus de 15 ans maintenant. S’ils parviennent à gagner en régularité et gommer leurs errements stratégiques en course alors il n’y a aucune raison que la bonne dynamique du début de saison 2022 ne dure pas plus longtemps. 

Ferrari a prouvé qu’elle pouvait revenir devant, il faut maintenant y rester. Pour cela, les Italiens pourront s’appuyer sur un nouveau directeur principal après la récente démission de Mattia Binotto, en poste depuis 2019. Si celui-ci ne sera pas connu avant le courant de l'année 2023, Frédéric Vasseur, actuel titulaire du poste chez Alfa Romeo, serait la piste privilégiée par l’état-major de la firme de Maranello. Le Français aurait une superbe opportunité dans une écurie mythique et retrouverait Charles Leclerc, pilote qui a commencé dans son écurie en F1 en 2018. Affaire à suivre.

Journaliste spécialisé en sports mécaniques.

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