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Formule 1 bilan 2022 : McLaren rayonne moins

Facile 4e en 2021, McLaren a dû se battre face à Alpine pour conserver cette place. Au terme d'une lutte intense, l'écurie de Woking s'est inclinée. La baisse de niveau de Daniel Ricciardo a entre autres rendu difficile la tâche des Britanniques. L'arrivée de son compatriote Oscar Piastri l'an prochain devrait redonner un nouvel élan aux hommes de Zak Brown.

 

McLaren (5e, 159 points) : en perte de vitesse

116 points inscrits de moins que la saison passée, le constat fait mal. La perte de la 5e place au championnat renforce cette idée que McLaren n’est plus dans cet entre-deux du peloton : un ton en-dessous des leaders mais devant le reste de la meute. Malheureusement pour eux, l’écurie de Woking a passé un cap du mauvais côté. Incapable de hausser son niveau, Zak Brown et ses hommes n’ont pas pu contenir le retour d’Alpine. Ils ont vu les Français passer devant eux malgré des problèmes de fiabilité dont a souffert Fernando Alonso et qui ont fait perdre beaucoup de points. L’écart de 14 points est faible par rapport à ce qu’il aurait pu être. Le podium de Lando Norris à Imola en tout début de saison faisait penser que McLaren allait continuer sur sa lancée de 2021. Ce n’a pas été le cas, bien au contraire. Le manque de performance de Daniel Ricciardo, vainqueur l’année dernière, est aussi une raison de cette régression.

 

Lando Norris (7e, 122 points) : le meilleur des autres

En 2022, Lando Norris a porté McLaren à lui seul ou presque. 3e dès le Grand Prix d’Emilie-Romagne, le Britannique a été opportuniste, profitant des erreurs de Charles Leclerc, pour aller décrocher un 6e podium en carrière. Si McLaren a sombré dans le peloton, le porteur du N°4 a eu les mérites de conserver son rang : celui de meilleur des autres. S’il ne pouvait pas se battre avec les 6 pilotes devant, le natif de Bristol a – largement – devancé de plus de 30 points le pilote derrière lui, en l’occurrence Esteban Ocon. Le manque de performance de sa monoplace n’a pas permis au vice-champion de Formule 2 2018 d’être dans le top-7 chaque week-end, en espérant que cela s’arrange la saison prochaine.

Le podium de Lando Norris à Imola fut le plus beau moment de la saison de McLaren. ©F1.

 

Daniel Ricciardo (11e, 37 points) : méconnaissable 

8 entrées dans les points sur 23 courses, c’est trop peu pour un pilote McLaren surtout quand on s’appelle Daniel Ricciardo. Son top-5 à Singapour est l’une des seules éclaircies dans une année très compliquée pour l’Australien. Où est passé le pilote Red Bull capable de se battre avec les meilleurs en haut du classement ? Sans avoir une monoplace compétitive, le N°3 n’a pas réussi à se sublimer au volant pour combler ce manque de performance. Résultat, il n’a pas de baquet pour la saison prochaine et devra se contenter d’un poste de 3e pilote chez Red Bull. Avec le nombre de candidats et le peu de place disponible, une mauvaise passe ne pardonne pas. Celle de Daniel Ricciardo a duré trop longtemps, il sera remplaçant l’an prochain mais espère revenir sur la grille en 2024.

 

Saison 2023 : Norris-Piastri, un duo au centre de l’attention 

C’est le transfert le plus attendu de la saison prochaine : Oscar Piastri chez McLaren. Membre de l’Alpine Academy depuis des années, la pépite australienne a claqué la porte, presque du jour au lendemain, estimant avoir trop attendu avant de débuter en F1. Il faut dire que le rookie est un diamant à l’état pur. Champion de Formule Renault Europa Cup en 2019, de Formule 3 en 2020 et de Formule 2 en 2021, le natif de Melbourne n’aurait pas supporté d’être une année de plus sur la touche, et on peut le comprendre. L’histoire a beaucoup fait parler après qu’Alpine l'ait annoncé comme 2e pilote sans son consentement. Parti voir ailleurs, Oscar Piastri a trouvé refuge dans l’écurie de Zak Brown. Chez McLaren en 2023, l’Australien sait qu’il sera très attendu de par son parcours, son talent et surtout son arrivée tumultueuse en Formule 1.

A ses côtés, Lando Norris veut continuer de progresser, aller chercher les leaders et se battre au maximum avec eux. Le Britannique va, pour la première fois de sa carrière, se retrouver face à un coéquipier plus jeune que lui. Il sera dans la peau du pilote expérimenté qui doit aider le rookie, tout en conservant son leadership dans l’équipe, car une chose est sûre : Oscar Piastri n’est pas du genre à faire de la figuration. Le travail de l’hiver sera aussi très important à Woking pour donner aux deux pilotes une voiture plus performante que celle de cette saison.

Journaliste spécialisé en sports mécaniques.

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