Formule 1 bilan 2022 : Mercedes, une saison à deux vitesses
Loin de leur niveau de la saison passée, Mercedes a vécu une année contrastée. Pas dans le match avec les deux équipes leaders lors des premières courses, la firme allemande a fait parler sa science du travail et de la progression pour revenir dans le haut du panier après la trêve estivale. L’arrivée victorieuse de George Russell a aussi donné un nouveau souffle à l’équipe qui, avec Lewis Hamilton, peut désormais compter sur deux pilotes capables de jouer le titre mondial.
Mercedes (3e, 515 points) : l’étoile n’a pas autant brillé cette année
A la lutte pour le titre jusqu’au dernier Grand Prix en 2021, Mercedes était méconnaissable à l’entame de la saison 2022. A Bahreïn, Lewis Hamilton et George Russell étaient incapable de se battre avec Max Verstappen. Pire encore, les deux Britanniques voyaient leurs homologues de chez Ferrari les devancer facilement. Considérés comme la troisième force du plateau, les Allemands ont baissé la tête pour chercher des solutions à leurs problèmes, à commencer par celui du marsouinage. Petit à petit, la firme à l’étoile a réduit l’écart jusqu’à revenir dans les échappements des deux leaders.
Lewis Hamilton a souvent cru gagner, notamment à Silverstone ou à Zandvoort en milieu d’année. Car Mercedes reste Mercedes et quand la performance n’est pas au rendez-vous, les pilotes compensent grâce à leur talent intrinsèque alors que les stratèges de l’équipe bonifient les résultats grâce à des tactiques parfaites. En Hongrie, Toto Wolff a savouré ce retour au premier plan lorsque George Russell est allé signé une pole position inespérée en début de saison. Ce même pilote qui offrira la seule victoire de l’année aux Allemands lors du Grand Prix du Brésil. Très performant en fin de saison, Mercedes a prouvé que même en partant de loin, ils pouvaient revenir dans le match. Reste à savoir quel niveau de compétitivité aura la monoplace 2023
George Russell (4e, 275 points) : pole, victoire et année réussie
Arrivé face à Lewis Hamilton dans l’équipe la plus titrée de la dernière décennie n’est jamais simple. Pour autant, George Russell a parfaitement géré cette étape clé de sa carrière. Le jeune britannique a mieux réussi à comprendre sa monoplace en début de saison. Il faut dire que le natif de King’s Lynn avait l’habitude de devoir se battre avec une voiture capricieuse comme la Williams. Il a connu les joies de son premier podium avec la firme à l’étoile en Australie avec une 3e place. Une position à laquelle il a fini à quatre autres reprises avant la trêve estivale (Catalogne, Azerbaïdjan, France et Hongrie). Sur le tourniquet hongrois, le porteur du N°63 s’est même offert sa première pole position après un tour somptueux.
Au Brésil, le pilote de 24 ans est rentré dans le cercle des vainqueurs de Grands Prix, ainsi que dans celui des gagnants des courses sprint. En passant deux fois le drapeau à damiers en leader, George Russell a conclu de la meilleure des manières sa première saison chez Mercedes.
George Russell a parfaitement géré le faible écart qui le séparait de son coéquipier pour remporter sa première victoire en Formule 1, offrant le doublé à Mercedes au passage#FormulaOne – GP Brésil pic.twitter.com/78pE6Dy09i
— INFOSPORT+ (@infosportplus) November 13, 2022
Lewis Hamilton (6e, 240 points) : pas de victoire mais toujours une grande motivation
Pour la première fois depuis son arrivée en Formule 1, Lewis Hamilton n’a pas remporté la moindre course cette saison. Le Britannique est passé tout proche, à Zandvoort, Austin ou Mexico notamment. Mais à chaque fois, un élément l’a privé de ce succès tant attendu par lui et par la team LH44. Face à son désarroi du début de saison, plusieurs questions se sont posées sur un éventuel départ à la retraite de la légende britannique. Mais au fur et à mesure des courses et du retour progressif de Mercedes, Lewis Hamilton a montré plus de certitudes sur son avenir en Formule 1. Il a rapidement levé le doute : il sera bien là la saison prochaine. A 37 ans, le natif de Stevenage est, selon ses dires, dans la meilleure forme physique de sa carrière. Ses neuf podiums prouvent bien que King Lewis n’a rien perdu de son coup de volant. Sa bonne entente avec George Russell a aussi permis à Mercedes de progresser plus rapidement. Malgré les difficultés, le septuple champion du monde a beaucoup appris lors de cette campagne 2022. Il le dit lui-même, il n’a jamais été autant motivé pour revenir en haut du classement. Son insatiable envie de gagner ne fait pas de doute, il sera là en 2023 pour une chose : aller chercher un 8e titre mondial.
Saison 2023 : revenir au top comme seule ambition
A l’instar de Ferrari, Mercedes est ce type d’équipe qui ne vit que pour la victoire. Quand on a gagné huit titres constructeurs d’affilée, ne pas être allé chercher le neuvième marque un vrai coup d’arrêt. Toto Wolff a bien l’intention de repartir à la conquête d’une nouvelle couronne mondiale dès la saison prochaine. Même si Red Bull semble avoir de l’avance sur la concurrence, le charismatique autrichien n’est pas du genre à baisser les bras. Quand ils semblaient hors du coup, les Allemands ont mis moins d’un an à de nouveau jouer devant. Une performance que jamais Ferrari n’a réussi à faire lors des dernières années. C’est dire que la méthode de la firme à l’étoile est parfaitement rodée pour les faire revenir sur le toit de la F1.
Pour cela, l’écurie de Brackley peut s’appuyer sur un duo de pilotes motivés, talentueux et ultra compétitifs. En 2023, Lewis Hamilton ne veut pas seulement regoûter à la saveur de la victoire, il veut empocher un 8e titre mondial. Un sacre qui le couronnerait roi de la Formule 1, sans contestation possible. Le Britannique déborde de motivation et n’est pas du genre à partir sur un échec. La question de la retraite n’est pas encore sur la table, il se voit encore là pendant des années à faire triompher Mercedes. Lui aussi à la même ambition, vainqueur cette année, George Russell va vouloir se mêler à cette lutte chaque week-end. Si la voiture est meilleure que cette saison, le jeune anglais ne se fera pas prier pour battre la concurrence. Car oui, au sein même de l’équipe, l’élève veut dépasser le maître.