Le 13 mars dernier, Murray Walker disparaissait à l’âge de 97 ans. Pendant près de 50 ans, ce journaliste anglais a fait vivre sa passion pour les sports mécaniques, et plus particulièrement la F1, à des millions de fans. Par cet article, We Sport a tenu à rendre hommage à « la voix de la F1 ».
Dans le sport, on dit souvent que les héros sont sur le terrain, que ce sont des gladiateurs des temps modernes, luttant vaillamment pour leurs couleurs (et sponsors). Mais, on oublie trop souvent ceux qui font vivre ces moments. Les commentateurs sportifs sont aussi des héros, au même titre que les sportifs.
Et parmi ces fabuleuses personnes, le nom d’une d’entre elles me revient en tête depuis 15 jours : Murray Walker. Ce journaliste sportif anglais a commenté pendant près de 50 ans les sports mécaniques pour le compte (en grande partie) de la BBC. C’est donc naturellement que la chaîne anglaise lui a donné le micro pour commenter la F1 dès 1978.
Walker-Hunt : le duo magique de la BBC
Très vite, la BBC a décidé en 1980 de l’épauler du jeune retraité de la F1 James Hunt (Champion du monde 1976). Bien que cette association aurait pu faire peur à Walker, le duo fera des étincelles et durera jusqu’au décès de Hunt en 1993.
Le duo fonctionnait ainsi : un seul micro pour les deux commentateurs (pour éviter de se couper la parole), Walker, debout, décrivant l’action en piste tandis que Hunt, assis, complétait les paroles de Walker par son expertise. Et bien souvent, si Murray Walker essayait d’être gentil envers un pilote, Hunt lui assénait des propos souvent acides sur la prestation des pilotes en piste. Un genre de “bon flic, mauvais flic” qui fonctionnait très bien.
Murray Walker, le trublion de la F1
La réputation de Walker ne tient pas qu’à son duo avec James Hunt mais aussi à la manière dont il vivait et faisait vivre les moments de la course, avec intensité et passion. Mais aussi par ses petites phrases et ses approximations, ce que l’on appelle aujourd’hui des « murrayism », qui ont fait rire le monde de la F1. Ces petites phrases montrent aussi combien il ne se prenait pas au sérieux. Il pouvait rire de ses erreurs et passer à autre chose derrière.
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Je ne vais pas vous faire l’affront de vous dire que je regardais dans ma jeunesse la F1 avec les commentaires de Walker. En bon Français, j’ai été bercé par les voix de Pierre Van Viet et Jacques Lafitte. Pour autant, j’aime me délecter des commentaires de Murray Walker aujourd’hui. Parce qu’il sait insuffler la passion aux autres.
Une passion que beaucoup essayent tant bien que mal de transmettre aux autres, sans pour autant y arriver. Si ces mots sont avant tout pour Murray, il faut qu’ils soient aussi pour tous ceux qui aiment faire vivre leur passion aux autre un grand « Merci ».
Alors merci à eux. Merci Thierry Roland, Thierry Gilardi, Julien Fébreau et tous les autres pour ce que vous nous faites vivre. Mais surtout, merci Murray.