Caleb Ewan s’est adjugé hier, sa deuxième étape sur ce Giro d’Italia. Plus fort, plus malin et plus intelligent que tous les autres sprinteurs, il s’empare également du maillot cyclamen. We Sport revient sur l’immense performance de l’Australien de Lotto-Soudal.
Une étape promise aux sprinteurs costauds

Cette septième étape est la troisième promise aux sprinteurs. Sans réelle difficulté hormis la bosse classée en troisième catégorie en début de parcours, la patience sera de rigueur pour les favoris du jour. La seconde moitié de course ne présente même pas le moindre dénivelé… En tout cas au premier coup d'œil. Car en réalité, les organisateurs ont prévu deux derniers kilomètres usants et favorisant davantage les puncheurs sprinteurs que les purs sprinteurs.

Avec un passage de 10 à 12 % sur 200 m, des outsiders pourraient essayer de se faire la malle. Puis une fois cette montée escaladée, le dernier kilomètre et demi est à la fois tortueux et en faux plat montant. Les jambes devraient piquer. Mais pour l’emporter, il faudra garder toute sa lucidité et être le plus fort.
En soi, le tracé correspond bien au profil de Caleb Ewan. Fébrile en montagne, il n’est en revanche pas ridicule sur ce genre de petite côte. Et s’il passe cette petite difficulté, ses qualités de pur sprinteur pourraient le propulser droit vers la victoire.
Une route longue et enivrante

La route est belle entre Notaresco et Termoli. Longeant la Mer Adriatique puis faisant un petit écart vers des coteaux, le paysage est sublime. Mais sur cette étape, il ne fallait pas avoir l’esprit trop rêveur, pour ne pas laisser l’échappée aller au bout. Même si l’ennui pouvait être présent, les équipes de sprinteurs ont contrôlé et veillé à mettre leur leader dans les meilleures conditions. Après avoir repris le trio de tête à 17 km du but, les regards sont tous tournés vers l’arrivée. Qui de Caleb Ewan, Nizzolo, Viviani, Gaviria, Merlier ou de Cimolai aura la chance de lever les bras ? Il ne reste plus que quelques instants avant de le deviner.
Lotto-Soudal en maîtrise
À l’approche des dix derniers kilomètres, le train de la formation belge se place aux premières loges. L’allure est d’environ 60 km/h et les dangers les plus importants sont les chutes. Mais, Ewan le funambule est bien abrité par ses coéquipiers.

Comme on le voit sur cette image, ils ne sont pas moins de quatre pour l’accompagner. Ainsi, le sprinteur est protégé et peut en garder sous la pédale pour ce final alambiqué.
Le duo De Buyst / Ewan à l'affût

Arrivé au pied du petit raidard, le natif de Sydney est parfaitement emmené par Jasper De Buyst. Le poisson-pilote a pour mission de l’accompagner le plus loin possible, pour que son sprinteur ne fasse aucun effort. Sauf que deux hommes veulent jouer les troubles fêtes et tenter le tout pour le tout. Vincenzo Albanese et Daniel Oss, lanceur de Peter Sagan, font immédiatement un petit trou.

Mais un fidèle lieutenant ne lâche jamais rien et l’ancien champion de Belgique va rattraper les fuyards à environ 500 m. Le vainqueur du jour est alors idéalement placé.
📽️ Wasn’t it supposed to be a classic sprint? Well, this is the breathtaking finish at Termoli.
📽️ Non doveva essere la classica volata? Ecco invece il finale mozzafiato di Termoli!#Giro pic.twitter.com/PwmcOl1GuF
— Giro d'Italia (@giroditalia) May 14, 2021
Caleb Ewan meilleur sprinteur
Au moment où les rêves de Proseco s’envolaient pour le coureur de l’Eolo-Kometa, Fernando Gaviria sort soudainement des rangs et porte son démarrage à plus de 400 m de la ligne.

Sans l’ombre d’un doute, Caleb Ewan lui saute dans la roue et est à une dizaine de mètres de son rival. L’Australien gère parfaitement son effort, n’est pas dans le rouge et comble petit à petit l’écart.

Puis à 270 m du but final, le quintuple vainqueur d'étape sur le Tour de France lance son sprint. Dans sa position si particulière, la tête devant le guidon pour être le plus aérodynamique possible, son coup de pédale est trop puissant pour ses concurrents.

Il ne sera plus revu. Il passe sous l’arche d’arrivée largement devant Davide Cimolai et Tim Merlier qui se classent respectivement deuxième et troisième. Quant au surprenant Colombien, il ne finit que sixième.
Ce sprint est parfait et est à montrer dans toutes les écoles de cyclisme. Caleb Ewan a été malin et n’a pas attaqué de trop loin contrairement à Gaviria. Il a eu l’intelligence de toujours bien se positionner pour être à l’affût du moindre mouvement. Enfin, il a été le plus fort. Il est indéniablement le meilleur sprinteur de ce Tour d’Italie.

En plus de remporter l'étape, le coureur de 26 ans fait coup double en s'emparant du maillot cyclamen. Il compte 23 points d'avance sur le Belge Tim Merlier et aura sans-doute pour objectif de remporter ce classement du meilleur sprinteur.
Crédit image en une : RCS