Dans le cinquième tour du Grand Prix de France, Francesco Bagnaia et Maverick Viñales se sont accrochés. Si l’explication entre le champion du monde en titre et le pilote Aprilia a été virulente dans le bac à graviers, tout s’est bien terminé une fois les tensions passées.

 

Cet accrochage restera l’une des images de la saison ! Dans le cinquième tour du Grand Prix de France, Maverick Viñales avait – pour une fois – réalisé un bon départ et mettait la pression à Francesco Bagnaia. Au virage neuf, les S du Garage Bleu, le pilote Aprilia portait son attaque à l’intérieur. En tentant de le recroiser, l’Italien se rabattait brutalement sur l’Espagnol. Ce dernier perdait le contrôle de sa moto et venait taper dans la Ducati. Les deux pilotes étaient projetés au sol et devaient abandonner. 

« Mon point de vue, c’est qu’il pouvait laisser un peu plus d’espace dans son changement de direction, argumentait Maverick Viñales. Malheureusement, on a eu cette collision au pire endroit. C’est dommage parce que je le double proprement. Je pensais qu’il pouvait me voir. Il y a beaucoup de points de vue différents. Mais, au final pour moi, c’est un incident de course, ce n’est rien d’autre que ça. » 

Même son de cloche du côté de Pecco. « Maverick m’a doublé proprement, mais il a été un peu large. J’étais à l’intérieur sur ma trajectoire, mais quand il est revenu, il a essayé de maintenir la sienne et j’étais là, à son extérieur. J’aurais peut-être dû mieux gérer en coupant les gaz, et il aurait peut-être pu considérer que j’étais là. C’est de la malchance. Ce qui me fait sourire, c’est que c’est arrivé à deux des pilotes les plus propres de la grille. » Si l’explication fut plus posée devant la presse, elle ne l’a pas été juste après la chute.

Tension dans le bac à graviers ! 

Après être tombé, Maverick Viñales, fou de rage, s’est emporté face à Francesco Bagnaia. Le pilote Aprilia justifiait ça par « les émotions et l’adrénaline. J’étais vraiment en colère parce que j’avais le potentiel de gagner la course, donc j’étais énervé contre lui à ce moment-là. »

Cela n’a pas plu à l’Italien qui s’est relevé et a bousculé son homologue. « Je n’ai pas aimé sa réaction car c’était un peu agressif. Mais, selon moi, quand tu as la pression, ça peut arriver. Quand tu chutes après un contact avec un autre pilote, tu es plus sous tension, car tu as ruiné la course d’un autre, ou un pilote a ruiné la tienne. Je considère ça comme de la malchance, un incident de course. » 

Revenu sur le même scooter dans les paddocks, les deux hommes se sont serrés la main avant de retrouver leurs équipes respectives. « On sait que c’est la course, on doit avoir du respect entre les pilotes. » 

Explications devant les commissaires 

L’incident s’est clôt devant la direction de course, où a été convoqué Francesco Bagnaia. Le pilote Ducati Lenovo Team a lui même demandé aux stewards de faire venir Maverick Viñales pour que chacun puisse défendre sa vision de l’incident. « Je leur ai demandé d’appeler Maverick, car je pense que nous devons progresser sur ça, ou parler avec les deux pilotes qui ont commis une erreur. Nous étions en désaccord au début, mais nous nous sommes entendus à la fin. » 

Le pilote Aprilia a lui aussi confirmé qu’il n’y avait aucune rancœur après cet incident. Néanmoins, il n’hésitera pas à doubler son rival du jour la prochaine fois qu’il le croisera en piste. « Nous nous retrouverons sur un autre circuit et nous nous battrons à nouveau mais on doit le faire de façon juste, et on le fera bien sûr. » Attention à la confrontation suivante !

Bagnaia grand perdant de cet incident 

Francesco Bagnaia aurait pu partir du Mans en solide leader du championnat du monde. © Icon Sport.

Au-delà de la perte d’une potentielle victoire pour Aprilia ou Ducati, le leader du championnat a manqué l’occasion d’inscrire de très gros points en vue du général. Ajouté à cela la victoire de son dauphin Marco Bezzecchi et l’avance du pilote Ducati Lenovo Team est réduite à… un point ! « Ce qui m’énerve, c’est que nous avons démontré que nous étions toujours devant cette saison, toujours parmi les plus compétitifs ou avec le meilleur rythme, mais au final, je mène le championnat d’un seul point. J’aurai pu en avoir soixante-dix de plus avant cette petite trêve. » 

Heureusement pour Francesco Bagnaia, il est très rapide lors des courses du samedi. « J’ai la chance qu’il y ait des sprints. Sans eux, je serais très loin. J’ai inscrit 44 points (sur 94) rien que dans les sprint race. » 

Profitant des quatre semaines de repos, Pecco veut travailler sur un point précis. « Quand je cherche à être calme ou à patienter, je commets une erreur. C’est quelque chose que je veux comprendre avant le Mugello. » Avec plus de régularité, le champion du monde en titre pourrait se faciliter les choses dans la quête d’une deuxième couronne mondiale. Pour le suspense, en revanche, personne ne va se plaindre de cet écart infime entre les leaders.