L’exercice 2019-2020 s’est conclu une nouvelle fois par une élimination au 1er tour des Play-Offs pour la franchise d’Indiana. C’est donc revanchard et avec un nouveau coach qu’ils entament leur saison 2020-2021.

Un peu de contexte

Après un bilan plus que correct sur la première partie de saison 2019-2020 (39w-26l), les Pacers débarquent dans la bulle en grande forme, imposant un bilan de 6 victoires pour 2 défaites. Terminant donc 4ème de la conférence Est à l’issue d’une saison amenuisée d’une dizaine de matchs, pandémie oblige, la bande de Sabonis se retrouvent donc face à la somptueuse équipe, encore inattendue, qu’est le Heat de Miami. La suite on la connaît, Butler et les siens ne font qu’une bouchée des Pacers et anéantissent tous les espoirs de la franchise du Midwest, qui se coltineront une année de plus le grade d’« équipe de saison régulière ».

Car oui, depuis la saison 2015-2016, la franchise fait preuve d’une belle régularité en saison régulière, ne manquant pas une seule fois les Play-Offs. Mais dès lors qu’ils rejoignent les phases éliminatoires, plus rien, pas un seul tour passé en cinq ans avec un sale bilan de 6 victoires pour 20 défaites (dont 3 sweeps).

L’intersaison 2020 était alors l’heure de tourner la page après cinq ans de malheur, en limogeant le 26 août Nate McMilan, head coach de la franchise depuis 2016, pour signer le 20 octobre Nate Bjorkgren, en provenance de Toronto où il assistait Nick Nurse.

Sans réel changement majeur dans l’effectif, malgré le retour en forme de Victor Oladipo après une saison 2019-2020 écourtée due à une grosse blessure au genou, les Pacers engagent leur nouvelle saison le mercredi 23 décembre.

Les quatre premiers matchs officiels font alors ressortir un 5 très complémentaire (PG : Brogdon ; SG : Oladipo ; SF : Warren, PF : Sabonis, C : Turner) et une seconde unit capable de scorer quand c’est nécessaire, avec notamment des joueurs comme Doug McDermott, T.J. McConnell ou les frères Holiday, Aaron et Justin.

Malheureusement, comme une bonne nouvelle est toujours suivie d’une mauvaise, TJ Warren se blesse au pied et est indisponible pendant un bon bout de temps. Lui qui était l’auteur d’un excellent passage dans la bulle avec une moyenne de 27,1 points sur huit matchs dont notamment une prestation de 53 points face aux Sixers se retrouve out pour une bonne partie de la saison.

Cependant, rien n’est fini, au contraire.

Brogdon – Oladipo – Sabonis : complémentarité, efficacité

Avec un excellent début de saison du trio Brogdon – Oladipo – Sabonis, qui donne l’impression d’avoir encore passé un cap, autant collectif qu’individuel, tout semble aller. Le bilan de 5 victoires pour 2 défaites en témoigne, bien qu’il soit encore trop peu représentatif.

Mais tout ceci ne serait peut-être pas arrivé sans l’aide d’un certain Nate Bjorkgren. Car oui, le nouveau head coach propose un jeu légèrement plus lent que celui imposé par Nate McMillan, en donnant encore plus d’importance au jeu placé avec au centre Domantas Sabonis. La confirmation du lituanien à sa sélection All Star de l’an passé est nette. Tournant sur le début de saison à 20,6 points, 11,3 rebonds et 6,7 passes décisives de moyenne par match, il prend à cœur son rôle de franchise player et continue de s’amuser dans les raquettes adverses en nous gratifiant de l’entièreté de sa palette de mouvements au poste.

Malcolm Brogdon, lui aussi, donne l’impression de réellement s’amuser dans ce système. Le joueur avait besoin de passer un cap. Bien qu’on connaisse déjà tout son talent avec notamment une saison en 50/40/90 pourcents au shoot, il a l’air d’avoir réellement franchi un nouveau palier. Auteur d’un carton de 33 points à 7/10 à 3 points dans une défaite de quatre points face aux Knicks, puis deux jours plus tard d’un game winner en prolongations en inscrivant 21 points, 7 rebonds et 11 passes décisives face aux Pelicans de la Nouvelle Orléans, il enchaîne les bonnes performances.

Puis Victor Oladipo, qui semble avoir retrouvé ses sensations après son excellente saison 2018, est lui aussi une pièce majeure. Sa capacité à agresser le panier balle en main lui permet de scorer assez aisément, également en fin de possession, mais Oladipo a nettement amélioré son shoot à 3 points sur ce début de saison, atteignant actuellement les 45,5% contre 31,7 et 34,3 ces deux dernières saisons.

Des rôles players impliqués

Évidemment, il est important de parler de l’implication des rôles players qui jouent un rôle fondamental.

À commencer par Myles Turner, le pivot de 24 ans étant une pièce maîtresse du système de son nouveau coach. Il est tout simplement la clé de voute de la défense d’Indiana (3,6 blocks, 1,6 steals), lui qui disait notamment vouloir faire partie de l’une des All Defensive Team à l’issue de la saison. Également présent offensivement, malgré une baisse d’adresse derrière l’arc (26,5% cette saison pour 35,2% en carrière), il score 13,3 points et crée beaucoup de spacing en étirant régulièrement son jeu derrière l’arc. Il est aussi capable de poser un écran pour suivre sur pick and roll ou ouvrir sur pick and pop.

La second unit, composée de Doug McDermott, Justin Holiday et T.J. McConnell montre une réelle implication des deux côtés du terrain. Ne se retrouvant jamais seuls, puisque les rotations de Nate Bjorkgren impliquent en général 8 joueurs, ils sont très utiles quand il s’agit de faire souffler les cadres. Évidemment ce n’est pas l’un des bancs qui score le plus de la ligue, puisque les joueurs du cinq majeur jouent beaucoup de minutes et que lors des rotations il y en a toujours deux ou trois sur le terrain, mais la productivité hors statistiques est nette, les joueurs rentrent parfaitement dans les systèmes et sont des pièces très importantes de leur réussite.

Il y a également Aaron Holiday, rentré dans le cinq après la blessure de TJ Warren, qui connaît un début de saison très compliqué. En conflit avec son adresse au shoot, le benjamin de la fratrie Holiday doit réellement passer un cap s’il veut combler le manque de Warren.

L’importance de la défense

Le nouveau coach l’a très bien compris, pour gagner en Play-Offs, il faut être très solide en défense. L’idée de Bjorkgren est de changer fréquemment en s’essayant à différentes défenses pour déséquilibrer l’adversaire. Ils sont alors aujourd’hui la 10ème meilleure équipe de ce côté du terrain. Cette approche défensive est bien différente de celle de Coach McMillan, il faut donc un temps d’adaptation mais tout ce que les joueurs montrent est déjà très positif.

Avec un joueur comme Myles Turner au centre de la défense, des extérieurs comme Malcolm Brogdon et Oladipo très bon de ce côté-là aussi, ou encore TJ Warren quand il reviendra, Nate Bjorkgren sait qu’il y a vraiment quelque chose à faire.

Les objectifs

Malgré une conférence Est qui semble s’améliorer d’année en année, c’est cette fois-ci ou jamais pour la franchise de l’Indiana. Si ça ne marche pas une fois de plus après avoir atteint les tours éliminatoires, Chad Buchanan sera probablement contraint de casser l’effectif à la manière de Sam Presti au Thunder.

Cette année il faut au moins passer un tour de Play-Offs, car il est difficile de prétendre à mieux avec des équipes comme Brooklyn, Milwaukee, Boston ou Philadelphie dans sa conférence. C’est pourquoi il va falloir assurer en saison régulière pour se retrouver dans les meilleures places afin de pouvoir atteindre les demi-finales de Conférence. Bien qu’ils soient à ce jour la 3ème meilleure équipe de la ligue (5w-2l), cela ne représente encore rien. Il va falloir tenir ce rythme sur toute la saison en continuant de progresser et ce jusqu’aux Play-Offs.

Après cinq années sans réelles ambitions, c’est cette année ou jamais pour la franchise du Midwest. La bande de Sabonis va devoir faire ses preuves en Play-offs si elle ne veut pas être contrainte de voir son groupe se casser. Et tout semble aller au mieux pour enfin miser plus haut que ces derniers années, l’arrivée du nouveau coach créant de la fraicheur avec un jeu plus adaptée à la NBA moderne.

Le match de ce jeudi 7 janvier à 1 heure du matin contre les Rockets d’Harden et John Wall devra déjà être une petite confirmation face à une équipe qui a des ambitions. Si vous aimez le basket collectif, regardez les Pacers jouer, cela devrait vous plaire. Nate Bjorkgren souhaitait, quand il a été recruté, mettre en place un jeu « fun » et rythmé où plusieurs joueurs tiennent la balle. C’est déjà plutôt réussi, et c’est très intéressant.

Crédits Image en Une : Tamberlyn Richarson, Capperspicks