Impressionnant depuis son retour de blessure, Steve Solvet, défenseur central du FC Sète 34 a accepté de répondre à nos questions. Son parcours dans le football, son arrivée à Sète, ses ambitions… Le numéro 3 vert et blanc se livre.
We Sport : Bonjour Steve, merci d'avoir accepté cet entretien. Pour commencer, peux-tu te présenter et nous parler de ta carrière en détails, depuis tes débuts dans le football jusqu'à aujourd'hui ?
Bonjour, Steve Solvet, 25 ans, défenseur central au FC Sète 34. J’ai commencé le football à 3-4 ans à l’Intrépide de Sainte-Anne en Guadeloupe. J’ai rejoint le pôle formation CREPS Antilles Guyane entre mes 13 et 15 ans. En sortant de là, on est censé avoir des opportunités en France ou à l’étranger. Mais à l’époque, ma mère ne voulait pas que je parte. Donc je suis resté 2 ans de plus dans mon club et à côté j’ai commencé mon bac en comptabilité. L’année suivante j’ai rejoint Bischheim (Alsace) avec qui j’ai joué en U18DH et, lors d’un match contre Strasbourg, on m’a donné une carte avec les coordonnées du club et ça a commencé comme ça.
À 19 ans, j’intègre le centre de formation du Racing Club de Strasbourg, je joue 6 mois avec les U19 nationaux puis 6 mois avec la réserve du club. À l’issue de la saison, je signe un contrat fédéral de 3 ans. Je m’entraîne avec le groupe National puis Ligue 2, mais je joue toujours en réserve. Entre temps, mon contrat est passé pro lors de la montée en L2.

Après mon contrat, le Racing ne me propose pas de prolongation donc je rejoins Dijon qui cherchait un défenseur central, j’ai été reclassé amateur et recruté pour être un cadre en réserve. On m’avait fait comprendre que j’aurais une chance en A si mes performances étaient bonnes. Mais, à la fin de mon contrat, je n’ai pas eu de signe pour un éventuel contrat professionnel malgré une très bonne saison en N3 durant laquelle on a terminé champions.
Je me suis retrouvé à faire des tests en Angleterre, durant un mois avec Bradford. On a joué des matchs amicaux contre Wigan et une équipe de D5 anglaise. Durant cette période, j’ai raté un match amical contre Liverpool car la FFF n’avait pas validé mes documents à temps. La situation stagnait et je voulais rejoindre un club pour jouer avec l’équipe première donc l’opportunité de rejoindre Bergerac s’est présentée à moi et j’y suis allé. J’ai joué 5 matchs où j’ai été assez bon, avant de me faire une fissure du métatarse qui m’a éloigné des terrains pendant presque 4 mois. Quand j’étais rétabli, la situation sanitaire a tout stoppé.
WS : Pourquoi avoir choisi le FC Sète et comment s'est déroulée ton arrivée sur l'île singulière ?
Sète est le premier club à m’avoir proposé un contrat rapidement. Le manager général Sandryk Biton me connaissait déjà de quand il était arbitre. De plus, Samir Bakir qui a joué à Sète et à Bergerac lui a parlé de moi donc ça s’est fait assez rapidement. J’ai réalisé une très bonne préparation à Sète mais malheureusement je me suis blessé lors de la 3e journée de National pendant une rencontre à Cholet.

WS : Qu'est-ce que tu a appris en évoluant dans des clubs professionnels comme Strasbourg et Dijon en côtoyant des joueurs pro et des coachs expérimentés comme Olivier Dall'O'Glio et Thierry Laurey ?
Ça m’a beaucoup apporté, j’étais jeune et j’ai progressé rapidement. Quand tu t’entraînes avec des joueurs professionnels c’est pas pareil que quand tu es avec des jeunes, ça va beaucoup plus vite c’est plus intense et il faut être toujours très concentré.
WS : Quels sont les aspects de ton jeu que tu dois travailler et comment tu t’y prends pour progresser ? Tu revisionnes les matchs ?
J’aime bien avoir le ballon, je parle beaucoup aussi, parfois ça me coûte quelques cartons. J’essaye de beaucoup travailler en dehors du terrain, notamment à la salle de sport et j’essaye de progresser sur tous les aspects de mon jeu. Enchaîner les matchs me fait du bien, ça me permet de gagner en régularité et ça me fait progresser.
Oui, depuis l’an dernier quand je sors du match, je rentre chez moi, et je regarde le match avant d’aller dormir. À Bergerac je faisais ça avec mon coéquipier Sharly Mabussi qui a signé au Canada en début d’année. Ça m’aide beaucoup, ça me permet de voir ce que j’ai bien fait, ce que j’aurais pu mieux faire et ça m’aide à corriger mes erreurs.
WS : Peux-tu nous parler de l'ambiance générale au sein du groupe, que ce soit sur le terrain ou en dehors ?
L’ambiance est top, le groupe est soudé, la concurrence est très saine. On est beaucoup de joueurs donc ça donne envie de se surpasser pour gagner ou confirmer sa place. C’est bénéfique pour le club et pour les joueurs.
WS : Depuis ton retour de blessure, tu t’es affirmé comme le patron de la défense. Sur les 9 derniers matchs, vous n'avez encaissé que 2 buts. Sète est la meilleur défense du championnat avec 20 buts encaissés en 25 rencontres, quelle est la clé de cette solidité défensive ?
Oui, nous sommes l’une des meilleures défenses pour l’instant, ce qui est très bien pour un promu et même si Vincent (Pappalardo, le gardien de but, NDLR) fait une saison de “fou”, c’est avant tout un état d’esprit collectif. Toute l’équipe est concernée, on est un groupe très soudé. Les discours du coach nous motivent aussi, il est toujours juste dans ses causeries.

WS : Cette saison est la première de ta carrière en National. En tant que joueur, quel est ton point de vue sur ce championnat qui paraît très homogène ?
C’est exactement ça, il n’y pas d’équipes au dessus, sauf Bastia et Quevilly-Rouen, ça se voit au classement. C’est un championnat très physique, très athlétique, il y a peu d’occasions et rares sont les équipes qui jouent vraiment l’offensive en National. Pendant les matchs, on enchaîne les duels, moi ça ne me dérange pas, je suis défenseur, mais j’aime aussi avoir le ballon dans les pieds. Les clubs qui nous affrontent disent de nous que nous sommes une équipe joueuse surtout à domicile malgré notre statut de promu.
WS : D’ailleurs, que penses-tu de la déclaration de Mourad Boudjellal dans laquelle il dit « J’ai l’intime conviction que si vous mettez Ronaldo en N2, il va faire 30 minutes et le reste à l’hôpital. »
[Rires] Il a raison, il y a un véritable impact physique en National 2 comme en National et il faut être prêt à se battre pendant 90 minutes. On affronte des blocs très compacts et c’est très difficile de faire la différence. Nos joueurs offensifs n’ont pas beaucoup d’espaces pour s’exprimer.
WS : Dans une précédente interview accordée à nos confrères des Reporters Incrédules, tu as déclaré : « Le niveau n'est pas impossible à atteindre. C’est sur les petits détails que cela se joue et j’ai peut-être manqué le pas… » Aujourd'hui tu as 25 ans, tu es plus expérimenté, plus sûr de toi, j'imagine que tu ambitionnes de jouer plus haut et de t'installer durablement dans le monde professionnel, qu'est ce qu'il te manque pour y arriver ?
Avant, j’étais impatient, on me disait souvent de ne pas jouer trop facile. Je mettais aussi du temps à rentrer dans mes séances. Maintenant, ça va mieux. J’ai engrangé de l’expérience, je sens que j'ai vraiment franchi un cap en venant à Sète et j’essaye d’être meilleur à chaque match. Pour parler de mes ambitions, à titre collectif j’espère qu'on se maintiendra le plus rapidement possible et personnellement j’espère bien finir la saison, après on verra pour la suite.

WS : Un dernier mot pour terminer ?
Merci au club de Sète, au coach, au staff, à Sandryk pour l’opportunité. J’aime rendre la confiance alors on va tout donner pour maintenir le club en National parce que c’est sa place et on sait que c’est très important pour les supporters.
WS : Merci d'avoir accepté cet entretien, nous te souhaitons bonne chance pour la fin de saison avec Sète et bonne continuation pour la suite de ta carrière, que ce soit sous les couleurs vertes et blanches ou ailleurs !
Propos recueillis par Giani Moreno lors d’un entretien téléphonique avec Steve Solvet