Pendant 30 jours, la rédaction F1 va vous proposer une rétrospective sur un Grand Prix particulier. Que ce soit un GP des années 70 ou tout récent, toutes les générations vont y passer, avec un prisme différent à chaque fois. Des joies, des larmes, des tragédies, des intempéries … de nombreux événements ont marqué le monde de la F1 jusque là. Et aujourd'hui, retour sur le GP de Montréal de 1978. Remporté par Gilles Villeneuve, ce dernier aura donné son nom au circuit de la capitale québécoise.
Contexte
En 1978, c'est la première fois que la Formule 1 pose ses valises au Canada pour y disputer un Grand-Prix de Formule 1. C'était d'ailleurs la dernière course de la saison. Les Lotus auront largement dominé la saison et Marco Andretti est d'ores et déjà assuré d'être champion depuis le GP d'Italie lorsque son coéquipier Ronnie Peterson, alors deuxième du championnat, est victime d'un tragique accident au départ de la course. Cette course servira donc à désigner le deuxième du championnat et deux pilotes se battent : Niki Lauda et Carlos Reutemann. Cette première édition aura suscité la curiosité de nombreuses personnes et les gradins affichèrent complets grâce à un tarif peu onéreux.
Marco Andretti était déjà assuré d'être champion. (crédits: usatoday)
Les qualifications
Pour la première séance de qualifications, la piste est détrempée et les chronos sont bien au-dessus de la moyenne. La grille sera donc établie sur la seule deuxième séance, sur un piste en bien meilleur état. Deux pilotes ont réussi à tirer leur épingle du jeu : le Français Jean-Pierre Jarier et le Sud-Africain Jody Scheckter. Et avec seulement onze millièmes d'avance, c'est le Français qui arrache la pôle, avec des chronos plus courts de 20 secondes environ par rapport à la première séance. Andretti ne réalise que le neuvième meilleur temps, soit la pire performance de la saison pour lui dans cet exercice. Côté tricolore, Jacques Laffite s'élancera 10e, Patrick Depailler 13e, René Arnoux 16e, Patrick Tambay 17e, Didier Pironi 18e et Jean-Pierre Jabouille 22e.
La course
Près de 70 000 personnes assistent au départ malgré un froid hivernal. Pour les leaders, cela se passe sans encombre mais derrière, la tâche est bien plus complexe. Stuck et Fittipaldi se voient contraints d'abandonner dès le début de course. Jarier continuait son petit bonhomme de chemin, en glanant près d'une seconde par tour à ses concurrents. Mais au 49e tour, un problème d'huile le force à rentrer aux stands pour abandonner, même si le Français avait réussi à rouler quelques tours malgré le problème.
Suite à cet abandon et à un très bon début de course, Gilles Villeneuve s'accapare la tête de la course avec environ 30 secondes d'avance sur Scheckter. Il ne sera plus inquiété par la suite et le Canadien remporte sa première course de F1 à domicile, devant son public. Pour l'accompagner sur le podium, on retrouve Scheckter devant Reutemann. Depailler a réalisé une très belle remontée et termine à la cinquième place. Seuls 12 des 22 pilotes iront au terme de la course.
Gilles Villeneuve à bord de sa monoplace. (crédits : archives Montréal)
C'est ainsi que le circuit sera nommé Gilles Villeneuve, en hommage à ce pilote qui remporte sa première course chez lui devant son public.